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LES ARENES D'OOBIOCHE (CHAPITRE7-B)
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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan.
Deuxième aventure de Masas PAVEL (vous trouverez la première ici). "Masas PAVEL et ses frères sont chargés par Atlan de voler au secours d'un peuple d'ursidés. C'est plus tard que les choses virent vraiment mal!"
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Musiques de Christian Martin / NewPort Orchestra
Texte ou Biographie de l'auteur
LES ARÈNES D'OOBIOCHE
Un Fan-Roman de l'Univers de Perry Rhodan
André BORIE (08/2002)
CHAPITRE VII
Section B
Après une décélération en catastrophe qui généra un sifflement assourdissant de l'air malmené, les quatre chaloupes se posèrent rudement au sol tout en encerclant le Pierre-le-Grand. Leurs sas s'ouvrirent, et des commandos vêtus d'armures de combat en jaillirent.
À la tête de l'un des groupes, un géant vociférant menait la danse. Malgré ses énormes enjambées, il ne devançait que de peu un Terranien au teint cuivré, armé d'un radiant et d'une sorte de tomahawk, qui poussait les hurlements guerriers que ses lointains ancêtres devaient entonner lorsqu'ils affrontaient les Tuniques Bleues cinq cents ans plus tôt !
Les arrivants étaient trop près du vaisseau pour que les pirates puissent utiliser les systèmes d'armement destinés au combat dans l'atmosphère, mais ils furent malgré tout accueillis par un déluge de feu en provenance d'armes légères. Les spatiandres remplirent parfaitement leur office, même si certains de leurs occupants furent parfois projetés à plusieurs mètres sous l'effet mécanique des impacts. Seuls deux des soldats de l'O.M.U., frappés de plein fouet par des tirs de désintégrateurs, ne purent atteindre l'abri que constituait le dessous de l'appareil.
Les rescapés, utilisant leurs projecteurs anti-g, s'élevèrent le long de la paroi, se postant de part et d'autre de chaque ouverture du vaisseau-prison. Des charges d'explosifs furent fixées au niveau des systèmes de verrouillage, et chacun attendit le signal que devait leur donner Melbar Kasom pour les activer.
Le cri de l'Étrusien fut couvert par le fracas des déflagrations qui arrachèrent ou défoncèrent les portes, ouvrant autant de brèches par lesquelles se ruèrent les assaillants.
L'attaque fut brève, mais violente. Les commandos se déversèrent dans les coursives d'un élan irrésistible. Après quelques engagements meurtriers, surtout pour les défenseurs, la plupart des pirates déposèrent les armes. Seuls, Loug'Arn, ses principaux lieutenants et ses gardes du corps poursuivirent le combat. Le chef des forbans savait qu'il passerait un sale quart d'heure s'il tombait entre les mains de ceux dont il avait disposé avec tant de désinvolture, et il était décidé à vendre chèrement sa peau. L'Epsalien et ses hommes s'étaient retranchés dans le secteur du poste de pilotage. De là, ils contrôlaient l'ensemble du navire, et en particulier toutes les caméras intérieures. Il leur était cependant impossible de quitter le sol pour rejoindre l'espace, d'une part à cause des trous béants qui parsemaient les flancs du Pierre-le-Grand, d'autre part à cause du blocus instauré par le déploiement de la flotte de l'O.M.U.
Ils étaient parfaitement au courant de leur situation qui, à terme se révèlerait sans issue, mais ils tenaient à effectuer un dernier baroud d'honneur. Ils avaient beau être des bandits sans foi ni loi, ils ne manquaient pas de courage.
– Ils vont se défendre pied à pied ! estima Melbar Kasom. Et comme ils nous voient venir grâce aux caméras, ils peuvent concentrer leurs efforts sur les secteurs concernés.
– Alors, il n'y a qu'à les rendre aveugles ! lança Rud Blackbear en détruisant d'un tir précis l'objectif qui couvrait l'endroit où ils se trouvaient.
– Ça va en faire pas mal à éliminer ! lui fit remarquer le colonel de l'O.M.U.
– Et alors, on a tout notre temps ! Ils ne risquent pas de s'échapper !
– Non, mais je crains qu'ils ne fassent tout sauter, et nous avec.
– Dans ce cas, de deux choses l'une : ou nous quittons le navire et un astronef de la flotte le détruira, ou nous ne leur laissons pas le temps de piéger l'appareil, et nous les attaquons de tous les côtés possibles à la fois, en neutralisant toutes les caméras au fur et à mesure de notre avance !
– Toujours partisan de la bagarre ! soupira l'Étrusien en secouant la tête. Parce que je suis sûr que tu es favorable à la seconde solution ?
Puis un grand sourire éclaira son visage :
– Mais pour une fois, je suis de ton avis !
Melbar Kasom n'était pas pour rien l'un des hommes de confiance d'Atlan. Une fois la décision prise, les ordres fusèrent, brefs mais précis, et les différents groupes qu'il venait de constituer se dirigèrent aussitôt vers les objectifs qui leur avaient été assignés.
Lorsqu'il n'eut plus autour de lui que Rud Blackbear et trois soldats, le géant déclara :
– À nous maintenant !
Les cinq hommes s'élancèrent en direction du premier puits antigrav.
