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LA BALADE NEIGEUSE

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Musique : Deck the halls A: http://incompetech.com/music/royalty-free/
Illustration d'après https://pixabay.com/ Domaine public






Texte ou Biographie de l'auteur

Keila SILION

http://contis.over-blog.com/

 

La balade neigeuse

Sur le quai, la Mère Noël pestait contre le guichetier. Elle était certaine que le nain l’avait roulé de plusieurs cristaux ! De temps à autre, elle lorgnait à travers ses petites lunettes rondes son billet qui lui avait d’ores et déjà coûté une bonne partie de sa bourse. Elle fit abstraction des autres passagers et avec un air plus que renfrogné, pénétra dans le wagon. Le nez collé à la vitre du transport, elle balaya d’un regard les champs de sapins. En hiver, ils étaient connus pour leurs sempiternels bavardages. Ils rêvaient de belles chaumières et des enfants qui allaient les dorloter en les décorant.


Mère Noël attendait en gare du Ruban Bleu. Elle s’était délestée du costume du Père Noël. Elle ne s’était pas débarrassée de l’habit, non, jamais de la vie ! Mais l’avait confié aux bons soins des tailleurs de chez Griffa & Compagnie. Á présent, elle rentrait au village où le Père Noël attendait avec impatience son retour. Elle ne prenait pas souvent cette ligne. Depuis bien longtemps, elle avait opté pour un autre moyen de locomotion : le traîneau.


Cela faisait belle lurette qu’elle savait le conduire et les rennes se montraient adorables mais entre chien et loup ce dernier lui avait fait faux bond. Après avoir épuisé son stock d’idées, elle devait s’avouer vaincue. Á contre-cœur, elle avait laissé le traîneau dans l’atelier pour que les lutins puissent le réparer. Après tout, une révision avant la grande nuit ne lui fera pas de mal, avait-elle pensé en s’éloignant.


Comme dans ses souvenirs d’enfant, la navette filait à une vitesse supraluminique en diffusant dans les nombreux compartiments un doux parfum de guimauve et de sucre d’orge. Cette partie de ce micro-voyage lui plaisait bien comme un interstice entre le temps et les millions de choses qui l’attendaient de retour à la maison.


La prochaine fois, c’est décidé, s’exclama-t-elle en pouffant de rire. Je n’attendrais pas cent dix ans pour refaire une autre petite balade.


En face de la Mère Noël, une petite fille d’allure très sage tenait une boîte d’allumettes et semblait approuver sa décision.


Soudain, elle secoua la boîte et prit la dernière allumette. Une petite étincelle apparut.


 






Source: http://contis.over-blog.com/


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