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AGENT DE L'O.M.U.(6D)
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Chapitre 6D
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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."
Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra
Texte ou Biographie de l'auteur
AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie
CHAPITRE VI : BAALOL ET L'ANTILAN
Section 6D
Lorsque Masas s'éveilla, elle s'étira comme une chatte avant de se laisser tomber de la couchette surmontant celle où reposait Stev. Le pilote ouvrit un oeil, contempla la charmante silhouette féminine qui avait hanté ses rêves de la nuit, et demanda d'une voix ensommeillée :
– Déjà l'heure de se lever ?
– L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, cita la jeune femme, avant d'ajouter :
– D'après les estimations de Sandorf, son frère de sang ne devrait pas tarder à arriver, et j'aimerais être là pour l'accueillir.
– Tu as raison, c'est peut-être grâce à lui que nous arriverons à quitter le système de Coriolan sains et saufs.
C'est donc la moindre des choses que d'être présents quand il rejoindra notre refuge.
Deux heures plus tard, Sandorf leur désigna un point mouvant sur l'écran des caméras panoramiques.
– Voici Lar'Lun.
Pour prouver la véracité de ses dires, il effectua un zoom, et l'image sauta littéralement au visage des spectateurs, leur faisant découvrir un véhicule antédiluvien se déplaçant sur coussin d'air. Assis dans le baquet, tenant négligemment le volant d'une main, un être aux membres grêles et à l'étroite figure chevaline...
Pendant de longues minutes, ils purent suivre sa progression tranquille, son habileté à glisser son engin parmi les éboulis rocailleux en évitant d'être trop secoué, à contourner les roches les plus importantes et les quelques taillis épineux qui parsemaient son chemin.
– Avec un pareil tacot, il a bien du mérite à venir jusqu'à nous ! énonça Corton d'un ton goguenard.
Toujours sous l'oeil des micro-caméras qui surveillaient continuellement les environs, Lar'Lun stoppa son aéroglisseur après l'avoir engagé sous les arbres-parasols. Il en descendit, s'assura d'un regard qu'il était invisible depuis les airs, et se dirigea tranquillement vers la grotte abritant le repaire de son ami humain.
Celui-ci l'attendait dans l'antichambre, entouré de ses hôtes et de l'octopode. Le visage allongé de l'autochtone de Coriolan s'étira en une grimace joyeuse, et il émit une sorte de barrissement, avant de se précipiter sur Sandorf et de l'entourer de ses bras. Malgré la haute taille de l'agent de l'O.M.U., il le dépassait encore d'une bonne tête, et Masas s'aperçut que sa fragilité n'était qu'apparente. S'il paraissait maigre, c'était surtout parce qu'il possédait un exosquelette et que ses membres étaient très allongés. En fait , vu de près, la première impression était complètement modifiée, et la jeune femme estima qu'il ne devait pas être bon de lutter contre lui à mains nues. Ses bras, qui semblaient fluets, étaient animés par des muscles longs, aussi durs que des tendons, et ses mains, larges comme des battoirs, possédaient six doigts dont deux pouces. Ses jambes légèrement arquées, étaient aussi musclées que celles d'un kangourou dont elles avaient l'aspect. Ce qui lui donnait d'ailleurs une allure un peu sautillante lorsqu'il se déplaçait.
Sa tête à la mâchoire allongée et à la dentition d'herbivore possédait deux petits yeux très enfoncés dans les orbites et un embryon de troisième oeil au milieu du front. Le nez, épaté, était surmonté de deux membranes cornées permettant l'obturation des narines en cas de besoin.
Lar'Lun n'aurait certes pas eu le premier prix à un concours de beauté, mais il se dégageait de sa personne un sentiment de sérénité qui déteignait sur ses proches. Et Masas n'échappa à cet espèce d'envoûtement subtil qui amenait ceux qui le subissait à mettre de côté leurs problèmes pour ne plus considérer que les bons côtés de la vie.
Sandorf, qui savait l'effet que produisait son frère de sang sur tous ceux qui l'approchaient, s'amusait à voir ses compagnons très détendus d'un seul coup. Très zen, pour tout dire...
Le charme se rompit lorsque Lar'Lun abaissa la paupière de son oeil pinéal. Subitement, les fugitifs reprirent leurs esprits… et leurs soucis !
– Bon sang ! Il est redoutable ce type ! Il a réussi à nous endormir rien qu'en nous regardant.
– C'est l'effet dû à son troisième oeil. La plupart de ses congénères n'en possèdent plus qu'une ébauche inutile, mais Lar'Lun et une toute petite minorité de Coriolanais détiennent encore les facultés de cet organe qui tend, hélas, à disparaître. Mutation génétique naturelle, je suppose.
L'autochtone de Coriolan serra énergiquement la main de ceux qui l'accueillaient, avant d'entamer une sorte de bras de fer amical avec Arx, tout en barrissant de plaisir. Les deux non-humains ayant satisfait à ce qui paraissait être une coutume bien rodée entre eux, sinon un rite entre initiés, ils réintégrèrent tous l'intérieur du refuge.
Autour d'un verre de vurguzz, ou d'un jus de morangelle pour ceux qui préféraient quelque chose de moins alcoolisé vu l'heure de la journée – qui se prêtait plus au petit déjeuner qu'à l'apéritif ! – les hôtes de Sandorf firent plus ample connaissance avec le Coriolanais. Celui-ci s'avéra d'un abord très agréable, et tous furent rapidement conquis par sa personnalité, même si Masas ne put s'empêcher à plusieurs reprises de s'assurer qu'il gardait bien fermé son troisième oeil ! Son manège n'échappa pas au chasseur, et amena plus d'un sourire sur ses lèvres.
La situation fut expliquée à Lar'Lun, et la question qui les hantait lui fut posée :
– Connais-tu un moyen de quitter le système de Coriolan sans nous faire prendre par tous ceux qui nous courent après ?
L'indigène se cala confortablement dans son siège, attrapa son verre et but une gorgée d'alcool, puis il ferma les yeux et se plongea dans une méditation que se gardèrent de troubler les autres occupants de la pièce.
Pendant de longues minutes, une pesante chape de silence s'abattit sur la petite assemblée, à peine rompue par le bruit d'un verre reposé sur le dessus vitrifié de la table.
Enfin, Lar'Lun rouvrit les yeux, et posa un regard satisfait sur son entourage.
– Je crois que j'ai trouvé une solution.
– Laquelle ?
– Les containers de toatl.
– Ce n'est pas possible, mon frère, tu délires !
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