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UNE MATINéE D'AUTOMNE

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Cette poignante et haletante nouvelle de Wilhem Ténint (18.. - 18..) est parue notamment dans le journal littéraire la Revue des feuilletons en 1842.

 

« Ses cheveux étaient trempés par la sueur. Son écharpe de gaze, mouillée par le brouillard, s'affaissait sur sa tête et sur ses épaulés qui, sous ce voile, étaient comme nues. Ses souliers de bal, — des souliers de satin,— s'étaient déchirés sur le pavé tranchant, et ses pieds étaient souillés par la boue, pénétrés par l'eau. Elle ne s'en apercevait pas, elle courait ! Les femmes du peuple l'injuriaient, la poursuivaient de huées, et le public commençait à devenir menaçant quand Marie arriva dans les Champs-Elysées. Le sol était tellement effondré que les plus curieux ne cherchèrent pas même à là suivre.

La comtesse put gagner l'allée du milieu, tout en traînant après elle les lambeaux die sa robe souillée de fange et les débris de ses souliers. Un fiacre descendait l'avenue. Marié se jeta avec désespoir au travers des chevaux, que lé cocher eut assez de force pour retenir ; et elle s'écria, en tombant sur ses genoux : —Ayez pitié de moi ! Menez-moi où ils sont !

Un des hommes qui étaient dans la voiture, impatienté par ce retard, passa la tête à là portière et poussa un cri d'effroi. En un moment, il fut près de la comtesse,l'enleva dans ses bras et la déposa sur les coussins de la voiture. »


Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5747858x/f259.image

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