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CANTARES

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Photo:Éole
Certains droits réservés (licence Creative Commons)







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Cantares De Antonio Machado, mort et enterré à Colliure en 1939, un mois après la Retirada. Ce poème est parmi les plus connus de Machado, mais réduit à deux vers seulement, souvent cités. Je souhaite le faire lire en entier et le rendre comprehensible par les non hispanophones.

Cantares…


Todo pasa y todo queda,

Pero lo nuestro es pasar,

Pasar haciendo caminos,

Caminos sobre el mar.


Nunca perseguí la gloria,

Ni dejar en la memoria

De los hombres mi canción;

Yo amo los mundos sutiles,

Ingrávidos y gentiles,

Como pompas de jabón.


Me gusta verlos pintarse

De sol y grana, volar

Bajo el cielo azul, temblar

Súbitamente y quebrarse…


Nunca perseguí la gloria


Caminante, son tus huellas

El camino y nada más;

Caminante, no hay camino,

Se hace camino al andar.


Al andar se hace camino

Y al volver la vista atrás

Se ve la senda que nunca

Se ha de volver a pisar.


Caminante no hay camino

Sino estelas en la mar…


Hace algún tiempo en ese lugar

Donde hoy los bosques se visten

De espinos

Se oyó la voz de un poeta gritar

« Caminante no hay camino,

Se hace camino al andar… »


Golpe a golpe, verso a verso…


Murió el poeta lejos del hogar,

Le cubre el polvo de un país

Vecino

Al alejarse le vieron llorar.

« Caminante no hay camino,

Se hace camino al andar… »


Golpe a golpe, verso a verso…


Cuando el jilguero no puede

Cantar.

Cuando el poeta es un peregrino,

Cuando de nada nos sirve rezar.

« Caminante no hay camino

Se hace camino al andar… »


Golpe a golpe, verso a verso.


(Antonio MACHADO)



Pour l'écouter interprété par Joan Manuel Serrat faire le lien suivant :
http://www.youtube.com/watch?v=DHQ-_bf9NFI&feature=related


Chants…



Tout passe et tout demeure,

Notre vie est passer,

Passer et tracer des chemins

Des chemins sur la mer.


Je n'ai jamais cherché la gloire,

Ni voulu laisser, en la mémoire

Des hommes, ma chanson ;

J'aime les ambiances subtiles,

En apesanteur, légères

Comme bulles de savon.


J'aime les voir se teinter

De lumière et de couleur, voler

Sous le ciel bleu, trembler

Et, d'un coup, se briser…


Je n'ai jamais cherché la gloire…


Voyageur, ton chemin c'est la trace

De tes pas et rien plus ;

Passant, il n'y a pas de chemin,

On trace son chemin en marchant.


En marchant se trace le chemin

Et, le regard, se retournant,

Voit la route que jamais

On ne pourra à nouveau refaire.


Passant, il n'y pas de chemin

Seuls des reflets sur la mer…


Il y a quelque temps, en ce lieu

Où les bois se couvrent à présent

D'épines,

On entendit un poète crier

« Passant, il n'y a pas de chemin,

On trace son chemin en marchant… »


Pas à pas, vers après vers…


Le poète est mort loin de son foyer,

Le recouvre la poussière d'un pays

Voisin.

En s'éloignant, on le vit pleurer

« Passant, il n'y a pas de chemin,

On trace son chemin en marchant… »


Pas à pas, vers après vers...


Quand le chardonneret ne peut

Chanter,

Quand le poète devient pèlerin,

Quand à rien ne sert de prier,

« Passant, il n'y a pas de chemin

On trace son chemin en marchant… »


Pas à pas, vers après vers.

(Traduction de Raymond et Magali Beltran)

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