Ils s'y laissèrent tomber et aboutirent un étage plus bas. Sans hésitation, le descendant de la tribu des Cherokees se dirigea vers une armoire métallique encastrée dans une des parois. D'un coup de radiant, il fit sauter le système de fermeture et ouvrit la porte, mettant à jour un entrelacs complexe de fils de toutes sections et de toutes couleurs.
– Ce serait bien le diable si je n'arrivais pas à faire un joli court-circuit !
Ses efforts furent rapidement couronnés de succès. Un énorme éclair s'échappa de l'armoire, frôlant Blackbear au passage, et déclenchant une série de jurons sonores tandis que le Peau-Rouge éteignait précipitamment sa queue de cheval qui commençait à prendre feu.
Dans l'obscurité qui avait résulté de l'intervention sur le système électrique, un rire homérique retentit. Avec des hoquets dans la voix, Melbar Kasom s'exclama :
– C'est bien la meilleure ! Il a failli perdre son scalp !
L'accent rageur, l'intéressé aboya :
– Au lieu de vous marrer, vous feriez mieux d'allumer vos projecteurs frontaux ! On a un boulot à terminer !
Pleurant de rire, l'Étrusien rassembla ses hommes :
– Rud a raison, suivez-moi !
Et, allongeant le pas, sa gigantesque silhouette projetée sur les murs en multiples exemplaires sous l'effet des lampes fixées au sommet de leur casque, il entraîna sa petite troupe jusqu'à l'accès d'une galerie de maintenance, dont la porte fut arrachée de ses gongs par sa poigne puissante.
– On va la suivre jusqu'au centre de dispatch. Arrivés là, nous serons presque à la verticale du couloir qui mène à l'entrée du poste de pilotage. Quand les commandos attaqueront, nous découperons une ouverture dans le plafond, et nous déboucherons vraisemblablement dans le dos de nos adversaires !
– Il va falloir faire une sacrée découpe pour que tu puisses passer ! s'esclaffa Rud Blackbear.
Le colosse lui lança un regard mauvais qui n'arrêta pas son hilarité.
Pour détendre l'atmosphère, un des hommes interrogea :
– Pourquoi estimez-vous que nous arriverons derrière eux, colonel ? N'est-il pas plus logique de penser qu'ils se seront retranchés dans la salle de commandement ?
– S'ils agissaient de cette façon, ils se retrouveraient inévitablement pris au piège dans un endroit sans issue ! Comme ils sont tout sauf idiots, il est vraisemblable qu'ils tiennent tout l'étage, en se laissant des possibilités de reculer ou de se disperser. Ce qui me fait dire que nous avons de grandes chances de les prendre à revers.
Au bout de cinq minutes de reptation, car la galerie était en réalité un boyau d'une hauteur maximale de quatre-vingt-dix centimètres – dimension idéale pour permettre l'intervention des petits robots d'entretien mais épreuve particulièrement éprouvante pour un géant de deux mètres cinquante-trois et à la carrure impressionnante d'un mètre quarante cinq ! –, ils atteignirent leur but : un plateau rond, pivotant sur lui-même, qui constituait le lieu de convergence de trois bandes transporteuses servant à acheminer les pièces de rechange, immobilisées par suite de la coupure générale d'énergie.
Heureusement pour les Terraniens et leur chef, à cet endroit le plafond s'élevait en formant un dôme dont le sommet culminait à deux mètres environ, ce qui était encore bien bas pour la taille de l'Étrusien mais lui laissait quand même une meilleure liberté de mouvements.
– Vu l'arrondi du plafond, il va y avoir deux ouvertures à découper ! remarqua Rud Blackbear.
– On va déjà s'occuper de celle-ci ! rétorqua Melbar, tout en se mettant à genoux et en braquant sur la surface sphérique son radiant dont il avait réglé le flux en un pinceau étroit.
Le doigt sur la détente, il commença à décrire un vaste cercle.
Le métal se mit à rougir avant de devenir blanc et de laisser perler des gouttes brûlantes qui obligèrent ses quatre compagnons à reculer pour éviter leur projection.
– Heureusement que les structures intérieures du vaisseau ne sont pas en terkonite !
Le colonel de l'O.M.U. acheva son cercle et attrapa habilement la calotte qu'il venait de détacher. Il la déposa au sol et se redressa avec un soupir de soulagement : il pouvait à nouveau se tenir debout, le plancher de l'étage supérieur se trouvant un bon mètre au-dessus du trou qu'il venait de creuser.
– C'est maintenant qu'on va savoir si mon intuition était bonne !
Extirpant une sorte de stéthoscope d'une des poches de sa combinaison, il glissa l'embout dans son oreille et promena lentement le disque sensible sur la paroi de métal au-dessus de sa tête. Au bout d'un instant, un rire silencieux éclaira son visage :
– Je crois que c'est bon : les seuls bruits audibles semblent provenir de l'entrée du couloir qui donne accès à la centrale de commandement !
– Alors, qu'est-ce qu'on fait ? s'informa le Cherokee.
– Je vais envoyer le signal à nos hommes, et quand nos amis au-dessus de nos têtes seront bien occupés, je découperai une ouverture et je vous propulserai dans le couloir. Puis je vous rejoindrai, et nous pourrons nous intéresser à Loug'Arn et à sa clique !
L'Étrusien porta le minicom à ses lèvres :
– Attention ! Tout le monde est-il en place ?
Il attendit les réponses et reprit :
– Parfait ! Action dans cinq secondes ! Cinq, quatre, trois, deux, un, top !
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