Retour au menu
Retour à la rubrique feuilletons
LES ARENES D'OOBIOCHE (CHAPITRE1-A)
Écoute ou téléchargement
Biographie ou informations
Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan.
Deuxième aventure de Masas PAVEL (vous trouverez la première ici). "Masas PAVEL et ses frères sont chargés par Atlan de voler au secours d'un peuple d'ursidés. C'est plus tard que les choses virent vraiment mal!"
+++ Chapitre Suivant
+++ Chapitre Prédécent
Musiques de Christian Martin / NewPort Orchestra
Texte ou Biographie de l'auteur
LES ARÈNES D'OOBIOCHE
Un Fan-Roman de l'Univers de Perry Rhodan
André BORIE (08/2002)
CHAPITRE PREMIER
Section A
Lorsqu'elle apparut entre les colonnes du transmetteur d'O.M.U.-68, l'une des cent quatre stations d'intervention et de combat de l'Organisation des Mondes Unis, Masas fut accueillie par son vieil ami Melbar Kasom. L'Étrusien lui devait la vie, quand, des années plus tôt, elle avait mené une action très efficace contre des Francs-Passeurs bien décidés à le rayer de la carte des vivants. Depuis, une profonde amitié liait la jeune femme et le colosse.
L'imposant adjoint d'Atlan la saisit à la taille et, sans le moindre effort, l'amena vers son visage. Il lui appliqua un baiser sur chaque joue, avec la délicatesse d'un éléphant !
– Heureusement que nous ne nous rencontrons pas trop souvent ! Tu finirais par m'arracher toute la peau, avec tes attentions de pachyderme !
Cette salutation faisait partie d'un rituel qui n'avait pas varié au fil des ans. Un rire énorme secoua la gigantesque carcasse de Melbar, qui redéposa son amie au sol avec beaucoup de précaution.
– Tu as quand même fini par t'apercevoir que je n'étais pas née sous une gravité de 3,4 g comme toi ? !
Le rire redoubla, et Masas se boucha les oreilles. Le géant reprit alors son sérieux et claironna, persuadé de parler doucement :
– Ravi de te revoir, petite. Même si c'est pour t'envoyer dans un coin mal famé !
– Atlan m'en a déjà touché un mot, mais j'ignorais que ce serait toi mon informateur sur O.M.U.-68.
– Il connaît l'amitié qui nous lie, et savait que nous aurions plaisir à nous revoir. Ainsi, il a pu joindre l'utile à l'agréable !
Bras dessus, bras dessous, le colosse et la jeune femme, qui soudainement paraissait bien frêle à côté de son compagnon, quittèrent la zone de sécurité du transmetteur et empruntèrent un tapis roulant qui menait vers le centre d'O.M.U.-68. Cette station, comme bon nombre de ses semblables, était un planétoïde évidé, un caillou de l'espace en forme d'arachnide, d'une longueur de quarante-sept kilomètres pour un diamètre moyen de dix-huit, arraché à un système solaire lointain et abandonné dans le vide dans l'incognito de sa solitude.
L'Organisation des Mondes Unis possédait ainsi cent quatre stations d'intervention et de combat dispersées dans la Voie Lactée. La station maîtresse , O.M.U.-1, également appelée Centre Quinto, était une petite lune de soixante-deux kilomètres de diamètre qui abritait un puissant cerveau positronique chargé de centraliser et de mémoriser tous les renseignements lui parvenant des cent trois autres stations. Ces dernières servaient ainsi de relais entre les agents disséminés sur la plupart des mondes connus, et O.M.U.-1. Coiffant toutes ces bases, le Central de l'O.M.U. était situé sur l'ancien emplacement du Robot-Régent et possédait le plus grand transmetteur jamais créé par les Arkonides et les Terraniens. Melbar Kasom l'avait emprunté pour parvenir à destination.
Devisant joyeusement, les deux compères se laissaient porter à 60 km/h par la bande roulante, croisant des hommes et des femmes en combinaisons colorées selon le service auquel ils appartenaient.
– Alors, tu ne t'es toujours pas décidée à prendre un mari ? interrogea l'Étrusien, qui lui posait la même question avec malice à chaque fois qu'ils se rencontraient.
– Grand dieu, non ! Avec le travail que me donne le Lord-Amiral, je ne vois pas quand j'aurai le temps d'en chercher un ! rétorqua-t-elle en riant, tout en secouant la chevelure blanche qui lui tombait sur les épaules.
Masas Pavel, seule rescapée d'un massacre perpétré par des pirates sur la planète Masas – d'où le nom qui lui avait été donné – avait été adoptée tout bébé par un mercenaire carsacien ayant déjà sept garçons. L'enfant avait grandi comme une petite sauvageonne, élevée avec tendresse, mais à la dure, par des frères habitués depuis leur plus jeune âge à se battre pour gagner. Rien d'étonnant donc que la fillette ait été plus attirée par la bagarre que par le métier de fermière auquel la destinait sa mère adoptive !
