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AGENT DE L'O.M.U.(3A)
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Chapitre 3A
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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."
Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra
Texte ou Biographie de l'auteur
AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie
CHAPITRE III : OSILAX L'ÉNIGMATIQUE
Section 3A
Le ululement strident de l'alarme finit par tirer Stev du néant où il flottait. Secouant la tête pour dissiper les brumes qui encombraient son cerveau, il eut quelques difficultés à accommoder. Puis son regard incertain se
posa sur des écrans sans vie, ce qui lui donna le coup de fouet nécessaire à un retour dans la réalité. Encore vacillant, il parvint à se lever après avoir détaché sa ceinture de sécurité. Il jeta un coup d'oeil à Corton et Masas qui étaient toujours sans connaissance, s'inquiéta du teint livide de cette dernière, mais après un court instant d'hésitation, s'occupa avec regret de ce qui constituait quand même la priorité, même avant la santé des passagers : l'inspection du vaisseau et l'inventaire des dégâts qu'il avait subis.
La plupart des écrans de contrôle étant hors service, il ne put se faire une idée de l'importance des dommages causés au Coeur de Fomalhaut lorsque celui-ci avait encaissé le tir des radiants du vaisseau de guerre avant de s'échapper dans l'entre-espace. Mais, il pouvait imaginer sans mal l'état de la coque où, apparemment, toutes les caméras et les divers palpeurs avaient été détruits. Cependant, la seule façon de savoir consistait à sortir dans l'espace et effectuer une visite détaillée. Ce qui était hors de question dans l'immédiat.
Il se contenta donc de stopper l'alarme, de tenter rapidement – mais en vain – de redonner vie aux écrans éteints et de vérifier le bon fonctionnement des moteurs dont il diminua notablement le régime. Puis, s'apercevant que les systèmes d'alarme avaient grillé, il entreprit de contrôler le système de vidéo intérieure pour s'assurer qu'il n'y avait pas le feu à bord et, rassuré à ce sujet, d'interroger l'ordinateur pour tenter de savoir où leur saut désespéré hors de l'espace einsteinien avait bien pu les conduire. Alors, laissant la positronique de bord tenter de répondre à cette question à l'aide des quelques instruments encore en état de marche, Stev put songer à s'occuper de ses compagnons. D'ailleurs, Corton venait de sortir de son évanouissement et s'efforçait de se redresser après s'être libéré des sangles de son fauteuil.
–Ca va ?
Le petit homme tordit sa bouche en une moue cocasse :
– Ouais. Si on le dit vite !
Rassuré sur l'état de son partenaire, le pilote se pencha sur Masas dont il inclina le dossier du siège en position horizontale avant de relâcher la ceinture de protection. Le visage de la jeune femme était blême, et sarespiration presque imperceptible. À l'évidence, le passage précipité dans l'entre-espace n'avait pas eut d'effets bénéfiques sur son organisme affaibli.
Stev inspecta le contenu de la pharmacie d'urgence, et y préleva une ampoule de tonicardiaque. Se saisissant d'un injecteur, il y introduisit le médicament et posa l'embout sur la veine jugulaire de l'agent de l'O.M.U. Une pression du doigt et le produit fut transféré dans le corps de la jeune femme.
Répondant au regard interrogateur de Corton, le médecin occasionnel le rassura :
– Ne t'inquiète pas. Elle va s'en sortir. Il faudra qu'elle passe quelques heures entre les mains du robotmédic, mais elle est solide et sa blessure ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir.
Comme pour confirmer ce pronostic optimiste, Masas battit des paupières à plusieurs reprises et laissa filtrer un regard encore incertain sur son entourage. Elle entrevit deux visages inquiets penchés sur elle, et tenta un faible sourire rassurant.
– Reste calme et ne dis rien. Dans quelques minutes, ce que je t'ai injecté va faire son effet , et tu pourras aller dans la salle de soins où le robot-médic te chouchoutera !
Elle hocha la tête et referma les yeux, en exhalant un léger soupir. Dans son esprit encore un peu embrouillé, elle tenta de faire le point sur les événements récents, et reprit totalement conscience en entendant et en reconnaissant la voix de Goral.
Le fils du général Toseff et Calek, secoués comme tout un chacun par l'arrachement brutal hors de l'univers normal, avaient quitté leur minuscule cabine et venaient de rejoindre le poste de pilotage pour s'enquérir de leur libératrice.
– Elle a une sale blessure à l'épaule gauche, mais je pense qu'elle n'en gardera pas de séquelles.
– Tant mieux ! Et en ce qui concerne le vaisseau ?
