LES ARÈNES D'OOBIOCHE
Un Fan-Roman de l'Univers de Perry Rhodan
André BORIE (08/2002)


CHAPITRE V
Section D

Dans l'arène, l'impensable venait de se produire : le brécosaure reculait lentement sous les assauts des deux adaptés. À de nombreuses reprises, il s'était détendu de tout son long, ses deux gueules tentant vainement de happer ces adversaires insaisissables dont la vitesse d'exécution laissait les spectateurs pantois. Le fait d'être nés et d'avoir grandi sur des planètes dont la pesanteur était trois ou quatre fois supérieure à la moyenne terrienne les avait non seulement dotés d'une force extraordinaire, mais aussi d'une rapidité exceptionnelle lorsqu'ils se mouvaient sous une gravité de 1 g.
Les deux adaptés semblaient maintenant s'amuser, et ils s'encourageaient mutuellement à chaque coup qu'ils portaient. Le vernis de civilisation qui les recouvrait en temps ordinaire avait craqué, et ils n'étaient plus à présent que des machines de combat impitoyables et efficaces.
Touché une fois de plus par la boule hérissée de pointes de la masse d'arme de Carlot Dobart, une de ses langues aux trois quarts tranchée par le sabre de Melbar Kasom, perdant son sang en abondance par des blessures béantes, le gigantesque saurien lança un hurlement plaintif, fit demi-tour et se rua à l'abri de son enclos dont la porte était restée ouverte.
Un silence stupéfait accueillit cette retraite précipitée et imprévisible au début du combat, mais l'instant de surprise passé, des vivats s'élevèrent dans la foule. Un concert d'applaudissements et de cris d'enthousiasme salua la victoire des deux hommes, confirmant une fois de plus la versatilité des masses populaires.
L'Étrusien claqua amicalement l'épaule valide de l'Oxtornien.
– On forme plutôt une bonne équipe, tous les deux !
– Cela aurait été encore un peu plus rapide si j'avais eu l'usage de mes deux abatis ! fanfaronna le lieutenant.
Le héraut qui avait présenté le duo de combattants à son entrée dans l'amphithéâtre réapparut, son micro à la main.
– Chers amis, vous venez d'assister à une première : la victoire de deux hommes sur un brécosaure ! Ces champions seront donc les vedettes de la séance de la semaine prochaine, et nous essayerons de trouver des adversaires à leur mesure !
Les applaudissements redoublèrent. Carlot regarda son compagnon en secouant la tête d'un air navré.
– Ce sont tous des malades !
– Oui, il est grand temps que l'O.M.U. vienne y mettre bon ordre !
L'Oxtornien n'eut pas le loisir de poser la question qui lui était venue aux lèvres, car le “ Monsieur Loyal ” de ce spectacle de dégénérés reprit :
– Pendant que les vainqueurs prendront un repos bien mérité, nous allons enchaîner avec le combat suivant : un mercenaire carsacien et un Franc-Passeur armés chacun d'un bouclier et d'une épée, vont affronter une hydre de Tallens. Comme au bon vieux temps d'Hercule et de la mythologie terrienne ! ponctua-t-il avec un gros rire.