Rapidement, les petits coqs de village avaient appris à leurs dépends qu'il ne fallait pas se risquer à embêter leur sœur bronzée comme un pruneau et aux cheveux blanchis par l'effet du soleil de Carsac. Plus d'un en gardait encore les traces, dans sa chair ou dans son amour-propre !
Papa Pavel avait été particulièrement fier lorsque sa fille avait été acceptée dans les commandos, le jour de ses dix huit ans. D'autant qu'elle était la première femme, depuis plus d'une génération, à accéder à ce statut. Et il ne pouvait également manquer d'être plein d'orgueil à la vue de la silhouette sculpturale qu'était devenu le bébé vagissant qu'il avait recueilli sur un monde en feu. Une femme au corps svelte et musclé, aux yeux pailletés d'or, au nez droit, à la bouche souriante aux dents parfaites, et au menton énergique. Nombreux avaient été ses prétendants, mais Masas ne se sentait pas une âme de femme au foyer, si bien qu'elle avait abandonné autant de cœurs saignants dans son sillage..
Tout au plaisir de leurs retrouvailles, ils parvinrent à proximité du poste central d'O.M.U. –68.
– Prépare-toi à une surprise.
Comme elle lui jetait un regard interrogateur, il se contenta de hocher son énorme tête en souriant d'une manière énigmatique.
La porte d'accès au saint des saints était gardée par deux robots de combat. Les mécaniques, reconnaissant l'Étrusien, dirigèrent leurs désintégrateurs vers le sol et s'écartèrent pour livrer passage aux visiteurs.
– Salut ma jolie !
Masas sursauta avant d'éclater de rire et de s'exclamer d'une voix incrédule :
– Stev ? ! Mais, qu'est-ce que tu fais ici ?
Stévomir Hirsingue, un grand gaillard svelte à la tignasse brune indisciplinée, vêtu d'une combinaison kaki ornée du sigle des commandos carsaciens – un soleil traversé d'une flèche bleue –, lui tendit les bras et elle s'y jeta, l'étreignant avec une vigueur amicale.
– Je suis ravie de te revoir, même si je m'explique mal ta présence sur cette base, et encore moins l'insigne que tu portes sur ton cœur.
– Laisse-moi d'abord t'observer. Après, tu auras les réponses à toutes tes questions.
La prenant par les épaules, il l'éloigna de lui, plongeant son regard gris acier dans les yeux pailletés d'or de la jeune femme qui était presque de la même taille que lui.
– Toujours aussi ravissante, et je suppose toujours aussi peu commode ?
Il se tourna alors vers Melbar Kasom qui leva les yeux au ciel d'un air comiquement atterré.
– Pourquoi voudrais-tu que ça change ? Mais à présent que tu m'as examinée sous toutes les coutures, tu vas pouvoir répondre à mes questions.
– D'accord, ma jolie.
Et il leva aussitôt la main pour interrompre sa protestation :
– Je sais, tu n'aimes pas que l'on t'appelle ma jolie ! Je ne le ferai donc plus, ma jo…
Il éclata d'un rire joyeux en évitant, d'un retrait du corps, le coup de poing qu'elle lui destinait.
– Tu ne changeras décidément jamais ! soupira-t-elle en souriant.
– C'est la définition de mon charme ! Charme auquel tu finiras bien par succomber un jour ou l'autre, je l'espère !
– L'espoir fait vivre ! Mais en attendant, dis-moi ce que tu fais ici.
– Je suis le commandant de ton vaisseau de mercenaires pour Delhiat .
– Hein ! ?
– Ça t'en bouche un coin, n'est–ce pas ? Figure-toi que le Lord-Amiral Atlan m'a offert un croiseur léger de Classe Terre pour compenser la perte de mon Cœur de Fomalhaut.
– Alors là, tu m'étonnes ! Un astronef sphérique de 200 mètres pouvant emmener 400 hommes en remplacement d'une petite nef susceptible d'emporter au mieux une dizaine de passagers !
– Non, rassure-toi, je plaisante ! Atlan a lancé la construction d'un Cœur de Fomalhaut II dans les chantiers de l'O.M.U. Il sera équipé des toutes dernières nouveautés en matière de vol linéaire. Mais cela nécessitera plusieurs semaines, sinon plusieurs mois car je ne suis pas prioritaire. En attendant, je suis au chômage technique. Le Lord-Amiral m'a proposé de participer à ta petite escapade sur Delhiat en me confiant la responsabilité du Dédale qui doit amener ton commando de mercenaires sur les lieux de vos prochains exploits !
– Je suppose que Corton est toujours ton copilote ?
– Évidemment ! On ne change pas une équipe qui gagne !
– À propos d'équipe, j'ai eu des nouvelles de Calek, et elles sont plutôt bonnes : les médecins pensent qu'il est définitivement sauvé et qu'il ne gardera pas de séquelles malgré l'atteinte des cellules de son cerveau par le poison végétal du symbiote des Asallis.
