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HEURES DE PRINTEMPS, PROSE POéTIQUE

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Mois de mai, 1939, contexte particulier, aussi les fêtes religieuses, les souvenirs et tout le merveilleux talent de l'auteure...


« Ma vie est un présent perpétuel »


      « Il y a, livrés à eux-mêmes, des lauriers hauts et ronds, portés sur de fines jambes noires, de la verveine à demi épuisée, des giroflées teintées de vin et de soleil, des aloès entre les pierres. Le bassin sec est couleur de soif, les chemins couleur d'absence. Le vent soulève des jonchées de palmes séchées couvrant le sol, le mimosa de mille houppes frotte doucement un pauvre mur, comme pour le farder d'or et lui faire croire qu'il vit. La maison me dit : Sais-tu où est la mer ? Mon jardin descendait tranquillement jusqu'au rivage ; y a-t-il toujours des barques et des pêcheurs ? Je la voyais, je ne la vois plus. La nuit il me semble encore entendre les flots. C'était si doux d'écouter le frôlement soyeux qui ne blesse pas le silence...


Le poison de la presse quotidiennement administré, sans limite de dose, fait un incommensurable ravage. Dans ces colonnes où trouveraient place tant de lignes salutaires que personne n'écrit, parce que, sans doute, personne ne les li rait, il m'arrive de chercher la nouvelle qu'un cataclysme intelligent est en marche et va tout détruire pour rendre à l'univers une netteté primitive. Rêve éveillé, à demi éveillé, avant le départ pour ce voyage sans lanterne au pays de la fantasmagorie où je me voyais la nuit dernière, travaillant dans un laboratoire. Je découvrais de nouveaux microbes qui me disaient eux-mêmes leur nom, entendu dans un inaccessible lointain...





 


 Paupières abattues. Un froissement de papier sur l'édredon qui me réchauffe en ces soirs d'un frigide printemps, anesthésie qui vient comme la chatte maigre, avec précaution, infirmière d'un mal toujours renouvelé, porteuse d'une compresse noire bientôt posée sur mon coeur. »


 
Source: https://ebooks-bnr.com/ebooks/pdf4/burnat_provins_heures_printemps.pdf

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