Retour au menu
Retour à la rubrique feuilletons
AGENT DE L'O.M.U.(7B)
Écoute ou téléchargement
Biographie ou informations
Chapitre 7B
+++ Chapitre Suivant
+++ Chapitre Prédécent
Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."
Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra
Texte ou Biographie de l'auteur
AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie
CHAPITRE VII : LA DIVINE HUILE DE TOATL
Section 7B
Veraz se trouvait sur un plateau dénudé, où les groupes d'habitation des employés et de leurs familles dessinaient un vaste cercle qui englobait toutes les installations de l'astroport.
– C'est bien pratique pour ceux qui y travaillent, estima Corton en contemplant l'étendue industrielle qu'ils observaient depuis la remorque que traînait le véhicule sur coussins d'air de Lar'Lun.
Le problème du transport et d'une approche discrète s'était posé aux fugitifs, mais l'indigène avait réponse à tout. Et, à tort ou à raison, Masas se sentait encline à lui faire confiance. C'est pourquoi, Lar'Lun était reparti afin de récupérer une remorque pour son engin.
Pendant ce temps, le message destiné à la Centrale de l'O.M.U. avait été rédigé et surcompressé. Il suffisait de déclencher l'émission à l'aide d'une télécommande pour qu'il soit expédié. Son envoi serait inévitablement détecté, et son point d'émission aussitôt localisé, mais son décodage demanderait beaucoup de travail aux services secrets coriolanais, si tant est qu'il puissent le déchiffrer. Assurés ainsi de pouvoir au moins mettre l'O.M.U. au courant des agissements des prêtres du culte de Bâalol, Sandorf et ses compagnons entamèrent leur périple vers l'astroport, en profitant de l'abri relatif du chaos rocheux des contreforts montagneux et des forêts d'arbres-parasols. Pour éviter tout risque de repérage, ils n'utilisaient pas leurs harnais anti-g, ce qui faisait râler l'ami de Stev dont les jambes courtes n'appréciaient guère la marche à pied !
Mais au bout de quarante huit heures, le glisseur cahotant de Lar'Lun apparut à l'horizon, ce qui eut le don de faire cesser les jérémiades du copilote, qui s'assit tout bonnement en attendant l'arrivée de leur moyen de transport ! L'indigène les ayant rejoints, il stoppa son engin et déplia sa longue carcasse pour s'extirper de derrière son volant.
– Si ces messieurs-dame veulent bien me faire l'honneur de monter dans mon modeste carrosse ! invita-t-il avec un geste de la main que n'aurait pas désavoué un courtisan du Roi-Soleil.
Ce qui ne manqua pas d'étonner la jeune femme qui interrogea Sandorf du regard. Celui-ci expliqua, le visage hilare :
– Lar'Lun a tenu à connaître les antécédents de son frère de sang. C'est pourquoi, il s'est plongé dans la vision de tous les films dits historiques, sur lesquels il a pu mettre la main. Il en a retiré une culture très personnelle qu'il est toujours très fier de montrer aux étrangers.
Il avait fallu quinze heures d'un voyage inconfortable où ils avaient été secoués tant et plus, pour que leur équipage parvienne à proximité de Veraz. Curieusement, ils n'avaient subi aucun contrôle de la part des autorités policières, et cela ne manquait pas de troubler Masas.
Elle avait manipulé sans se lasser son radiant-psi, même sachant que son reliquat de charge était quasiment nul. Mais peut-être serait-il encore suffisant pour conditionner le premier qui découvrirait leur présence et s'en alarmerait...
À présent, ils surveillaient les installations, pendant que Lar'Lun, au volant de son véhicule, était parti à la recherche de son cousin.
L'approche de l'astroport s'était effectué sans le moindre incident, et cela ne semblait pas normal à la jeune femme qui s'attendait plutôt à une rude partie de cache-cache avec les prêtres-soldats antis et leurs alliés coriolanais. Mais elle était apparemment la seule à s'en inquiéter, ses compagnons estimant que s'il n'y avait pas de policiers, cela signifiait tout simplement que ces derniers avaient perdu leur trace, et les recherchaient peut-être encore dans l'espace.
Depuis son incorporation dans les rangs de l'O.M.U., Masas avait eu l'occasion de se frotter à deux ou trois reprises aux adeptes de Bâalol, et si elle avait réussi à chaque fois à s'en sortir vivante, elle avait pu constater leur intelligence, leur pugnacité et leur duplicité. Et cela était loin de lui laisser l'esprit tranquille.
Lar'Lun les avait laissés parmi les ruines d'une usine de traitement de niobium, dont les premiers colons terraniens avaient découvert un riche filon, hélas rapidement épuisé. Ces vestiges d'un temps ancien, situés à un peu plus de deux kilomètres des premières habitations, formaient une bonne cachette, avec ses pans de murs écroulés et recouverts d'un tapis d'une sorte de lierre vert pâle. La remorque avait été dissimulée dans les décombres d'un hangar dont le reste de toiture devait la prémunir contre une découverte fortuite par la voie des airs.
