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AGENT DE L'O.M.U.(4C)
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Chapitre 4C
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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."
Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra
Texte ou Biographie de l'auteur
AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie
CHAPITRE IV : DE CHARYBDE EN SCYLLA
Section 4C
Quand Masas reprit connaissance, le petit vaisseau tournait sur lui-même, totalement désemparé. Le coeur entre les dents, elle s'efforça de dissiper la brume qui noyait son cerveau et, se levant péniblement après s'être libérée des sangles de sécurité, elle s'avança vers les commandes devant lesquelles Stev gisait évanoui.
Ses connaissances en navigation lui permirent de stabiliser quelque peu l'astronef, mais rapidement elle se rendit compte qu'il n'était plus gouvernable, en tout cas pour elle. Heureusement, le pilote revint à lui et, malgré l'armée de diablotins qui cognaient dans sa boîte crânienne, put redonner un semblant de vie à leur engin, le temps de faire le point.
– Je crois qu'on les a eu !
– Atlan avait raison : tu es un sacré pilote ! Jamais je n'aurai cru qu'il soit possible de réaliser une manoeuvre pareille, avec un vaisseau presque à l'arrêt.
– C'était du quitte ou double ! Il a bien répondu, mais au prix de dégâts irréparables. C'est la fin pour mon Coeur de Fomalhaut. Je vais bien le regretter.
– Il n'y a vraiment plus rien à faire ?
– Non. Je vais essayer de quitter l'entre-espace. Si nous y parvenons, il faudra utiliser la nacelle de survie et tenter de rejoindre une des planètes du système.
– Mais nous avons été sans connaissance pendant un moment. Va savoir où nous avons abouti.
– Il n'y a pas d'inquiétude à avoir pour cela : la puissance des réacteurs a tout juste, je dis bien tout juste, suffi à nous faire basculer hors de l'espace normal. Alors, on est à peine dans la frange. Si on réussit à en ressortir, on devrait se retrouver à quelques minutes-lumière d'un des mondes de ce système.
– Cela fait deux fois que tu dis : si nous en sortons . Tu as donc des doutes ?
– En dérivant toute l'énergie disponible, je vais peut-être donner suffisamment de puissance aux moteurs pour transiter, mais après cela, je ne piloterai plus qu'une épave !
– Après la démonstration de tout à l'heure, je suis sûre que tu vas réussir. Donc, nous allons être confrontés à d'autres problèmes : d'abord atterrir sur un monde où nous puissions survivre, et ensuite parvenir à le quitter pour rentrer chez nous. Ça ne sera sans doute pas le plus simple dans l'histoire.
– On aura toujours la possibilité, en dernier recours, d'utiliser l'hypercom de la nacelle et de lancer un S.O.S. Mais comme il faudra émettre longtemps vu son peu de puissance, on risque de voir débarquer les Antis avant l'astromarine arkonide.
– C'est certain.
– Moralité : il faudra se débrouiller tous seuls !
Stev entama aussitôt les manipulations nécessaires pour récupérer toute l'énergie encore disponible dans le vaisseau et la diriger sur les moteurs. Il eut une petite moue de désappointement en constatant que le résultat serait limite-limite (sic).
– Et Calek, dans tout cela, qu'est-ce qu'il devient ? s'informa Goral Toseff.
Un silence embarrassé lui répondit. Puis, après réflexion, Masas suggéra :
– En nous tassant bien dans la nacelle, on pourra y ajouter le sarcophage d'hibernation.
– Oui. Et après ?
– Il faudra trouver un endroit retiré où nous pourrons le laisser en sécurité. Le petit moteur atomique qui le fait fonctionner a une durée de vie quasi éternelle. On pourra donc le récupérer, quelque soit le temps que nous mettions pour retourner sur Arkonis.
– D'accord. De toute façon, nous n'avons pas le choix ?
– Non, aussi autant nous en occuper tout de suite.
Masas appela les deux robotechs qui se chargèrent d'installer le caisson contenant Calek Voram dans la nacelle de survie. Elle leur y fit déposer également des vivres et de l'armement, ainsi qu'une impressionnante boîte à pharmacie.
– Je vois que tu es optimiste ! ironisa Corton.
– Mieux vaut prévoir trop que pas assez, dans un cas comme le nôtre, rétorqua la jeune femme.
– Bon, puisque ce problème est résolu, je vous suggère d'enfiler vos spatiandres de combat et de brancher vos réservoirs d'oxygène, car je vais couper l'alimentation d'air pour gagner un peu plus d'énergie.
Lorsque ses amis eurent obtempéré, le pilote effectua toutes les dérivations possibles et annonça :
– C'est là que ça passe, ou que ça casse.
Personne ne se risquant à lui répondre, il ajouta :
– À la grâce de Dieu.
Et il enclencha les moteurs.
Le Coeur de Fomalhaut frémit sous la violence de la poussée, dérapa et fut saisi de soubresauts inquiétants, puis soudain, l'écran laiteux reprit vie et un scintillement d'étoiles réapparut au regard émerveillé des passagers.
– Bingo !
Stev essuya la sueur qui lui coulait dans les yeux, et poussa un gros soupir de soulagement. Alors que tous le félicitaient, Masas tempéra leur enthousiasme :
– Dans quelques minutes, nous allons avoir le croiseur sur le dos, car il a forcément enregistré l'écho de notre transition. Alors, il est temps de filer !
L'air nostalgique, Hirsingue bloqua les commandes, programma le système de défense automatique du vaisseau et quitta son siège après un dernier regard à ce qui avait été son univers pendant des années.
Masas s'affaira sur la radio.
– Qu'est-ce que tu fais ?
– Je prépare un message surcondensé pour l'hypercom. Il se déclenchera trois minutes après notre éjection.
Si une des stations de détection terranienne ou arkonide le reçoit, cela permettra à Atlan de savoir que nous sommes toujours en vie, et l'endroit approximatif où nous sommes.
– Très bonne idée ! Il nous suffira de rester cachés, et lorsque la cavalerie débarquera, de rejoindre les nôtres.
– Non. Coriolan fait partie des Mondes Indépendants, et jamais l'O.M.U. n'enverra une flotte d'intervention.
Il ne faut surtout pas risquer de détériorer les relations déjà tendues que l'Empire entretient avec eux. Par contre, si nous avons un agent à nous sur ce monde, il saura que nous avons besoin de lui, et se tiendra à l'affût de notre venue.
– Et comment espères tu le contacter s'il y en a un ?
– Le bracelet que je porte au poignet envoie un signal qui ne peut être perçu que par un membre des services secrets. Si nous avons une réponse, nous saurons que nous pouvons espérer de l'aide.
Stev hocha la tête et lança :
– Je constate que tu gardes toujours un atout dans ta manche ! Bon, et maintenant, allons-y !
Ils quittèrent rapidement le poste de pilotage, pour se diriger vers la soute où les attendait le minuscule engin destiné à les sauver.
– Dommage qu'on ne puisse pas emmener les robots !
– On va déjà être suffisamment serrés comme ça !
Un instant plus tard, la petite sphère de survie s'éjectait par le sas ouvert, et tombait en direction de l'étoile de Coriolan. Sur leur écran de contrôle, ils purent apercevoir une masse qui s'éloignait à toute vitesse : le Coeur de Fomalhaut.
– Espérons qu'il va lui donner la chasse !
Personne ne demanda qui « il » était…
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