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STABAT MATER

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Musique : https://musopen.org/music/10953-stabat-mater/




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Le texte de la séquence évoque la souffrance de Marie lors de la crucifixion de son fils Jésus-Christ.




Le titre est un incipit : les premiers mots du Stabat Mater dolorosa (« La Mère se tenait là, souffrant la douleur »). Les tercets 1 et 2 font référence à une prophétie biblique de Siméon, faite à la Vierge durant la Présentation au Temple de Jésus, quarante jours après sa naissance : "Et toi-même, ton coeur sera transpercé par une épée. Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d'un grand nombre." (Luc, II, 35). Les tercets 3 à 7 présentent une contemplation des souffrances de la Vierge : "Qu'elle était triste, anéantie, / La femme entre toutes bénie...". Les tercets 9 à 18 sont une prière qui demande à la Vierge de nous unir à sa souffrance : "Ô Mère, source de tendresse...". Les deux derniers tercets sont une prière au Christ : "Ô Christ, à l'heure de partir..."




 





























Latin














Français
























Stabat Mater dolorosa
iuxta Crucem lacrimosa
dum pendebat Filius.














1) Elle se tenait, dans la douleur,
près de la croix, en larmes,
tandis que son Fils était suspendu.
























Cuius animam gementem,
contristatam et dolentem,
pertransivit gladius.














2) Âme gémissante,
triste et dolente,
qu'un glaive traversa.
























O quam tristis et afflicta
fuit illa benedicta
Mater Unigeniti.














3) Ô que triste et affligée,
fut cette femme bénie,
Mère du Fils Unique !
























Quæ mærebat, et dolebat,
Pia Mater dum videbat
nati poenas incliti.














4) Elle gémissait et se lamentait,
la tendre Mère en voyant
les souffrances de son célèbre Fils.
























Quis est homo, qui non fleret,
Matrem Christi si videret
in tanto supplicio ?














5) Quel est l'homme qui ne pleurerait
s'il voyait la Mère du Christ
dans un si grand supplice ?
























Quis non posset contristari,
Christi (ou Piam4) Matrem contemplari
dolentem cum Filio ?














6) Qui pourrait ne pas s'affliger
contemplant la mère du Christ
souffrant avec son Fils ?
























Pro peccatis suæ gentis
vidit Iesum in tormentis
et flagellis subditum.














7) Pour toutes les fautes humaines,
elle vit Jésus dans la peine
et sous les fouets meurtri.
























Vidit suum dulcem natum
moriendo desolatum,
dum emisit spiritum.














8) Elle vit l'Enfant bien-aimé
mourir tout seul, abandonné,
et soudain rendre l'âme.
























Eia Mater, fons amoris,
me sentire vim doloris
fac, ut tecum lugeam.














9) Ô Mère, source d'amour,
fais-moi sentir la force de ta douleur
que je pleure avec toi.
























Fac, ut ardeat cor meum
in amando Christum Deum,
ut sibi complaceam.














10) Fais que brûle mon coeur
dans l'amour du Christ mon Dieu :
et ne cherche qu'à lui plaire.
























Sancta Mater, istud agas,
crucifixi fige plagas
cordi meo valide.














11) Sainte Mère, fais cela
grave les plaies du Crucifié
en mon coeur très fortement.
























Tui nati vulnerati,
tam dignati pro me pati,
poenas mecum divide.














12) De ton Fils blessé,
qui daigna souffrir pour moi
partage avec moi les tourments.
























Fac me tecum pie flere,
Crucifixo condolere,
donec ego vixero.














13) Donne-moi de pleurer tendrement avec toi,
de compatir au Crucifié,
au long de mon existence !
























Iuxta Crucem tecum stare,
et me tibi sociare
in planctu desidero.














14) Près de la croix, avec toi rester
et m'associer avec toi,
dans le deuil, voilà mon désir.
























Virgo virginum præclara,
mihi iam non sis amara :
fac me tecum plangere.














15) Vierge des vierges, toute pure,
Ne me sois pas défavorable ;
fais que je me lamente avec toi.
























Fac ut portem Christi mortem,
passionis fac consortem,
et plagas recolere.














16) Donne-moi de porter la mort du Christ,
fais moi l'associé de sa passion,
et le gardien de ses plaies.
























Fac me plagis vulnerari,
fac me Cruce inebriari
et cruore Filii.














17) Laisse-moi être blessé de ses plaies,
m'enivrer de la croix
et du sang de ton Fils.
























Flammis ne urar succensus
per te, Virgo, sim defensus
in die iudicii














18) Contre les flammes dévorantes
par toi, Vierge, que je sois défendu
au jour du jugement.
























Christe, cum sit hinc exire,
da per Matrem me venire
ad palmam victoriæ.














19) Ô Christ, à l'heure de partir,
puisse ta Mère me conduire
à la palme de la victoire.
























Quando corpus morietur,
fac ut animæ donetur
paradisi gloria.














20) À l'heure où mon corps va mourir,
fais que soit donnée à mon âme
la gloire du paradis .





























Le texte n'est pas antérieur au XIIIe siècle. Le sujet du Stabat Mater est étroitement lié à une pensée théologique apparue au XIIIe siècle. Par exemple, le franciscain Jacques de Milan, au XIIIe siècle, explique dans son Stimulus Amoris que la compassion aux douleurs de la Sainte Mère trouve sa réalisation dans l'union mystique aux blessures du Fils.




Le texte du Stabat Mater est traditionnellement attribué au moine et poète franciscain Jacques de Benedictis, dit Jacopone da Todi († 1306), depuis l'avis formulé par Luc de Wadding († 1657), lui-même franciscain. Tout comme d'autres textes médiévaux, il manque de manuscrit autographe. L'attribution la plus ancienne se trouve dans l'appendice de la publication de 1495 à Brescia, la deuxième édition du Laude del Beato frate Jacopon.




Officialisation et indulgences




Avant que le Saint-Siège n'autorise (ou réautorise) le Stabat Mater dans le cadre de la Contre-Réforme, sa pratique était déjà établie dans le calendrier liturgique car la fête de la Compassion de la Vierge Marie, liée au Stabat Mater, fut instituée par le concile provincial de Cologne en 1423.




Les séquences furent contestées au concile de Trente. Condamné depuis le concile provincial de Cologne de 1538, ce genre, qui manquait souvent de qualité et d'autorisation formelle, fut intégralement supprimé dans le Missale Romanum approuvé en 1570 par le pape Pie V. Or le rite tridentin admettait et sauvegardait quatre exceptions : Victimæ paschali laudesVeni Sancte SpiritusLauda Sion et Dies iræ.




En 1727, la cinquième séquence, le Stabat Mater, fut ajoutée par le pape Benoît XIII à la liturgie de la fête de la Compassion de la Très-Sainte Vierge, devenue plus tard Notre-Dame des Douleurs13,14. Depuis cette date, le Stabat Mater est affecté à cette fête.




En 1913, la réforme liturgique de Pie X concernant le chant grégorien amena à modifier le calendrier. Avec le titre de « fête de Notre-Dame des sept Douleurs », la date fut déplacée au 15 septembre15,11.




Par un bref apostolique de 1681, le pape Innocent XI accorda cent jours d'indulgence aux fidèles, en souhaitant rappeler la douleur de Marie. Le 18 juin 1876, le pape Pie IX confirma cette indulgence par son rescrit.




 





Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Stabat_Mater

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