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STABAT MATER
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Musique : https://musopen.org/music/10953-stabat-mater/
Texte ou Biographie de l'auteur
Stabat Mater (traduction du latin : La Mère se tenait debout) est une séquence composée au XIIIe siècle et attribuée au franciscain italien Jacopone da Todi (né vers 1230 à Todi, en Ombrie, et mort à Collazzone le 25 décembre 1306). Da Todi est un poète franciscain italien du XIIIe siècle. Il est l'auteur d'une centaine de poèmes d'inspiration religieuse, tantôt empreints de ferveur, tantôt rédigés sur le mode de la polémique.
Comme la plupart des séquences, elle a été exclue de la liturgie dans la norme du Missel romain fixée par le Concile de Trente (1570), mais a été réintégrée en 1727. Elle est ainsi aujourd'hui la cinquième et dernière des séquences autorisées, mais est rarement chantée.
Le texte de la séquence évoque la souffrance de Marie lors de la crucifixion de son fils Jésus-Christ. Marc Honegger le définit ainsi : « poème rimé de vingt tercets de trois vers célébrant la compassion de la Vierge aux douleurs de son fils crucifié ». Marie y est présentée plus comme une femme qui souffre que comme la reine des cieux.
Le titre est simplement un incipit, les premiers mots de Stabat Mater dolorosa, son premier vers, que l'on peut traduire ainsi : « La Mère se tenait debout, douloureuse… ». Les tercets 1 et 2 font référence à une prophétie biblique de Siméon, faite à la Vierge durant la Présentation au Temple de Jésus, quarante jours après sa naissance : "Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d'un grand nombre." (Luc, II, 35). Les tercets 3 à 7 présentent une contemplation des souffrances de la Vierge : "Qu'elle était triste, anéantie, / La femme entre toutes bénie...". Les tercets 9 à 18 sont une prière qui demande à la Vierge de nous unir à sa souffrance : "Ô Mère, source de tendresse...". Les deux derniers tercets sont une prière au Christ : "Ô Christ, à l'heure de partir...".
Ce poème latin médiéval est souvent considéré comme l'expression classique d'une nouvelle forme de piété, plus empathique et émotive, caractéristique de la fin du Moyen Âge. L'affliction en demeure le thème central. Le croyant est plus à même de ressentir sa douleur humaine de mère que celle du fils d'essence divine, mais aussi de nature divine.
Le thème de la Mater dolorosa s'inscrit aussi dans l'explosion de la dévotion mariale, promue notamment par l'ordre des frères mineurs. La fête associée à cette séquence est celle de Notre-Dame des douleurs, objet d'une dévotion particulière qui s'instaure à la fin du XVe et au début XVIe siècle dans la théologie de la Contre-Réforme, où les Jésuites auront un grand rôle4.
Cette fête était célébrée principalement par les servites de Marie au XVIIe siècle. Elle fut étendue à toute l’Église en 1814 (elle a été fixée au 15 septembre en 1912).
Le thème religieux du Stabat Mater a été mis en musique par plusieurs compositeurs, et illustré par de nombreux peintres. La mise en musique du texte, par le compositeur Pergolèse (1736), est restée célèbre depuis le XVIIIe siècle.
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