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POéSIES (TRèS) OSéES
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Musique : https://musopen.org/:
"Prelude in C (BWV 846)"J. S. Bach; Piano Concerto no. 10 in E flat major, K. 365316a. Rondo; Mozart - Concerto No.16 in D for piano - III. Allegro di molto; Bassoon Concerto in B Flat Major, K. 191 - I. Allegro
http://incompetech.com/music/royalty-free/: Forgotten Dreams-Anderson; Ranz des Vaches; Two Together; Comic Plodding; Melodie Victoria
Illustration Paul Ranson.
Quelques poésies à travers les temps et les auteurs, à ne pas mettre entre toutes les oreilles!
Texte ou Biographie de l'auteur
Aimons, foutons, ce sont plaisirs; Jean de La Fontaine
Aimons, foutons, ce sont plaisirs
Qu'il ne faut pas que l'on sépare;
La jouissance et les désirs
Sont ce que l'âme a de plus rare.
D'un vit, d'un con et de deux cœurs,
Naît un accord plein de douceurs,
Que les dévots blâment sans cause.
Amarillis, pensez-y bien :
Aimer sans foutre est peu de chose
Foutre sans aimer ce n'est rien.
Con large comme un estuaire; Guillaume Apollinaire
Con large comme un estuaire
Où meurt mon amoureux reflux
Tu as la saveur poissonnière
l’odeur de la bite et du cul
La fraîche odeur trouduculière
Femme ô vagin inépuisable
Dont le souvenir fait bander
Tes nichons distribuent la manne
Tes cuisses quelle volupté
même tes menstrues sanglantes
Sont une liqueur violente
La rose-thé de ton prépuce
Auprès de moi s’épanouit
On dirait d’un vieux boyard russe
Le chibre sanguin et bouffi
Lorsqu’au plus fort de la partouse
Ma bouche à ton noeud fait ventouse.
Femme du monde; Théophile Gautier
Cette femme du monde,
Pâle et blonde,
Qu’on voit d’un pas pressé,
L’œil baissé,
Filer sous les grands arbres
Loin des marbres,
Héros, Amours, Bergers,
Trop légers,
S’en va vers un coin sombre
Voilé d’ombre,
Derrière les massifs
De vieux ifs.
Sans manteau qui la drape
Un Priape
Lascif dresse en ce lieu
Son long pieu,
Que couronne d’acanthe
La bacchante.
Par delà le nombril
Son outil
Lui monte jusqu’au buste,
Gros, robuste,
Par le chaud, par le froid,
Toujours droit.
Sous l’acier qui paillette
Sa voilette,
Le cachemire long
Au talon,
Cette sainte Nitouche
Qu’effarouche
Le moindre mot plaisant
Non décent,
Chaque soir rend hommage
À l’image
Que le gamin impur
Trace au mur.
Sur le dieu de Lampsaque
Elle braque
Son lorgnon et ses yeux
Curieux,
Et d’un regard de chatte
Délicate
Croque comme un oiseau
Ce morceau.
Foin de ces dieux superbes,
Mais imberbes,
Qui vous montrent un nu
Si menu.
La plus chaste matrone,
Dit Pétrone,
Toujours volontirs vit
Un gros vit !
L’alternative ou La maîtresse charitable; Beaufort D'Auberval
Une soubrette à sa maîtresse
Cacha si longtemps qu'elle put,
Certaine preuve de grossesse,
Mais la grossesse enfin parut.
— « Eh bien! Marine ?
Est-ce ainsi que l'on se conduit ? »
— « Madame, un scélérat..., d'une humeur libertine,
Un jour me prit...
De force... et, malgré moi, me fit
Blessure là... (montrant du doigt la place).
Hélas ! je demandais grâce,
Et plus avant sa main allait
Sous mes jupons, dans mon corset :
Je me mis à crier... j'égratignai le traître,
Je le mordis...,
En pièce je faillis le mettre...,
Et tout ce qu'il faut faire... en ce cas je le fis
Il ne peut qu'y paraître
Vraiment !
En ce moment,
Madame, si vous m'aviez vue,
La cuisse en l'air, la gorge nue...
