Ce court essai biographique d'Eugène Garay de Monglave (1796-1878), rappelle que Socrate le célèbre philosophe que l'on sait, était un grand sculpteur.

 « Dès lors commence à se révéler en lui ce Démon familier, ce guide intérieur, dont la voix, s'il faut l'en croire, réglait toutes ses actions et joue un si grand rôle dans sa vie. Que ce démon, qui a été, chez les anciens et chez les modernes, le sujet de tant d'études et d'un grand nombre d'hypothèses oiseuses, fût, dans la pensée de Socrate, un génie protecteur, ou que nous ne devions y voir que la personnification d'une conscience tendre et d'une intelligence méditative, nul ne le sait, nul ne peut le dire... mais qu'importe ? 
 Ce qu'il y a de certain, c'est que le jeune statuaire se figurait déjà un être suprême, tout puissant, unique, d'une sagesse, d'une bonté absolues ; elles preuves de sa croyance, il les puisait dans l'étude de l'harmonie du monde et de l'admirable organisation du corps humain qu'il regardait comme l'abrégé de l'univers. Les dieux de son pays n'étaient à ses yeux que des manifestations de ce Grand Inconnu, germe fécond de ce monothéisme que devait plus tard professer Platon, et dans lequel le romain Cicéron résumerait un jour toutes les croyances de la Grèce antique. »

Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58491910/f33.image