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AGENT DE L'O.M.U.(5C)
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Chapitre 5C
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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."
Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra
Texte ou Biographie de l'auteur
AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie
CHAPITRE V : UN HONORABLE CORRESPONDANT
Section 5C
À la vitesse modeste de 300 km/heure, le véhicule se dirigeait vers la capitale, survolant parfois des agglomérations de petite taille et très souvent des hameaux ou des fermes isolées. De vastes pâturages, où s'ébattaient de grands troupeaux de ruminants, s'étendaient à perte de vue.
– Il ne semble pas y avoir grand monde sur Coriolan V, fit remarquer Stev qui contemplait le paysage par un des hublots.
– Cette partie de la planète est effectivement surtout habitée par des agriculteurs qui élèvent de gigantesques troupeaux de zorkils, une sorte de boeuf qui est la nourriture principale des Coriolanais. En effet, le soleil de ce système a une fâcheuse tendance à détruire les protéines, ce qui oblige les habitants à consommer beaucoup de viande pour compenser cette perte. Mais l'autre face de ce monde est industrialisée, et donc également beaucoup plus peuplée.
Pour passer le temps, Masas et ses amis avaient effectué un petite visite des passagers du zoo volant. Nombre d'animaux leur étaient inconnus, mais en règle générale, ils étaient tous quadrupèdes ou hexapodes, même si chez certains il était difficile de différencier bras et jambes. L'un d'eux retint un moment leur attention : une sorte de singe au pelage vert au torse allongé, et doté de deux paires de bras superposées. Pendant qu'il considérait les visiteurs d'un oeil intéressé, il tenait dans ses mains supérieures une énorme racine qu'il mâchait avec application, tandis que ses mains inférieures fouillaient avec application dans sa fourrure pour en extraire et écraser des sortes de tiques écarlates...
– Finalement, c'est plutôt pratique d'avoir quatre mains, avait fait remarquer Corton.
– Si le coeur t'en dit, on fait des miracles en ce qui concerne les greffes à l'heure actuelle ! Mais quant à moi, je te suggérerais plutôt de te faire poser deux tentacules comme ceux de l'ami Arx ! lui avait rétorqué son ami, faisant ainsi allusion à sa gaucherie bien connue pour tout ce qui ne touchait pas aux astronefs.
Seul un haussement d'épaules exaspéré lui avait répondu.
Depuis quelques instants, l'attention de l'Antilan avait été attirée par un scintillement dans le coin droit, en haut de l'écran, lors du passage balayant des ondes-radar. Un de ses pseudopodes se posa sur l'épaule de Sandorf.
– Oui ?
Il observa ce que lui désignait Arx, et un juron s'échappa de ses lèvres. Instantanément sur le qui-vive, Masas l'interrogea du regard.
– Si je ne me trompe pas, voilà les ennuis qui commencent.
– Comment ça ?
– Nous allons avoir la visite de la police coriolanaise.
– Ah ! Et que comptez vous faire ?
– Il s'agit sans doute d'une vérification de routine, mais vous auriez intérêt à aller tout de suite vous cacher dans les cages que je vous ai indiquées tout à l'heure. Les policiers n'iront pas y fouiller, et si vous restez tranquilles, tout va bien se passer.
– Et s'il y a un Anti avec eux ?
– Alors là, les choses se corseraient sérieusement. Mais, il n'y a pas de raison que ce soit le cas.
– Espérons-le !
Stev fixa intensément Masas, et ce qu'elle lut dans ses yeux était tout à fait explicite : pouvaient-ils se livrer ainsi, pieds et poings liés à la merci des deux chasseurs ? Elle lui rendit son regard, plissa les lèvres en une moue embarrassée, et hocha la tête affirmativement. Malgré sa méfiance naturelle, elle continuait à se fier au correspondant de l'O.M.U. Et en plus, ils n'avaient guère de choix, car l'engin qui les transportait n'était nullement taillé pour s'opposer à ceux de la police. Alors…
Après avoir vérifié qu'ils ne laissaient rien dans le poste de pilotage susceptible de les trahir, la jeune femme et ses compagnons se dirigèrent vers leurs cachettes. Tandis que le chasseur et Arx maintenaient les animaux au fond de leur cage, ils se glissèrent dans les étroites cavités dont la trappe d'accès était dissimulée sous un tas de fourrage ou de litière, tout en jetant des regards suspicieux aux locataires dont ils allaient partager l'intimité.
