Melancholia
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Publication : 2023-03-07
Lu par lili
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Extrait du Poème « Melancholia » (écrit en 1838) dans lequel Victor Hugo dénonce le travail dur et pénible des enfants lors de la révolution industrielle.
Melancholia (Extrait)
Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ?
Ces doux êtres pensifs, que la fièvre maigrit ?
Ces filles de huit ans qu'on voit cheminer seules ?
Ils s'en vont travailler quinze heures sous des meules ;
Ils vont, de l'aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison le même mouvement.
Accroupis sous les dents d'une machine sombre,
Monstre hideux qui mâche on ne sait quoi dans l'ombre,
Innocents dans un bagne, anges dans un enfer,
Ils travaillent. Tout est d'airain, tout est de fer.
Jamais on ne s'arrête et jamais on ne joue.
Aussi quelle pâleur ! la cendre est sur leur joue.
Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
Ils semblent dire à Dieu: « Petits comme nous sommes,
Notre père, voyez ce que nous font les hommes ! »
O servitude infâme imposée à l'enfant!
Rachitisme! travail dont le souffle étouffant
Défait ce qu'a fait Dieu : qui tue, œuvre insensée,
La beauté sur les fronts, dans les cœurs la pensée,
Et qui ferait – c'est là son fruit le plus certain –
D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin!
Travail mauvais qui prend l'âge tendre en sa serre,
Qui produit la richesse en créant la misère,
Qui se sert d'un enfant ainsi que d'un outil!
Progrès dont on demande: « Où va-t-il ? que veut-il ? »
Qui brise la jeunesse en fleur ! qui donne, en somme,
Une âme à la machine et la retire à l'homme!
Que ce travail, haï des mères, soit maudit!
Maudit comme le vice où l'on s'abâtardit,
Maudit comme l'opprobre et comme le blasphème!
O Dieu! qu'il soit maudit au nom du travail même,
Au nom du vrai travail, sain, fécond, généreux,
Qui fait le peuple libre et qui rend l'homme heureux !
Victor Hugo (1802-1885), Les Contemplations, Livre III, paru en 1856.
Illustration : Pixabay
Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k406190v/f209.item.r=melancholia%20les%20contemplations%20victor%20hugo
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Commentaires :
Message de Claude Fée
Merci pour votre contribution à ce texte évoquant la folie des bénéfices qui aliène les petits miséreux, et pour l'évocation du travail généreux qui rend heureux ! Bravo Lili !
Merci pour votre contribution à ce texte évoquant la folie des bénéfices qui aliène les petits miséreux, et pour l'évocation du travail généreux qui rend heureux ! Bravo Lili !
Message de lili
Bonjour Claryssandre ! Vous m'avez immensément manquée ! Un immense merci pour votre commentaire débordant d'affection ! Quelle gentillesse ! Oh ! Merci encore divine Claryssandre…
Que votre journée vous soit aussi douce que la caresse du soleil !
lili (✿•‿•)
Bonjour Claryssandre ! Vous m'avez immensément manquée ! Un immense merci pour votre commentaire débordant d'affection ! Quelle gentillesse ! Oh ! Merci encore divine Claryssandre…
Que votre journée vous soit aussi douce que la caresse du soleil !
lili (✿•‿•)
Message de Claryssandre
Chère Lili, quel plaisir de vous retrouver ! Merci infiniment pour cette prodigieuse et époustouflante lecture d'un texte profond, révolté, engagé, passionné, passionnant mais dense, ardu peut-être... Quel talent, quelle maîtrise !!! J'en suis toujours ébahie et stupéfaite. Bravo et encore merci ! Bien affectueusement. Claryssandre
Chère Lili, quel plaisir de vous retrouver ! Merci infiniment pour cette prodigieuse et époustouflante lecture d'un texte profond, révolté, engagé, passionné, passionnant mais dense, ardu peut-être... Quel talent, quelle maîtrise !!! J'en suis toujours ébahie et stupéfaite. Bravo et encore merci ! Bien affectueusement. Claryssandre
Chère Claude Fée,
Merci pour ce compliment ! Je suis touchée de votre gentillesse et de votre sincérité ! Je voulais mettre ce poème en ligne, car dénoncer le travail forcé des enfants, qui malheureusement existe encore dans certains pays, est un message qui me tient à cœur ! Les enfants, je le pense, devraient tous pouvoir étudier pour exercer plus tard un métier qui pourvoirait à leur besoins, et leur ferait mener une existence heureuse et douce. Je voudrais pour chacun, une vie agréable, entouré d'une famille chaleureuse et à l'abri du besoin. J'aimerais aussi qu'en ce jour féminin, les femmes, dans le monde entier, aient toutes le droit à la parole.
Je vous souhaite une soirée aussi soyeuse et chaleureuse que votre amabilité,
douce fée de la gentillesse !
lili (✿•‿•)