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LA VIE D'UN DéPUTé
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C'est un beau jour que celui d'une élection populaire pour l'heureux mortel qui en est l'objet. L'empressement de ses amis, les félicitations de ses concitoyens, la confusion même de ses adversaires, les acclamations du bon peuple qui se réjouit de cet avènement au petit pied, comme si le lendemain ne devait pas ramener le travail de la veille, l'invasion de la foule joyeuse dans les salons du nouvel élu, les protestations de dévouement, les roulements des tambours, les sons harmonieux de la sérénade ; tout cela fait un ensemble étourdissant qui ravit et transporte, une suite rapide d'émotions vives, désordonnées, dont on ne saurait se rendre compte, et qui ne laisse place à aucune réflexion sur la nature et la sincérité de ces bruyants hommages. On ne songe pas même que le bouquet obligé des dames de la halle n'avait point la veille de destination bien déterminée, et qu'il aurait tout aussi bien parfumé le salon du concurrent, si le scrutin l'eût voulu. On sort de ce tapage de compliments, de musique, d'allégresse et de fleurs avec une douce satisfaction de soi-même et des autres. On est bercé mollement par d'agréables pensées ; on s'endort avec le sourire sur les lèvres ; et les rêves les plus flatteurs voltigent sur la couche de l'heureux du jour.
C'est un beau jour que celui d'une élection populaire pour l'heureux mortel qui en est l'objet. L'empressement de ses amis, les félicitations de ses concitoyens, la confusion même de ses adversaires, les acclamations du bon peuple qui se réjouit de cet avènement au petit pied, comme si le lendemain ne devait pas ramener le travail de la veille, l'invasion de la foule joyeuse dans les salons du nouvel élu, les protestations de dévouement, les roulements des tambours, les sons harmonieux de la sérénade ; tout cela fait un ensemble étourdissant qui ravit et transporte, une suite rapide d'émotions vives, désordonnées, dont on ne saurait se rendre compte, et qui ne laisse place à aucune réflexion sur la nature et la sincérité de ces bruyants hommages. On ne songe pas même que le bouquet obligé des dames de la halle n'avait point la veille de destination bien déterminée, et qu'il aurait tout aussi bien parfumé le salon du concurrent, si le scrutin l'eût voulu. On sort de ce tapage de compliments, de musique, d'allégresse et de fleurs avec une douce satisfaction de soi-même et des autres. On est bercé mollement par d'agréables pensées ; on s'endort avec le sourire sur les lèvres ; et les rêves les plus flatteurs voltigent sur la couche de l'heureux du jour.
Source: http://www.bmlisieux.com/curiosa/vienne01.htm.
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