Ils avaient utilisé les vivres contenus dans le véhicule du Coriolanais, malgré leur pauvreté énergétique pour des organismes humains, afin de préserver leurs réserves d'aliments concentrés prévus pour leur long séjour dans l'huile de toatl.
Tandis que Goral faisait le guet, Masas, Sandorf, Stev, Corton et Arx se reposaient, emmagasinant des forces pour les épreuves à venir. L'Arkonide balayait machinalement l'horizon dans ses jumelles quand il crut reconnaître la carriole sur coussin d'air de Lar'Lun. Deux silhouettes étant à bord, il supposa qu'il s'agissait de l'indigène et de son cousin.
Lorsqu'elles furent plus près, il en eut confirmation, et lança par dessus son épaule :
– Nos amis sont de retour.
Les uns après les autres, ses compagnons se relayèrent pour jeter un coup d'oeil par l'espèce de meurtrière qu'ils s'étaient fabriquée en perçant une ouverture dans une des plaques de béton qui constituaient les murs.
Lorsqu'ils furent descendus de leur engin, les deux autochtones contournèrent le bâtiment où se cachaient les fugitifs afin d'atteindre l'entrée qui se trouvait de l'autre côté.
Tandis que tous se détournaient pour les accueillir, Masas continua à regarder distraitement dans la direction d'où ils étaient venus. Soudain, elle eut une impression de mouvement dans le lointain. Perplexe, elle saisit les jumelles qui pendaient à une saillie du mur et observa avec attention les alentours. Mais rien ne bougeait.
Avec un haussement d'épaules – si cela continuait, elle finirait par devenir paranoïaque ! -, elle allait les reposer, lorsque l'impression de mouvement qui l'avait alertée précédemment se reproduisit. Surprise, elle se concentra sur le point qui l'avait alarmé.
Elle sentit un léger contact sur son épaule et, se retournant, vit Arx qui la considérait fixement.
– Masas est inquiète ?
– J'ai cru voir bouger quelque chose au loin, mais j'ai dû me tromper.
L'Antilan la poussa légèrement et braqua sa batterie d'yeux à travers la petite ouverture. Un instant passa, puis il dit sans se retourner :
– Masas a raison : il y a deux hommes qui surveillent les ruines.
Cette annonce, au moment où les Coriolanais faisaient leur entrée dans leur refuge, leur fit l'effet d'un électrochoc. Figé par la surprise pendant un court instant, Goral se ressaisit :
– Tu en es sûr ? Ce sont des hommes ou des indigènes ?
Sandorf évita à l'octopode de répondre.
– Si Arx te dit qu'il y a deux hommes, c'est qu'il y a deux hommes !
Chacun voulut constater de visu, mais les guetteurs étaient bien dissimulés et n'étaient plus visibles.
– Qu'est-ce qu'on fait ? demanda Stev.
– On essaie de les coincer et de les faire parler. Il est très important pour nous de savoir comment Lar'Lun a pu être repéré, alors que Sandorf nous a assuré que ses liens avec lui n'étaient connus que de peu de ses compatriotes. Et si nos adversaires savent que nous sommes ici…
Leur plan fut rapidement mis au point.
– Je suggère que Masas serve d'appât en restant bien en vue. Pendant que les deux types la surveilleront, nous sortirons par derrière et nous les contournerons. Il y a suffisamment de bâtiments en ruine pour nous cacher, si bien que la manoeuvre ne devrait pas être trop compliquée.
La jeune femme protesta, le rôle de chèvre ne convenant guère à son tempérament guerrier. Mais le pilote la fit taire en remarquant :
– Ta plastique a plus de chance d'attirer le regard de nos deux loustics que celle de… Corton par exemple !
Et comme elle se rendait à ses raisons, il ajouta perfidement :
– Je suis même sûr que si tu entames un strip-tease, tu peux les tenir en haleine encore plus longtemps !
Le coup de poing qu'elle lui décocha au creux de l'estomac le plia en deux, le coeur au bord des lèvres. Il souffla profondément avant de marmonner :
– Heureux de constater que tu as su garder ton sens de l'humour !
Elle haussa les épaules avec un léger sourire, et s'avança vers la sortie en lançant :
– La chèvre va faire son numéro. À vous de faire le vôtre !
Et tandis que le commando chargé de surprendre les espions s'esquivait par l'arrière des constructions, elle quitta leur abri et se mit à vagabonder parmi les ruines, feignant d'examiner le sol, ramassant là une pierre, là un débris d'ustensile qu'elle considérait attentivement.
Pendant ce temps, Lar'Lun, son cousin Vor'Gla et Corton, comme si de rien n'était, effectuaient des va-etvient entre le véhicule et le bâtiment sensé dissimuler les autres fugitifs, s'arrêtant parfois pour discuter avec force gestes.
Retour à la rubrique feuilletons
Retour au menu