Depuis le début des années 1930, André Gide qui est né en 1869, s’intéresse au communisme dont il est un « compagnon de route ». Enthousiasmé par la révolution d’octobre, il saisit l’opportunité de la mort de Maxime Gorki au printemps 1936 pour accepter l’invitation du gouvernement soviétique. Il s’envole vers l’URSS pour, comme il l’a fait pour le Congo, s’informer sur le terrain et raconter. Conscient de l’enjeu de sa visite, il s’entoure de plusieurs compagnons, tous sympathisants ou adhérents du parti communiste, dont la parole ne pourra être mise en doute. Sur place, tout en reconnaissant les acquis incontestables du nouveau régime, ses yeux se dessillent. Dans son compte rendu de voyage, et cependant en termes diplomatiquement très mesurés, il révèle le conformisme, le culte de la personnalité, la soumission et écrit qu’en URSS « pour être heureux, soyez conformes ». Son ouvrage lui vaudra des torrents d’attaques de la part de ses anciens compagnons (dont Romain Rolland) auxquelles il répondra en 1937 par « Retouches à mon Retour de l’URSS ».
Source: http://www.gallica.bnf.fr