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LES ARENES D'OOBIOCHE (CHAPITRE7-C)
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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan.
Deuxième aventure de Masas PAVEL (vous trouverez la première ici). "Masas PAVEL et ses frères sont chargés par Atlan de voler au secours d'un peuple d'ursidés. C'est plus tard que les choses virent vraiment mal!"
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Musiques de Christian Martin / NewPort Orchestra
Texte ou Biographie de l'auteur
LES ARÈNES D'OOBIOCHE
Un Fan-Roman de l'Univers de Perry Rhodan
André BORIE (08/2002)
CHAPITRE VII
Section C
La plate-forme stationnait à présent au-dessus d'un petit massif montagneux à la végétation rase et touffue, parsemée de place en place par des bouquets d'arbres aux coloris moirés.
– Ils se sont réfugiés là dessous, dans un complexe souterrain, pépia L'Émir en désignant le sol de sa patte droite.
– Tu pourras nous y transporter ? interrogea la jeune femme.
– Sans problème ! Je vous emmènerai deux par deux.
– Arx veut être dans les deux premiers !
Le mulot-castor jeta un regard agacé à l'octopode, perçut du coin de l'œil le sourire ironique de Masas et, haussant ses épaules dodues, décida de ne pas répliquer vertement comme c'était plutôt dans ses habitudes. À la surprise de ses hommes, il se contenta de dire :
– D'accord, tu accompagneras le robot de combat !
Les multiples yeux clignotèrent de satisfaction, et trois pseudopodes s'emparèrent du pistolet thermique, de la hache de jet et du sabre courbe.
Le sergent Tordjmann observa avec étonnement la vivacité incroyable avec laquelle l'Antilan avait exécuté ces trois gestes, tout en se glissant à proximité de la machine que L'Émir comptait téléporter en même temps que lui. Le vieux soldat avait pourtant vu des adversaires de toutes sortes, des spécialistes du combat rapproché aussi bien que des tireurs d'élite ou des tueurs assoiffés de sang, dans sa longue carrière au sein de l'Astromarine ! Mais celui-ci lui donnait presque la chair de poule !
– On y va ! Mettez-vous par paire, cela me fera gagner du temps !
Le téléporteur saisit un des bras du robot, empoigna un des appendices caoutchouteux que lui tendait Arx , se concentra un instant sur les influx mentaux qui lui parvenaient de la citadelle et, dans un brasillement, tous trois disparurent.
L'absence de L'Émir n'excéda pas dix secondes. Il s'empara de Masas et de son frère qui, l'instant d'après, se retrouvèrent aux côtés de leurs prédécesseurs dans un couloir chichement éclairé.
Sans un mot, l'octopode leur désigna l'extrémité du tunnel d'où provenait une clarté puissante.
L'agent du Lord-Amiral n'eut pas le temps de lui demander des explications, car il se mit tout de suite en route, de sa démarche cahotante, dans la direction qu'il venait de lui montrer. Le robot lui emboîta le pas, ses armes destructrices pointées vers la source de lumière.
Décidément, il n'a pas changé ! Toujours aussi individualiste ! S'il travaille un jour avec Jon, ça va faire des étincelles ! songea t-elle tout en faisant signe à Ryk de suivre le mouvement, tandis que deux nouveaux combattants télétransportés apparaissaient dans leur dos.
Derrière Arx et la machine de guerre, les deux Pavel atteignirent une vaste rotonde qui présentait cinq ouvertures, visiblement l'entrée d'autant de couloirs. Masas retint l'Antilan par l'un de ses pseudopodes.
– Attendons ici que tous les autres nous aient rejoints ! Grâce à ses facultés, L'Émir pourra nous dire quelle direction prendre, sans que nous soyons obligés de nous disperser pour retrouver Lary Tilco.
L'octopode parut un instant hésiter à poursuivre son chemin, puis il se décida à se rendre aux raisons de la jeune femme.
Quatre-vingt-dix secondes plus tard, la section au grand complet mis à part le pilote de la plate-forme – soit onze hommes – avait rejoint ceux qui l'attendaient. Le mulot-castor se plaça à l'entrée de la rotonde déserte et, fermant les yeux pour mieux se concentrer, utilisa ses sens paranormaux afin de détecter la présence des pirates.
– J'en perçois à trois endroits différents, mais il est vraisemblable que Lary Tilco se trouve là où ils sont le plus nombreux ! Nous allons donc suivre le deuxième couloir à partir de la droite. Pour cependant éviter d'être pris à revers, le sergent Tordjmann va laisser quatre soldats qui empêcheront toute sortie des boyaux annexes.
Le vieux sous-officier approuva d'un hochement de tête et désigna du doigt ceux qui devaient servir d'arrière-garde. Les hommes se placèrent aussitôt en position de tir, face aux ouvertures qui leur avaient été indiquées.
– Je vais faire un petit tour là-bas ! Pendant ce temps, vous vous engagez dans ce passage derrière le robot !
L'Émir leur adressa un geste de la patte et disparut.
