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AGENT DE L'O.M.U.(6A)

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Chapitre 6A
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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."

Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra





Texte ou Biographie de l'auteur

AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie

CHAPITRE VI : BAALOL ET L'ANTILAN
Section 6A

– Merde ! Un Anti !
Même marmonnée entre ses dents, son exclamation n'avait pas échappé au prêtre-soldat. Celui-ci esquissa un semblant de sourire triomphant, avant d'énoncer d'un ton suave :

– Mulgho-Nâal, pour vous servir ! Je dois avouer que vous nous avez bien fait courir, mais vous voyez, en définitive, on a quand même fini par vous attraper !
La jeune femme négligea de lui répondre, se contentant de hausser les épaules d'un air dédaigneux. Son geste eut le don de froisser son interlocuteur qui aboya d'une voix hargneuse :

– Vous serez moins fière quand le Vénéré Shorgâal vous aura interrogée. Il se fera un plaisir de vous presser comme un citron, et après, il ne restera plus de vous qu'une enveloppe vide, qu'on enverra peut-être dans un camp pour servir au délassement des hommes !
Pour le coup, elle l'ignora totalement et entreprit de jeter lentement un coup d'oeil autour d'elle. Ses compagnons se tenaient dans l'allée formée par les deux rangées de cages, sous la menace de quatre policiers en tenue de combat. Leur air sombre et abattu prouvait à l'évidence qu'ils n'envisageaient pas d'avenir brillant dans l'immédiat !

Masas les gratifia d'un sourire d'encouragement, avant de reporter son regard à l'avant du véhicule où se tenaient l'Anti et un policier, ainsi que Sandorf, étrangement amorphe, et Arx écroulé contre le chambranle de la porte menant au poste de pilotage.

– Qu'est-ce que vous leur avez fait ?
– Comme vous ne devez pas l'ignorer, notre puissance psychique fera de nous un jour les véritables maîtres de la Galaxie. Alors, que vouliez vous que puissent faire un humain et un sous-être contre les forces que j'ai utilisées contre eux ? L'un m'a gentiment dit que vous étiez à son bord et où vous étiez cachés, et l'autre a été tout simplement foudroyé.
La jeune femme hocha la tête, pleine de dégoût envers la suffisance et le cynisme de son interlocuteur. Elle se força cependant à continuer :

– Comment avez vous été amené à soupçonner Sandorf ?
– Oh, c'est très simple. Depuis que nous avons capturé et fait parler l'agent de la Section III qu'il avait chargé d'informer l'Empire de nos menées sur les Mondes Indépendants, nous savons que le chasseur est un agent de l'O.M.U., et nous l'avons à l'oeil.. Nous aurions pu l'arrêter, mais nous avons préféré lui laisser la bride sur le cou, en le surveillant de loin. Il ne s'est douté de rien, mais notre stratégie et notre patience ont fini par être couronnées de succès, puisqu'il nous a permis de vous capturer.
– Bien joué, reconnut la Carsacienne dont le cerveau bouillait à force de chercher une solution qui leur permettrait d'échapper à ce piège.
Mais, aucune idée lumineuse ne jaillissait.

– À présent, nous allons quitter ce zoo ambulant et rejoindre notre vaisseau.
– Qu'allez vous faire de tous les animaux ?
– Rien. Quand nous relâcherons les grappins magnétiques, le véhicule plongera vers le sol où il s'écrasera.
– Vous ne pouvez pas faire ça !
– Ah non ? Et pourquoi donc ? Vous faites partie de la Société Protectrice des Animaux ?
– Vous êtes infâme !
Mulgho-Nâal se contenta de rire avant de faire signe à ses sbires. Ceux-ci, du canon de leur arme, dirigèrent les prisonniers vers le sas de sortie. Masas arriva à la hauteur de l'Anti qui, d'un geste ironique, l'invita à passer devant lui. La jeune femme le toisa d'un air méprisant et emboîta le pas à Sandorf, toujours aussi apathique. Elle s'arrêta devant le corps affalé de l'Antilan dont plusieurs pseudopodes étaient agités de mouvements spasmodiques.

– Qu'allez vous faire d'Arx ?
– Rien. Il reste ici.
– Mais, c'est un être intelligent ! Vous ne pouvez pas l'abandonner comme ça !
– Ça suffit ! Taisez-vous et avancez !
Après un dernier regard apitoyé à l'infortuné octopode, elle obtempéra à contre coeur.
Au moment où ils allaient pénétrer dans la section tubulaire qui reliait les deux engins, un sifflement strident retentit à l'arrière. Avec un ensemble parfait, gardes et prisonniers se retournèrent : Arx, fermement campé sur trois de ses membres, agitait les cinq autres à toute vitesse. Soudain, des éclairs et un tir radiant en jaillirent.
L'Anti et trois de ses hommes s'écroulèrent en portant les mains à leur gorge.