Lorsqu'ils furent enfermés et les panneaux recouverts, les animaux purent reprendre possession de la totalité de leur prison. Sandorf s'assura du regard que rien ne pouvait révéler la présence des fugitifs, puis retourna aux commandes de son appareil, suivi de l'octopode.
Dans le noir, tassée dans le petit logement en forme de parallélépipède, Masas ne put s'empêcher de penser que leur cachette pourrait se transformer en un piège mortel dont ils n'auraient aucune chance de se sortir, en cas de découverte par les policiers ou de… trahison par Sandorf.
Cette dernière possibilité lui taraudait à tel point l'esprit qu'elle décida subitement de quitter ce qu'elle commençait presque à considérer comme un cercueil. Advienne que pourra ! Mais il lui fallut rapidement déchanter, car la trappe ne se souleva pas lorsqu'elle tenta de la faire basculer. Soit un verrou avait été tiré, ce qui augurait plutôt mal de la suite de leur aventure, soit plus rassurant, l'animal qui occupait la cage, une sorte d'hippopotame à fourrure et au museau allongé, était venu s'installer sur sa litière et son poids suffisait à verrouiller hermétiquement le panneau d'ouverture. De toutes ses forces, elle pria pour cette seconde éventualité ! !
Les bruits extérieurs lui parvenaient très assourdis, presque inaudibles, et elle ne pouvait que chercher à deviner ce qui se passait. Ce qui ne contribuait pas à lui rendre sa sérénité !
Un choc, puis un mouvement brutal ascendant, lui fit comprendre que le vaisseau de la police venait de jeter un grappin magnétique sur le véhicule, et l'attirait à lui. Le fait qu'il ne se soit pas contenté de l'accoster, après l'avoir fait stopper, n'était pas bon signe. Le danger imminent lui rendit tout son sang-froid, et elle se mit à échafauder toutes les hypothèses, pesant le pour et le contre. Mais elle dut bien vite s'avouer que s'ils étaient découverts, ils n'auraient guère de possibilités de se défendre, coincés comme ils l'étaient dans leurs cavités.
Elle se prit à regretter de ne pas avoir insisté pour qu'ils se réfugient dans la soute arrière, où ils auraient au moins eu la possibilité de se défendre, ne fusse que pour un baroud d'honneur !
Un nouveau choc lui apprit que les deux engins étaient côte à côte. Dans quelques instants, les policiers monteraient à bord, fouilleraient partout après avoir vérifié les identités de Sandorf et de son ami extra-terrestre.
S'il s'agissait d'un contrôle de routine, ils avaient peu de chance d'être découverts, mais la façon plutôt brutale de procéder à l'interpellation laissait supposer qu'il planait au moins des soupçons sur les deux chasseurs.
L'oreille tendue au maximum pour tenter de saisir quelques paroles qui lui apprendraient si les policiers suspectaient leur présence à bord de cette hourque blindée, Masas ne perçut qu'un murmure confus et inintelligible, interrompu par un cliquetis le long des barreaux des cages. Ce bruit répété et strident fut suivi d'un concert de beuglements, de sifflements et de cris divers, poussés par les pensionnaires du zoo.
– Sans doute un imbécile qui s'amuse à exciter les bêtes en faisant cogner la crosse de son arme le long des barreaux ! supposa-t-elle.
Soudain, elle se rendit compte que le silence le plus complet régnait au dessus de sa tête. Elle n'eut guère le temps de se demander quelle en était la cause.
Brutalement, la trappe qui fermait sa cachette fut soulevée, et elle se trouva confrontée avec le canon menaçant de plusieurs désintégrateurs.
– Allez ! Sors de là !
La rage au coeur, elle se redressa avec quelque difficulté, les muscles ankylosés par leur longue immobilité.
Un des policiers, couvert par les armes de ses collègues, entreprit de la désarmer. Il lui dégrafa son ceinturon et entreprit de la palper, avec un sourire égrillard, pour vérifier qu'elle ne cachait rien sur elle.
– Bas les pattes, gros porc ! s'écria-t-elle en lui assenant une gifle retentissante.
Le policier recula de deux pas et son visage s'empourpra de colère.
– Tu vas voir, espèce de.
– Ca suffit !
Masas se retourna, et aperçut un homme de haute taille au visage ascétique et au regard glacial, enveloppé dans une sorte de chasuble orangée. Auprès de lui, Sandorf, l'air absent.
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