– Allons-y !
Arx n'attendait que cette invitation de Masas pour reprendre la tête de la petite troupe
Dans le plus grand silence, ils parcoururent une cinquantaine de mètres avant d'atteindre un coude. C'est à cet instant que leur guide métallique s'arrêta subitement : ses détecteurs venaient de percevoir une présence au-delà de l'angle formé par le couloir. Tous stoppèrent et l'Antilan glissa un de ses membres dans la sacoche qui pendait à sa ceinture, en retira un petit miroir qu'il tint à bout de pseudopode jusqu'à le faire légèrement dépasser dans la section du tunnel qui était invisible depuis l'endroit où ils se tenaient.
Sur la minuscule partie réfléchissante, ils purent apercevoir deux gardes, désintégrateur au poing, stationnés devant une porte entrouverte d'où provenait un brouhaha de conversations.
Les assaillants n'eurent guère à se poser de questions pour savoir quelle serait la suite de leur action car, depuis le gros ordinateur derrière lequel il avait effectué sa téléportation, le mulot-castor s'était mis à jouer . La jeune femme et ses compagnons ne savaient pas ce qu'il faisait exactement, mais le pandémonium qui en découla eut pour résultat de détourner l'attention des deux sentinelles. Celles-ci eurent le tort de tourner le dos à leurs adversaires, pour s'intéresser à ce qui se passait à l'intérieur de l'endroit dont ils étaient censés défendre l'accès.
Arx profita aussitôt de l'opportunité qui lui était offerte. Après avoir glissé son pistolet dans sa gaine, il sortit deux étoiles de jet de leur étui. Deux de ses membres caoutchouteux se détendirent. Les petites pièces d'acier partirent silencieusement pour se ficher dans les nuques exposées. Foudroyées, les gardes s'affaissèrent, laissant échapper leurs armes.
En quelques foulées, Masas et ses compagnons rejoignirent les deux corps étendus au sol. Le sergent Johannes Tordjmann se pencha brièvement en avant et constata la mort des victimes de l'Antilan. Hochant la tête, il murmura :
– Efficace, ça c'est sûr, mais un peu trop à mon goût ! On aurait sans doute pu éviter de les tuer !
Arx n'avait cure toutefois des états d'âme du vieux soldat, et il pénétra dans la salle qui prolongeait le couloir. Un spectacle de folie l'accueillit : des meubles et des robots virevoltaient dans les airs, montaient jusqu'au plafond et, reprenant brusquement leur poids conformément aux lois de la gravité, s'écrasaient au sol au grand dam des occupants hurlants, attentifs à ne pas se trouver au point de chute des pesants projectiles.
À son grand regret, l'octopode n'eut pas l'occasion d'utiliser sa science du combat, car nul adversaire n'essaya de se dresser sur son chemin.Il se contenta donc de happer tous ceux qui passaient à portée de ses tentacules et de les précipiter dans les bras de Masas et de ses compagnons qui les entravaient aussitôt dans des liens magnétiques.
Le petit groupe des assaillants n'eut donc pas le moindre mal à se rendre maître des pirates rassemblés dans leur ultime refuge. Bientôt, une trentaine d'individus, pour la plupart d'origine terranienne, se retrouvèrent ficelés et allongés sur le sol en attendant la venue des robots chargés de les amener à la surface, tandis que le peu de mobilier encore intact reprenait sa place.
– Il y a longtemps que je ne m'étais pas autant amusé !
L'Émir apparut, un large sourire découvrant son incisive.
La jeune femme lui lança un regard affectueux, puis se tourna vers les prisonniers :
– Lequel d'entre vous est Lary Tilco ?
Seul le silence lui répondit.
– C'est comme vous voulez ! De toute façon, je vais le savoir ! Qu'en penses-tu, L'Émir ?
Le fleuron de la Milice des Mutants bomba le torse.
– Rien de plus facile ! C'est le petit blondinet joufflu qui se trouve au bout de la rangée !
Il désigna alors un personnage fluet, vêtu d'une combinaison une-pièce de couleur gris clair. Deux grands yeux bleus candides s'ouvraient sur un visage poupin.
– Lui ! Tu en es sûr ? s'étonna Masas.
– Oui ! Il cache bien son jeu, n'est-ce pas ? Malheureusement pour lui, je peux lire dans ses pensées et je te confirme que tu te trouves bien en présence du célèbre Lary Tilco !
– C'est donc ça, la terreur intergalactique des vaisseaux de commerce ?!
La lueur de rage qui éclaira soudain son regard, ainsi que la crispation de ses maxillaires qui transforma son visage innocent en un masque démoniaque, montrèrent à l'évidence que sous son aspect insignifiant, vraisemblablement factice, Lary Tilco cachait sa vraie nature de prédateur.
La jeune femme, à qui cette transformation soudaine n'avait pas échappé, conclut :
– Le Lord-Amiral Atlan sera ravi de faire votre connaissance !
Mais le pirate avait déjà repris son air patelin de bon garçon indifférent.
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