– Tant mieux, j'en suis bien content et soulagé, car les conditions dans lesquelles nous l'avions abandonné sur Coriolan V dans son caisson d'hibernation m'avaient fortement dérangé.
– Tu sais bien qu'il n'était pas possible de faire autrement.
– Oui, mais à présent, l'essentiel, c'est qu'il s'en soit tiré, bien que les services de l'O.M.U. aient dû avoir pas mal de problèmes pour aller le récupérer discrètement !
– J'aimerais tellement qu'il en soit de même pour Arx, Lar'Lun et son cousin ! Atlan m'a donné l'assurance que les malheureux Coriolanais seraient aidés secrètement par l'O.M.U, afin de se libérer de la tutelle malfaisante des Antis. Cependant, s'il arrivait quelque chose à ces trois-là, j'aurais encore plus de regrets de ne pas être allée les rejoindre pour leur vendetta !
– Je te rappelle que tu n'es plus une vulgaire mercenaire de Carsac, mais un honorable agent de l'O.M.U. ! ironisa le jeune homme.
Melbar Kasom, un peu agacé par cet échange verbal qu'il considérait comme stérile, se racla profondément la gorge, déclenchant une émission de décibels qui stoppa net la conversation.
– Désolé de vous interrompre, mais il est temps de vous présenter Roumlah qui vous parlera mieux que quiconque de Delhiat.
À croire qu'il avait attendu d'entendre son nom, un bonhomme massif apparut comme par magie, se laissant tomber du vaste fauteuil où il était confortablement installé, voire endormi, et se dandina vers eux sur ses courtes jambes.
Son visage poilu, ses petits yeux marrons enfoncés dans les orbites, son large nez aplati et ses mâchoires prognathes à la dentition puissante, dénotaient ses origines ursidées.
– Bonjour à vous, qui venez pour aider mon peuple.
Sa voix rocailleuse, à l'intergalacte néanmoins parfait, lui valut un sourire amical de Masas qui serra la main velue et ornée de griffes puissantes de son interlocuteur. Puis la jeune femme se tourna vers l'Étrusien, les sourcils froncés :
– Je croyais que l'intervention de l'O.M.U. devait rester secrète, et que c'était pour cette raison que l'on avait fait appel aux mercenaires de Carsac dont toute la galaxie connaît l'esprit d'indépendance, s'étonna-t-elle.
– Rassure-toi. Roumlah est l'envoyé personnel du Rorac Bachtauralh, qui est la plus haute autorité de Delhiat. Et il y a très peu de gens au courant de nos accords. Pour tous, vous serez des mercenaires mandatés et payés par les Delhiants. Nul n'a eu vent de cette connivence, à vrai dire exceptionnelle, entre tes frères et l'Organisation des Mondes Unis.
Masas hocha la tête pour signifier qu'elle avait compris, et elle s'adressa au représentant du Rorac :
– Le Lord-Amiral Atlan nous a avisé des problèmes qui se posent à vos congénères, et c'est pourquoi il m'a chargée d'y porter remède D'ici cinq jours, je débarquerai sur Delhiat avec une compagnie de mercenaires carsaciens qui vont s'efforcer de régler une fois pour toutes le compte des pirates qui mettent régulièrement à sac votre planète.
L'humanoïde remercia d'une légère inclinaison de son torse compact, avant de la mettre en garde :
– Je crains que vous n'ayez à faire à forte partie. Ces démons sont nombreux et ne se soucient guère de la vie d'autrui. Leur seul but est de réaliser de gros bénéfices en vendant notre kilgur, nos artefacts et même nos concitoyens et concitoyennes qui, paraît-il, sont forts prisées dans certains bouges des mondes de la Frange.
La jeune envoyée de l'O.M.U. le rassura :
– Vous savez, depuis des générations, les Carsaciens se sont spécialisés dans des actions de commandos, et ils sont rarement pris en défaut.
– Les dieux vous entendent ! rétorqua le Delhiant avec un gros soupir, tout en serrant et desserrant machinalement ses mains puissantes.
Une impression de force brute se dégageait de toute sa personne, et Masas songea à part elle que les Delhiants étaient certainement de rudes combattants, et que sans le handicap physiologique dû à la nécessité d'hiberner, ils n'auraient eu besoin de l'aide de personne pour repousser les pirates qui venaient régulièrement mettre leur planète à feu et à sang.
– Bon, à présent, parlez-nous de votre monde.
L'ursidé fouilla dans la petite sacoche qui pendait à sa ceinture, et en extirpa un disque de couleur dorée.
– J'ai ici tous les renseignements qui nous ont semblé nécessaires à votre information. Bien évidemment, je reste à votre disposition si vous avez d'autres questions à me poser.
Retour à la rubrique feuilletons
Retour au menu