Nouvelles russes (ebooksgratuits.com)
Stépane Makarief
Le père de Stépane arrange un mariage, la belle Irina est choisie...
« Un soir, à l'heure du repas, le vieillard annonça à Stépane qu'il était temps pour lui de prendre femme. - Le jeune homme avait alors dix-neuf ans ; mais le paysan russe se marie de bonne heure. - À ces paroles, il rougit fort et ne répondit rien. - J'ai trouvé la femme qui te convient, continua le père, et j'ai fait les propositions en ton nom ; l'affaire est arrangée, nous irons dimanche. Stépane garda le silence et continua à broyer lentement son pain noir sous ses dents blanches et robustes. »
« Irina n'aimait pas son mari ; elle l'avait accueilli avec plaisir parce qu'il était beau, grand, bien fait de sa personne, et que les paysannes russes méprisent les petits hommes chétifs, tout comme elles regarderaient avec dédain une brebis maigre au moment d'en faire emplette. Il faut que le promis paiye de mine, afin qu'entre jeunes filles, elles puissent se vanter du beau garçon qui les épouse. Au demeurant, mari et femme vivent étrangers l'un à l'autre, autant qu'il se peut entre gens qui mangent à la même écuelle et dorment sur le même banc. Les enfants seuls et le travail en commun peuvent resserrer ce lien plus fictif que réel : Irina n'avait pas d'enfants, et elle était assez riche pour rester au logis pendant que son mari allait aux champs ou à la corvée. »
Source: https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Greville-nouvelles.pdf
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