Ses réflexes de guerrière permirent à Masas de réagir instantanément. De son bras gauche, elle détourna l'arme du quatrième policier qui la menaçait directement et, simultanément, elle le frappa à la base du nez, du plat de sa main droite durcie par son entraînement aux arts martiaux.

Tandis qu'il s'affaissait, foudroyé par le coup, elle récupéra au vol le désintégrateur qu'elle abattit à la volée au travers du visage du dernier garde qui fut propulsé dans les bras de Stev qui n'en demandait pas tant ! Un craquement sinistre ponctua la prise mortelle que le pilote lui appliqua au niveau des cervicales. Comme il le laissait tomber à terre, il vit Masas braquer son arme sur les corps étendus. Mais il n'y avait plus rien à craindre d'eux ! Tandis qu'elle se penchait sur le corps du prêtre-soldat qui regardait avec un étonnement horrifié ses doigts rougis de sang, elle perçut le mouvement rapide de l'Antilan qui se précipitait dans le tube de jonction pour rejoindre le vaisseau de police.

– Occupez-vous d'eux ! lança-t-elle à ses amis.
Puis elle se redressa et courut derrière leur sauveteur, accompagnée de Goral, qui abandonna ses deux compagnons, les laissant seuls en présence de leurs adversaires vaincus.
Quand elle déboucha dans le sas d'entrée, elle buta sur un corps étendu et aperçut Arx qui disparaissait dans le couloir menant au poste de commandement de l'engin sphérique.

– Vite ! Suis-moi !
Lorsqu'ils parvinrent dans le poste central, l'Antilan tenait les deux pilotes de l'aéronef sous la menace d'un radiant. Les malheureux n'en menaient pas large, et Masas craignit aussitôt pour leur vie. Elle s'approcha donc d'Arx dont elle détourna l'arme d'une main ferme et avec un sourire d'excuse. L'octopode remit à regret l'arme dans sa ceinture en marmonnant d'une voix inintelligible. Visiblement, il regrettait de n'avoir pu mener à terme la destruction de tous leurs ennemis...

La jeune femme entreprit de dégeler l'atmosphère et elle le remercia chaleureusement de son intervention efficace contre Mulgho-Nâal et ses sbires, tout en s'étonnant :

– Mais comment as-tu fait pour échapper à l'emprise de l'Anti ?
Le bruit de crécelle qui lui servait de rire s'éleva.
– Anti n' savait pas que le cerveau d'Arx n'était pas sensible à son pouvoir !
– Alors, tu as simulé ?
– Hon hon.
Consciente du fait que son intervention leur avait certainement sauvée la vie, ou pire, car les méthodes d'interrogatoires laissaient bien souvent les prévenus à l'état de légumes, Masas lui passa affectueusement le bras autour du corps, en lui disant :

– T'es un sacré bonhomme !
Elle eut l'impression de voir les multiples yeux de l'octopode briller avec ironie, et l'un de ses membres souples et musculeux lui effleura brièvement l'épaule, en une sorte de caresse amicale.
Pendant ce temps, Goral avait utilisé les propres menottes magnétiques des deux policiers pour les entraver.
Les séides de Mulgho-Nâal n'avaient pas esquissé le moindre geste de défense, et ils savaient pertinemment que sans la venue de la jeune femme, ils auraient été abattus sans autre forme de procès par l'Antilan. Aussi se laissèrent-ils enfermer sans réagir dans une cabine où ils furent attachés sur une couchette.

Étant maîtres du vaisseau, ils retournèrent tous les trois dans le véhicule de Sandorf. Le chasseur était sorti de sa transe, et il était assis contre une des cloisons, la tête entre les mains. Stev et Corton étaient debout près des cadavres qui jonchaient le sol.

– Ils sont tous morts, à part lui. Et il n'en a certainement plus pour longtemps, indiqua le pilote en désignant Mulgho-Nâal.
Masas s'accroupit près du corps du prêtre-soldat, et desserra la main qui se crispait sur l'étoile d'acier qui lui avait perforé la gorge. Instinctivement, elle eut une pensée admirative pour l'adresse étonnante de l'Antilan qui avait réussi l'exploit d'expédier simultanément quatre de ces armes de jet avec une précision mortelle, tout en se servant d'un radiant pour obliger l'Anti à utiliser ses pouvoirs contre le rayonnement de l'arme, le laissant ainsi sans défense contre un vulgaire bout de métal.

Elle souleva la tête du mourant dont les yeux, qui commençaient à se ternir, continuaient à exprimer une surprise incrédule : comment, alors qu'il était invulnérable aux décharges d'un radiant, pouvait-il avoir été frappé à mort par un. sous-être ?

