Près de Caudebec en Caux on aperçoit encore, à la lisière d'un petit bois, les vestiges d'un ancien donjon, presque entièrement écroulé de pierre et de débris, au milieu desquels il ne reste debout qu'un pan de muraille entouré d'un fossé d'une certaine profondeur. Il y a vingt ans à peine, ces ruines moins bouleversées étaient d'un effet merveilleux et fantastique, le soir surtout, lorsque la lune éclairant leur sommet faisait ressortir les reliefs de leurs ombres. Aujourd'hui encore, malgré tout ce qu'elles ont perdu de leur forme et de leur pittoresque, elles prêtent à la poésie. On devine en les apercevant, qu'elles ont à raconter quelques histoires sinistres, et on n'est pas surpris, si le temps est sombre, si l'orage gronde, de voir l'habitant du pays se découvrir et se signer dévotement en passant à leurs pieds.