Me débattre en mon désespoir ! »
— « Chansons ! Il suffisait de ne pas le vouloir
Regarde cet anneau que de mon doigt je tire :
Tâche, Marine, de pouvoir
Y faire entrer le tien. » L'Agnès se mit à rire ;
Puis, ajustant l'index, veut l'introduire,
Elle pousse, l'autre retire ;
Et l'anneau sans cesse agité
Dans un sens tout à fait contraire,
Allant venant en liberté,
Lasse la pauvre chambrière.
— Eh! mais, comment
Est-il possible que j'enfile,
Si vous n'arrêtez un moment ? »
— « A ce point-là, quoi ! tu fus imbécile ?
Malheureuse !... Précisément
C'est là ce qu'il fallait faire,
Et ta pudeur serait encore entière. »
— « Oui, mais le cas, madame, était embarrassant,
Car, c'est au dépens du devant
Que j'ai pu sauver le derrière. »
— « Que ne le disais-tu d'abord ? C'est différent. »
L'épouseur de famille; Théophile Gautier
L’épouseur de famille
Fuit la fille
Qui n’a pour dot qu’un cu
Sans écu.
Aussi, quoique jolie,
Azélie
Se trouve vierge encor
Faute d’or.
Le désir la picote
Sous sa cotte,
Et souvent elle doit
Mettre un doigt
Qui longtemps y repose
Sur sa rose.
Le dard raide et fumant
D’un amant
Ferait mieux son affaire,
Mais que faire
Quand on est seule au lit
Et qu’on lit
Un roman érotique
Spermatique,
Qui fait rentrer le bras
Sous les draps ?
La main partout lutine,
Libertine,
Agace le bouton
Du téton
Qui, sentant la caresse
Se redresse,
Passe au ventre poli
Sans un pli,
Tâte les fesses, rondes
Mappemondes,
Entr’ouvre les poils longs,
Bruns ou blonds
Et glisse triomphante
Dans la fente
Où, sous le capuchon
Folichon,
Le clitoris s’abrite,
Rose ermite.
L’index frotte d’abord
Sur le bord
La coquille rosée
Arrosée
Du liquide élixir
Du désir ;
Cherche le point sensible
De la cible,
Et trouvant le ressort
Bandé fort,
Fait jaillir Aphrodite
Interdite
D’avoir joué ce tour
À l’amour.
D’autres fois, plus lubrique,
Elle applique
En long son traversin
Sur son sein ;
Dans ses cuisses l’enferme,
Fort et ferme,
L’étreint comme un amant
Puisamment,
Lève les reins et frotte
À sa motte
Le molasse phallus
Tant et plus.
Ce sac de plume d’oie
Qui se ploie,
Représente assez mal
L’idéal.
Pourtant la pose est digne
Du beau cygne
Qui, chez les Grecs, banda
Pour Léda.
Hélas ! Sur la mortelle
Aucune aile
Des cieux en frémissant
Ne descend.
Aucun dieu de l’Olympe
Ne la grimpe :
Les dieux, chauds autrefois,
Sont très froids.
La jouissance arrive,
Convulsive,
Tachant d’un jet subtil
Le courtil.
Dans la petite coupe
Une soupe,
Où manque le bouillon
De couillon,
Par Vénus attrapée
Est trempée ;
Et l’amour autre part
Met son dard !
Moralité
Ma fille, sois ardente,
Mais prudente,
Et sentant l’oreiller
Se plier
Tout au bas de ton ventre
Où rien n’entre
Ne va pas, pour jouir,
Enfouir
Dans ta fleur élargie
Ta bougie.
Bientôt le chandelier
Tout entier
Suivrait, sans la bobèche
Qui l’empêche.
Au fond du temple étroit
Que le doigt
Respecte la membrane
Diaphane,
Dont passera l’hymen
L’examen.
La Ruffianerie; Pierre L'Arétin
(Traduction Alcide Bonneau, 1836-1904)
Ma dame est divine,
Car elle pisse l'eau de fleur d'oranger et chie menu
Benjoin, musc, embracan et civette * !
Si, par hasard, elle lisse ses beaux crins,
Par milliers étincellent les rubis.
Sa bouche distille continuellement
Nectar, corso, ambroisie et malvoisie.
Et, où l'on prend de si douces bouchées,
Se voient des émeraudes en place de morpions...
En bref, si elle a deux fentes à nous offrir,
C'est qu'elle est vraiment une perle.
Avec deux trous pour l'enfiler !