– Malgré tous vos dons, une arme blanche ou une antique pétoire sont suffisantes pour vous éliminer. Dans le cas présent, il aurait pourtant suffit d'une combinaison de combat pour vous sauver la vie, lui expliqua la jeune femme.
Un rictus désabusé étira ses lèvres minces. Il tenta de parler. Masas approcha son oreille de sa bouche. Elle perçut :

– Tué par un sous-être armé d'un morceau de ferraille ! Ce n'est pas possible !
Puis son corps s'arqua dans un dernier mouvement convulsif, et sa tête retomba sur le côté.
– Bon débarras ! Ça en fera toujours un de moins !, se contenta de marmonner Corton en guise d'oraison funèbre.
Masas reposa le corps sur le sol, et suggéra :

– Il serait peut-être bon que l'un de vous aille prendre les commandes de l'engin de ces messieurs. Je n'aimerais pas que nous ayons des visiteurs mal intentionnés alors qu'il n'y a plus personne dans le poste de pilotage.
– Tu as raison, on y va !
Tandis que les deux amis s'empressaient vers l'astronef dont ils s'étaient rendus maîtres, la Carsacienne s'intéressa à Sandorf, toujours un peu hébété, soutenu par Arx qui lui massait la nuque avec l'extrémité d'un de ses tentacules. Le chasseur remercia l'Antilan d'une tape amicale sur le sommet du crâne, et se redressa avec un rictus de douleur. Il avait l'impression que l'ensemble des cloches de Notre-Dame carillonnaient à toute volée à l'intérieur de son crâne, et que ses yeux cherchaient à s'enfoncer dans leurs orbites.

– Wahouh ! J'ai l'impression d'être éparpillé, brisé en petits morceaux !
– Tu étais sous le pouvoir hypnotique de l'Anti, et quand il est mort, la rupture a été trop brutale. Dans quelques minutes cela ira mieux.
De fait, quelques instants plus tard, il se sentit beaucoup mieux et il put aussitôt faire le point de leur situation avec Masas.

– On est plutôt mal partis. Si ce Mulgho-Nâal nous a arraisonné, ses supérieurs sont forcément au courant.
Dans peu de temps, ils vont s'inquiéter de ne pas avoir de ses nouvelles, et déclencher des recherches. Je pense donc que nous n'avons que quelques minutes pour tenter de nous fondre dans la nature.
– Tu as raison. Comment envisages-tu les choses ?
– On dépose mon zoo volant dans un coin désertique, ce qui permettra que les bêtes soient sauvées. Et on profite du vaisseau que nous avons piraté pour essayer de filer vers Coriolan II. Là-bas, je suis dans mon élément, et je nous trouverai une planque en attendant que nous puissions quitter ce système solaire.
– Encore faut-il y parvenir sans encombres !
– Raison de plus pour ne pas perdre de temps !
Goral s'informa :
– Que fait-on des cadavres ? Est-ce qu'on les laisse ici ?
– Non. On les embarque sur le vaisseau, et on les éjectera dans l'espace lorsque nous serons suffisamment loin de Coriolan V. Comme cela, nos adversaires auront toujours un doute en ce qui les concerne, et cela pourra peut-être constituer un petit avantage pour nous au cours de notre fuite.
Rapidement, les six corps furent transportés dans le sas du vaisseau où ils rejoignirent le policier abattu par Arx quand il s'était précipité à bord. Un rapide nettoyage pour effacer les traces de sang, et Masas suggéra :

– On pourrait régler les anti-g de ton engin de manière à ce qu'il descende lentement et se pose sans casse.
On installerait une balise qui permettrait sa détection. Cela nous ferait gagner quelques instants précieux, et je crois que nous allons en avoir besoin !
– Tu as raison, je m'en occupe avec Arx. Dans cinq minutes tout sera en ordre. Montez à bord du vaisseau, on vous rejoint dès que nous sommes prêts.
Il leur fallut moins que cela pour les retrouver dans le poste central. Stev et Corton avaient tout naturellement pris les places de pilote et copilote, tandis que Masas et Goral se tenaient à la centrale de tir et à l'hypercom. Ils s'installèrent sur des sièges vides et c'est avec une certaine curiosité que les ex-passagers du Coeur de Fomalhaut observèrent la façon dont l'Antilan utilisait les ceintures de sécurité. Mais ils furent déçus dans leur attente, car l'octopode se contenta de boucler une sangle autour de sa taille et d'empoigner fermement les accoudoirs du fauteuil à l'aide de quatre de ses pseudopodes.

Le nouveau commandant de bord de la nef sphérique demanda :

– Tout le monde est prêt ? Je peux désactiver les grappins magnétiques ?
– Oui, c'est bon.
Le jeune homme releva la manette appropriée et rétracta le manchon tubulaire qui reliait les deux appareils.
Un léger balancement indiqua que les deux engins s'étaient désaccouplés, et le vaisseau spatial bondit aussitôt dans les airs.

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