LES ARÈNES D'OOBIOCHE
Un Fan-Roman de l'Univers de Perry Rhodan
André BORIE (08/2002)


ÉPILOGUE

Atlan repoussa les dossiers qui encombraient son bureau et lança dans le communicateur :
– Faites entrer Masas Pavel !
– Bien, Lord-Amiral !
La porte s'ouvrit et un planton apparut avant de s'effacer pour livrer passage à la jeune femme. Le patron de l'O.M.U. l'accueillit avec un large sourire :
– Ma chère Masas, je suis bien content de vous voir après tout ce qui vous est arrivé à la suite de votre mission sur Delhiat, que je croyais plutôt tranquille ! Mais asseyez-vous, je vous en prie.
Elle s'installa confortablement dans le fauteuil qu'il lui désignait.
L'Arkonide se leva et s'approcha d'un petit meuble situé à sa droite. Il ouvrit un abattant, découvrant un ensemble de verres et de bouteilles.
– Pendant que vous me raconterez vos aventures, une dose de vurguzz sera sans doute la bienvenue ! C'est en tout cas ce que ne manquerait pas de clamer Bully – je veux dire le Maréchal Bull ! – dans les mêmes circonstances !
Comme elle approuvait en riant, il remplit deux verres de la liqueur verte, les glissa dans le bac de réfrigération instantanée, et les retira tout givrés la seconde d'après.
Quand ils eurent bu la première gorgée, Atlan reprit :
– Je connais bien entendu les grandes lignes de l'affaire, mais je compte sur vous pour m'en donner les détails.
Pendant plus d'une heure, Masas raconta son odyssée et celle de l'équipage du Pierre-le-Grand. Parfois, son interlocuteur coupait son récit pour réclamer une précision.
– Si vous aviez vu la tête du Commodore de la flotte akonide lorsque les nefs composites des Bioposis ont surgi de leur transition hyperspatiale ! Je vous ai d'ailleurs apporté une copie de l'enregistrement.
– J'imagine sans mal sa réaction ! Et je prendrai plaisir à regarder sa déconfiture !
Elle lui tendit un petit disque et poursuivit :
– J'ignore si vous savez que j'ai croisé, pour mon bonheur, une forme d'intelligence indigène sur Oobioche.
– Une sorte de loutre, je crois ?
– Oui, Yohop, si tant est que ce soit son nom. L'Émir l'a sondé, mais l'individu semble être le seul de sa race à avoir développé des facultés de compréhension ou de discernement.
– D'ici quelque temps, j'enverrai une mission pour observer votre petit protégé et sa tribu. S'il le faut, nous leur fournirons ce qui peut être nécessaire au développement de leur intelligence.
– Merci d'avance ! Cependant, j'ai encore quelques informations : tout d'abord, Roumlah a retrouvé sa famille, et personne ne lui en veut de sa trahison forcée. La plupart des gladiateurs ont refusé de rentrer chez eux et ils ont proposé leurs services au Rorac Bachtauralh pour la défense de Delhiat pendant les temps d'hibernation.
– Voilà qui est parfait ! Cela nous évitera de conserver une garnison importante sur leur planète, après les contrats d'assistance et de commerce que je viens de signer avec leur gouvernement.
– Donc Delhiat fait sécession avec les systèmes solaires de la Constellation du Centaure ?
– Oui, et il ramène avec lui quelques mondes de la Frange qui ont été déçus par le comportement des dirigeants de la Fédération envers les Delhiants.
– Voilà une bonne nouvelle pour l'O.M.U. !
– Effectivement, mais vous ne m'avez rien dit de votre ami Arx. C'est un phénomène, n'est-ce pas ?
– C'est le terme exact ! Toutefois, il va peut-être parvenir à canaliser son individualisme forcené, puisqu'il a proposé ses services et a été accueilli dans le bataillon extra-terranien qui vient d'être créé par les mercenaires de Carsac.
– Votre père n'en a pas voulu au sein de son équipe ?
Elle éclata de rire :
– Avec mon frère Jon, l'entente n'aurait pas duré une journée ! Ils se seraient massacrés avant !
– À moi de vous donner quelques nouvelles : tout d'abord, le lieutenant Carlot Dobard a subi avec succès une greffe du bras, et sur la demande de Melbar Kasom, a été promu capitaine.
– Il le mérite bien !
– Quant à votre amoureux transi, Stévomir Hirsingue, il devrait toucher son Cœur de Fomalhaut II dans les jours qui viennent.
– Pourquoi dites-vous “ mon amoureux transi ” ?
– Parce qu'il est de notoriété publique qu'il soupire après vous depuis votre mission sur Lupus IV et les péripéties qui en ont découlé !
Elle rougit légèrement et murmura en secouant la tête d'un air dubitatif :
– Notoriété publique !
Atlan rit de bon cœur avant de conclure :
– Une fois de plus, vous avez mené à terme la mission que je vous avais confiée, et même bien au-delà, puisque nous avons pu mettre la main sur le mystérieux Lary Tilco et récupérer la planète Oobioche au sein de l'Organisation des Mondes Unis, tout en posant un premier pied dans la Fédération du Centaure grâce aux contrats avec Delhiat et ses partenaires.
– La chance a aussi joué un grand rôle dans cette aventure !
– Sans doute, mais il faut savoir la provoquer, et pour cela, vous êtes experte !
Comme elle se levait pour prendre congé, le Lord-Amiral la raccompagna jusqu'à la porte et, au moment où elle s'en allait, il ajouta :
– J'ai failli oublier de vous présenter les respects du colonel Ternet, que vous avez apparemment subjugué !
– Un bien brave homme !
– Oui, et qui fait à nouveau route vers Carcel-3 à bord de son Pierre-le-Grand, pour y déposer le pirate Loug'Arn – un peu abîmé par Melbar ! – et ses complices.
– En somme, tout est bien qui finit bien !

FIN