La serveuse; Arthur Rimbaud
Verger de la Christine aux relents de cloaque,
Buisson mouillé portant quelques morpions pour baies,
Une motte à feux roux comme la haie
En août d'une femme sans époques.
Mais quelles fesses, voyez-vous !
Fesses magistrales, comtales, princières,
Bonnes à condamner à la dossière
La verge ponceau des récureurs d’égouts.
Mais la langue vive et la bouche
Baveuse et buveuse d'orgeats !
Langue fourrée, langue pineuse d'entrechats
Ou d'entre-fesses ! Et les chibres qu'elle débouche !
Goulot d'amour, sa poitrine fleurie, ô ses seins !
Mammes roussottes ! Son anus rond : mon ergastule.
- Gare, Christine ! si jamais je pars et te décule
Et te brise les colonnades du bassin.
Les poètes l’ont si bien dit; Pierre de Ronsard
Je te salue, Ô merveillette fente,
Qui vivement entre ces flancs reluis;
Je te salue, Ô bienheureux pertuis,
Qui rend ma vie heureusement contente!
C’est toi qui fais que plus ne me tourmente
L’archer volant qui causait mes ennuis;
T’ayant tenu seulement quatre nuits
Je sens sa force en moi déjà plus lente.
Ô petit trou, trou mignard, trou velu,
D’un poil folet mollement crespelu,
Qui à ton gré domptes les plus rebelles:
Tous vers galans devraient, pour t’honorer,
A beaux genoux te venir adorer,
Tenant au poing leurs flambantes chandelles!
Les souvenirs; Albert Patin De La Fizelière
Combien j'ai douce souvenance
De nos amours, ô ma Clémence,
Ces jours à jamais effacés,
J'y pense,
Où sont nos coïts insensés
Passés !
Te souvient-il lorsque ma pine,
Luxurieuse et libertine,
Entre tes lèvres se glissant,
Coquine
Tu me suçais en rougissant
Souvent ?
Dis-moi, te souvient-il encore
De ces caresses que j'adore :
Ma langue avide en frémissant
Dévore
Ton clitoris rose et dardant
Son gland.
Te souvient-il du tour agile
De notre tête-bêche habile,
Quand ma langue, du cul au con,
Docile,
Répondait à ton postillon
Mignon ?
Te souvient-il de ta soeur Luce
Qui me branlottait le prépuce,
Tandis que toi, tu lui mettais
En puce
Ta langue au con et lui faisais
Minet ?
Oh ! qui nous rendra nos foutries,
Nos jouissances, nos orgies ?
Oh ! qui nous rendra ces amours
Jolies
Qui doraient nos nuits et nos jours
Toujours !
Pierre et Margot; Jouffreau De Lazerie (18e siècle)
Pierre et Margot, pleins de luxure,
Batifolant à l’encognure
D’un passage, où maint survenant
Eût pu les voir se démenant ;
Pierrot sans soins ni prévoyance,
Avec son engin rubicond,
Veut, se dit-il, entrer en danse ;
Mais Margot peureuse répond :
Si quelqu’un nous voyait aux prises ?
Le monde est gausseur et malin ;
Il faut nous garer des surprises.
Le Rustaud, poursuivant son train,
Dit : Hé bien ! j’aurai l’œil à gauche,
Toi, vise à droite. Elle y consent.
Il vous la trousse, et la poussant
Contre une borne, la chevauche,
La Ribaude à ces durs assauts,
Remuant et croupe et gigots,
Et sentant venir la déroute :
Ho ! dit-elle en roulant les yeux,
Pierrot, fais le guet pour nous deux,
Car pour moi je n’y vois plus goutte.
Rondel; Roger de Collerye, dit Roger Bontemps (1468-1536)
En la baisant et tenant ses tétons,
De sa gorge procédèrent deux tons
Plein de douceur et de grande harmonie
Et sur ce point, son secret je manie
Et lui baille d'amour les viretons*.
Puis en un lieu où nul ne redoutons
Maint bon propos de l'un l'autre écoutons,
D'affection bien joyeuse garnie
En la baisant.
En un jardin tout auprès nous boutons,
Et d'un rosier cueillîmes les boutons,
Lesquels rendaient une odeur infinie.
Lors, sans songer, la parole finie,
Au jeu plaisant de nouveau nous mettons
En la baisant.
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