Retour au menu
Retour à la rubrique feuilletons

AGENT DE L'O.M.U.(3D)

Écoute ou téléchargement

Biographie ou informations

Chapitre 3D
+++ Chapitre Suivant
+++ Chapitre Prédécent

Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."

Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra





Texte ou Biographie de l'auteur

AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie

CHAPITRE III : OSILAX L'ÉNIGMATIQUE
Section 3D

Leur nuit fut agitée et pas vraiment reposante. Dès que le pâle soleil d'Osilax commença à monter au-dessus de l'horizon, ils étaient déjà prêts à repartir. Stev proposa :

– Nous pourrions emmener un des robotechs avec nous. Ses détecteurs permettront peut-être de trouver des traces que nous sommes incapables de déceler.
– On ne risque rien à essayer. concéda la jeune femme.
Quelques minutes plus tard, encadrant le technicien électronique, ils se dirigèrent vers l'endroit où ils avaient perdu ce qu'ils pensaient être les traces de leurs compagnons disparus.
Dès qu'il eut été programmé pour sa recherche, le robot entama un parcours circulaire avant de désigner une direction, presque à angle droit avec le tracé primitif des trois sillons parallèles.

– Tu es certain de cette orientation ?
La machine se contenta de confirmer :
– Oui.
Escorté par leur compagnon de métal, les deux jeunes gens suivirent le cap qui leur avait été indiqué, et au bout d'un kilomètre environ, retrouvèrent dans le sable pulvérulent le triple sillage qu'ils recherchaient depuis la veille.

– Là ! Regarde ! Les traces reprennent.
– Bon sang ! Ce n'est pas par là que j'aurais cherché !
– Cela prouve tout simplement que nous avons affaire à des adversaires très malins !
– Arrête, Masas, tu sais comme moi que ce monde est désert !
– Alors, explique moi la raison de ce changement de direction, dans la caillasse, à un endroit où nous n'avions aucune possibilité de savoir vers où les traces se poursuivaient.
– Et bien...
Masas lui lança un regard ironique :
– Et oui, mon joli, ton monde désert ne l'est pas !
Le pilote la contempla, les yeux ronds comme des boules de loto.
– Quoi ? ! Tu veux dire que.
– Il y a des habitants sur Osilax !
– Mais c'est complètement impossible ! Une mission a séjourné sur cette planète pendant des années, et le résultat de son étude été formel : il n'y a aucune créature pensante sur ce fichu caillou !
– Ce qui prouve que les scientifiques ont mal fait leur boulot, ou que les indigènes sont particulièrement doués pour se planquer !
– J'espère quand même que tu te trompes.
– C'est évidemment toujours possible, mais je suis sûre que le cerveau P de ton vaisseau en tirera les mêmes conclusions que moi si tu l'interroges.
Déjà plus qu'à moitié convaincu, le pilote se mit en contact avec la positronique auquel il soumit leur problème. La réponse fut quasi instantanée : avec 97% de certitude, la machine donnait raison à Masas. Celle-ci ne fit aucun triomphalisme.

– Il reste quand même 3% d'erreur possible, mais je ne pense pas qu'on puisse en tenir compte.
– Évidemment. Mais il reste à trouver où se cachent ces. indigènes, puisqu'il semble bien qu'il en existe.
– On en saura sans doute plus en suivant les traces jusqu'au bout. Mais nous avons d'ores et déjà intérêt à augmenter la puissance de nos écrans défensifs individuels.
Ce qui fut aussitôt fait. Puis, ils reprirent leur traque, et tombèrent en arrêt devant la carcasse à moitié dévorée d'un animal.

– Celui ou celle qui a cassé la croûte devait être de belle taille, estima Stev en considérant les marques laissées par les dents sur les lambeaux de chair qui tenaient encore sur le squelette.
Pendant trois kilomètres environ, ils survolèrent le triple sillon, puis celui-ci s'interrompit soudain en arrivant aux contreforts de la haute paroi rocheuse à l'abri de laquelle ils avaient effectué les réparations du Coeur de Fomalhaut.

