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CONTE AFRICAIN-L'ANTILOPE RUSéE
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Musique : zanzibar; http://incompetech.com/
Illustration antilope:http://fr.freepik.com/vecteurs-libre/antilope-dessines-a-la-main_818394.htm
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Conte africain-L'antilope rusée
Conte animalier de tradition orale
Toutes les antilopes ne sont pas bêtes. Avec un peu de chance, elles arrivent même à berner leurs ennemis jurés, comme le fit une antilope des steppes sud-africaines.
L'antilope en question aimait par-dessus tout brouter l'herbe fraîche et non piétinée, loin de son troupeau. C'était pourtant dangereux, car une antilope solitaire est une proie facile pour un fauve, mais notre antilope se fiait à son intelligence et à sa chance. Jusqu'à présent, elle s'en était toujours bien sortie, si bien qu'elle devint arrogante.
Un jour, alors qu'elle était en train de brouter seule dans la steppe, l'antilope aperçut un guépard qui fonçait droit sur elle. Elle eut très peur, car le guépard est l'animal le plus rapide de toute l'Afrique, voire de toute la Terre, personne ne pouvant lui échapper. Une fois de plus, l'antilope eut de la chance. Les bergers armés de lances conduisaient justement un troupeau de buffles à l'abreuvoir. L'antilope bondit comme une flèche au milieu du troupeau, semant la panique parmi les buffles. Sans s'occuper d'elle, les bergers se jetèrent sur le guépard et le repoussèrent avec leurs lances.
En déguerpissant à son tour, l'antilope entendit encore le guépard crier :
«Je ne te pardonnerai jamais ce que tu viens de faire ! Tu ne perds rien à attendre, nous nous retrouverons un jour !»
L'antilope rit :
«Sois heureux de t'en sortir sain et sauf !»
Et comme elle était arrogante, elle ne retint pas la leçon. Elle continuait à brouter loin de son troupeau, là où l'herbe était fraîche et non piétinée, ne pensant plus au guépard depuis longtemps.
Le guépard, en revanche, ruminait sa vengeance. Sans relâche, il pistait l'antilope et, un beau jour, il bondit devant elle du haut de l'unique arbre qui poussait dans la prairie.
«Cette fois, tu ne m'échapperas pas !» rugit-il.
«En effet, cette fois, je suis faite !» s'affola l'antilope. Mais comme sa chance insolente ne la quittait pas, elle n'eut même pas à courir.
Tout comme le guépard, un énorme python était embusqué dans l'arbre. Lui aussi, il guettait l'antilope, mais lorsqu'il vit la tournure que prenaient les événements, il glissa rapidement le long du tronc, s'enroula autour du cou du guépard et le serra trés fort pour lui briser la nuque. Ensuite, il l'avala tout entier, sans même le mâcher.
L'antilope poussa un soupir de soulagement :
«Heureusement que le guépard ne m'a pas dévorée. Je serais à présent dans l'énorme ventre de cet horrible python.»
Au moment où elle s'apprêtait à déguerpir, un immense serpentaire fit son apparition. Il accourut sur ses longues pattes en secouant sa huppe et se jeta sur le python. La queue du guépard dépassait encore de la gueule du reptile lorsqu'il reçut le premier coup de serre dans la tête. Aprés un rude combat, le serpentaire fracassa la tête du python d'un coup de bec. Ensuite, l'oiseau considéra un instant sa proie, puis l'engloutit, avec le guépard dans le ventre.
L'antilope assista à la scène, les yeux exorbités.
«Je suis curieuse de savoir qui va manger le serpentaire», se demanda-t-elle.
Personne ne vint le manger. Son repas terminé, le serpentaire marcha lentement vers l'arbre solitaire, puis s'envola péniblement pour se poser sur une branche. Il rentra sa tête entre les épaules et resta ainsi longtemps, longtemps, sans bouger.
«Enfin, ainsi va la vie !» se dit l'antilope et elle s'en alla en courant. Croyez-vous qu'elle retint la leçon ? Elle continua à brouter loin de son troupeau, là où l'herbe était fraîche, bien craquante et non piétinée, tout en se félicitant d'être si rusée d'avoir tant de chance et de savoir le guépard dans le ventre du python et le python dans celui du serpentaire.
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