Ce récit d'exploration, d'une philosophie somme toute actuelle, de l'explorateur-géologue-cartographe Georges Brousseau (1859-1930) est paru dans le Journal des voyages en 1905.

 « … Je suis marié avec une jeune indienne ; j'ai deux enfants et je ne désire rien qu'un chose : c'est que les Européens, avec des pionniers tels que vous, ne viennent sous prétexte de civilisation, nous apprendre à sourire en faisant la révérence, à mettre des gibus, des faux-cols, des souliers vernis, et, sous prétexte de protection et de liberté, nous donner des lois. Oh ! Les lois ! Parlons-en ! ha ! ha ! Pour nous oppresser et nous exploiter. Ah ! Je les connais, vos introducteurs d'ambassadeurs et vos mijaurées de salon qui minaudent et miaulent d'une façon si intéressante et ridicule. Ha ! Ha ! Et votre politique, et votre point d'honneur, et votre charité qui laisse mourir de faim, dans les rues de vos cités, des hommes robustes et sains, alors qu'elle crée des hôpitaux pour les pauvres d'esprit, les infirmes et les enfants rachitiques. Oui, je les connais, tous vos préjugés, toutes vos lois et aussi les généralités de votre prétendue science. Et la vénalité qui règne en souveraine partout, dans les temps comme dans la rue, au pied des autels comme au pied des hommes. »

Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6864564p/f2.image