– Ah ben ça alors ! Ils ne se sont quand même pas envolés !
– Non, sans cela ils l'auraient fait avant, plutôt que de trimbaler les corps de nos amis sur plusieurs kilomètres.
Le robot et les deux humains se mirent à scruter les environs immédiats de la fin de la piste, mais malgré la minutie de leurs recherches, ils ne trouvèrent aucun indice. Ils poursuivirent leurs recherches parmi les énormes blocs rocheux qui formaient une sorte de ligne de défense pour parvenir au pied de la paroi abrupte dont le sommet disparaissait dans une brume épaisse. Ce qui constituait un phénomène plutôt étonnant, compte tenu du fait que le ciel était dégagé au-dessus de la forêt et de la partie dénudée où ils avaient posé le vaisseau.

Explorant un terrain de plus en plus vaste à partir de l'endroit où s'arrêtaient les traces, ils s'éloignèrent progressivement les uns des autres. De temps en temps, ils s'appelaient sur leur minicom, plus pour rompre un silence qui devenait pesant que pour signaler un fait nouveau.

Masas venait de se glisser dans un sorte de tunnel formé par l'amoncellement de trois ou quatre rochers, quand un feulement la mit en alerte. Elle se laissa tomber sur le dos, son radiant au poing. Une ombre énorme passa dans son champ de vision, et la jeune femme écrasa la détente de son arme. Le rayon pourpre qui en jaillit traversa le corps de l'espèce de tigre qui avait jeté son dévolu sur elle. Sans un cri, le grand animal rebondit contre l'un des rochers et glissa jusqu'au sol, où il s'immobilisa après quelques mouvements spasmodique des pattes arrières.

Alertés par le bruit caractéristique de l'arme, Stev se rua vers l'endroit où venait de se dérouler le bref drame.
Il y trouva sa compagne penchée sur un animal de grande taille au pelage gris, et à la tête au museau allongé. De formidables crocs débordaient de babines retroussées.

– Joli tableau de chasse ! apprécia le pilote.
– Décidément, depuis le début de cette mission, je suis vouée à servir de repas à un quelconque carnassier !
– Jusqu'à présent, ils t'ont plutôt trouvée indigeste ! En tout cas, celui-ci avait une superbe dentition !
– Je regrette un peu de l'avoir tué, car je ne risquais rien avec ma combinaison et mon écran défensif, mais j'ai réagi instinctivement quand je l'ai entendu.
Comme il la regardait d'un air surpris, elle expliqua :

– Je n'aime pas tuer sans raison. (Puis elle ajouta, après un court silence :) Je me demande bien ce que pouvait faire cet animal dans cette zone désertique.
– Je suppose qu'il cherchait une proie.
– Les félins d'Osilax ne doivent pas être plus idiots que les Terraniens. Il n'y a rien à manger par ici, alors s'il traînait dans ce secteur, c'est qu'il y a été attiré par quelque chose ou quelqu'un.
– Tu veux dire que ?
– Il est tout à fait possible qu'il ait pisté ceux qui ont enlevé nos amis.
– Dans ce cas, il ne les a pas rattrapés.
– Et pourquoi ?
– Parce qu'ils se sont envolés ?
– Tu viens d'avoir le mot juste : ils se sont envolés, ou plutôt, ils ont escaladé la paroi.
– Comment ?
– Nous avons cherché partout alentour, aidés par les détecteurs hyper sensibles du robot. En vain. Ce qui laisse supposer qu'à partir de l'endroit où s'arrêtent les traces, ils n'ont plus progressé sur le sol. S'ils possédaient des engins volants, ils ne se seraient pas escrimés à traîner les trois corps sur plusieurs kilomètres.
On peut donc en déduire que les indigènes sont suffisamment primitifs pour ne pas utiliser d'engins de locomotion, et à partir de ce moment-là, il ne leur reste plus que leurs bras et leurs jambes pour compenser le manque de moyens techniques. Comme ils ne sont pas restés sur le plancher des vaches, ils ont forcément grimpé là-haut.
Le jeune homme émit un sifflement admiratif :

– Eh bien, ma jolie, il y en a dans cette petite tête !
– Quand tu seras redevenu sérieux, on pourra peut-être commencer l'exploration de cette muraille rocheuse !

Malgré sa conviction que les ravisseurs n'étaient pas montés aussi haut, Masas envoya le robot vérifier s'il y avait des traces au sommet de la montagne, dans la partie cachée par la brume. Soutenu par ses anti-g, le serviteur de métal s'éleva le long du flan rocheux et disparut bientôt dans la ouate qui couronnait les sommets.

– On va se délimiter des portions de paroi que nous allons étudier l'une après l'autre : je suis presque sûre que nos amis ont été entraînés au coeur de la montagne et que dans ces falaises noires aux roches déchiquetées et à la végétation rabougrie poussant à même le roc, se dissimule le passage qu'on les a obligés à emprunter.
Ils contemplèrent pendant quelques instants l'énorme masse creusée de failles et de cavernes, piquetée de bouquets d'arbres aux formes torturées, qui les surplombait. Ils ne purent s'empêcher de se sentir quelque peu impressionnés par la majesté glacée des lieux. Masas ne s'attarda pas sur ces sentiments. Elle désigna un point précis du mur rocheux à Stev.

– Commence de ce côté en t'éloignant progressivement vers la gauche. Je vais partir du même endroit en balayant la surface vers la droite. Le premier qui aperçoit quelque chose de suspect appelle l'autre.
– D'accord. Et en ce qui concerne le robotech ?
– S'il découvre quelque chose, il nous en avertira. S'il ne trouve rien, ce qui est mon avis, il retournera au vaisseau en attendant qu'on lui signale qu'on a besoin de lui.
Ils s'élevèrent lentement en scrutant tous les recoins de rochers, en vérifiant si les touffes d'arbustes ne dissimulaient pas l'entrée d'une grotte ou d'un passage. Ils s'introduisaient dans les failles et les cavernes, s'assurant qu'elles étaient vides.

Au bout d'un moment, Stev se rapprocha de sa compagne.

– Ce n'est pas possible ! Cette montagne est percée d'autant de trous qu'un fromage de gruyère ! S'ils se trouvent quelque part là-dedans, on peut se préparer à une sacrée partie de cache-cache !
– Défaitiste !
– Peut-être, mais as-tu aussi pensé que tu pouvais te tromper, et que nous cherchons au mauvais endroit ?
Elle poussa un profond soupir.
– Je passe mon temps à y songer.
Il hocha la tête à plusieurs reprises et retourna dans le secteur qu'il devait explorer, se glissant dans les fissures et testant tous les bouquets de végétation avec une rage accrue.
Soudain, il sentit vibrer le minicom à son poignet :

– Oui ?
– Stev ! Viens vite, je crois que je tiens quelque chose.
Il ressortit précipitamment de la caverne en cul de sac qu'il était en train de fouiller, et se dirigea vers l'emplacement où il avait laissé Masas. Celle-ci était hors de vue.

– Où es-tu ?
– Par ici !
S'approchant, il aperçut un bras qui lui faisait signe. La jeune femme se tenait sur un éperon rocheux encombré de pierres de toutes tailles.

– Regarde !
Elle lui désigna une ouverture basse et étroite dont l'entrée avait été dissimulée par l'amoncellement de rocs qu'elle venait de déplacer.

– Drôlement bien planqué, leur accès ! Mais comment as-tu fait pour le trouver ?
– Pour une fois, on a eu de la chance : j'ai découvert ceci.
Ouvrant la main, elle lui montra sa découverte : un soleil stylisé en orium, accroché à une chaînette d'argent cassée.

– Mais c'est le pendentif de Corton !
– Oui, il s'est certainement accroché à une des pierres quand ils sont entrés là-dedans, et les ravisseurs ne l'ont pas remarqué.
– C'est peut-être Corton qui l'a jeté pour nous laisser un indice.
– Je ne crois pas. Car s'il l'avait pu, il n'aurait pas attendu si tard pour le faire. Je pense plutôt que c'était accidentel.
– Alors, on y va ?
– Oui.
Elle vérifia que son casque était bien verrouillé sur sa combinaison de combat et tira de son fourreau le désintégrateur qu'elle s'était accroché dans le dos. L'estomac un peu crispé par l'imminence de l'action, Stev l'imita et vérifia la charge de son arme. Puis, projecteur pectoral branché, ils s'engagèrent dans le coeur de la montagne.

Retour à la rubrique feuilletons
Retour au menu