– Là, je serai moins affirmatif ! Nous avons encaissé un tir de radiants quand l'écran défensif a cédé, au moment même où j'ai forcé les moteurs pour un passage in extremis dans l'entre-espace. Il y a évidemment des dégâts, mais j'ignore tout de leur importance.
– La positronique de bord ne peut-elle pas dire ce qu'il en est ?
– Si, pour tout ce qui touche à la propulsion, mais non pour le reste. Vu que les caméras extérieures et les systèmes de détection des pannes ont été détruits, on peut cependant supposer qu'il y a une déchirure dans la coque. Sans doute rien de très grave, car le vaisseau a l'air de répondre correctement aux manoeuvres, pour l'instant du moins, car je n'ai pas encore essayé de quitter l'espace linéaire.
– Quand t'en occuperas tu ?
– Dès que Masas sera installée dans la salle de soins.
Le robot-médic, espèce de pieuvre en métalo-plastique dotée d'une multitude de tentacules souples équipés d'instruments de toutes sortes, commença l'auscultation du corps dénudé de la jeune femme dès que ses compagnons l'eurent installé dans le bac de régénération. Avec une douceur étonnante pour une machine, il se mit à palper toute la région de l'épaule blessée, en émettant un bourdonnement assourdi tandis qu'un pinceau de lumière bleue parcourait les endroits déchirés par les griffes du lyco.
Après un dernier regard vers la table d'opération, sachant qu'il ne pouvait rien faire de plus pour elle, le pilote quitta la petite pièce et rejoignit ses amis qui l'attendaient dans le poste de commandement.
– L'ordinateur n'a pas encore rendu ses conclusions. lui annonça Corton.
– On va l'aider à trouver, en revenant dans l'espace normal.
– Si on y parvient.
– Défaitiste !
Stev se pencha sur sa console, ses doigts volèrent sur les touches du clavier, et il observa un instant les chiffres qui défilaient sur l'écran. Lorsque les caractères s'immobilisèrent, il posa la main sur une manette protégée par un cache transparent et lança un avertissement :
– On quitte l'entre-espace dans cinq secondes.
Ce court laps de temps écoulé, il abaissa la poignée. Le petit vaisseau eut comme un sursaut, le hurlement de l'alarme se déclencha, une vibration inquiétante secoua toutes les infrastructures, puis tout rentra dans l'ordre, et l'un des écrans, qui jusqu'alors était laiteux, s'éclaira et fit apparaître un foisonnement d'étoiles.
– On est passé ! !
Ce cri du coeur s'échappa des lèvres de Calek, tandis que Corton s'exclamait :
– Par tous les dieux ! J'aimerais bien savoir ce qui a pris le Coeur de Fomalhaut pour nous faire une telle danse de Saint-Guy !
– Là tu m'en demandes de trop ! Mais l'essentiel, c'est d'avoir réussi et d'être toujours entiers ! On va d'ailleurs bientôt savoir où nous avons échoué, car le cerveau P va maintenant avoir plus de facilités pour déterminer notre position.
Effectivement, le cerveau électronique rendait ses conclusions quelques instants plus tard. Stevomir détacha la bande plastifiée qui venait de s'imprimer et lut les coordonnées qui y figuraient. Puis, l'air étonné, il se dirigea vers un terminal sur lequel il pianota les données qu'il venait de recevoir. Une mire multicolore apparut sur un tube cathodique plat encastré dans la console, puis plusieurs séries d'images se succédèrent dans une variation de lumières rouges, vertes ou bleues, avant de se stabiliser sur un champ d'étoiles au milieu desquelles clignotait une flèche fluorescente indiquant le secteur où ils se trouvaient.
– Où avons-nous abouti ?
– Au diable Vauvert !
– C'est-à-dire ?
– On est dans le Sac à Charbon.
– Et ça se trouve où ?
– Toujours dans la Voie Lactée, je vous rassure ! Mais c'est un coin assez peu fréquenté. En effet, il se compose d'un amas d'étoiles vieilles et pâlissantes, et par conséquent peu visibles – d'où son nom ! -, et dont les rares planètes sont en fin de vie, donc d'un intérêt minime pour l'expansion, car il s'agit le plus souvent de cailloux arides et brûlés ou de mondes glacés.
– Charmant.
– Oui. d'autant plus charmant qu'il va falloir en choisir un pour se poser et réparer le vaisseau. Car, je ne me risquerai pas dans l'entre-espace avant de lui avoir fait passer une visite approfondie.
– Pourquoi n'essayes-tu pas de contacter le Lord-Amiral ? Il pourrait rapidement nous envoyer de l'aide, et nous gagnerions du temps pour lui ramener Goral. s'enquit Calek Voram.
– Non, nous n'agirons ainsi que si nous ne sommes pas capables de remettre le Coeur de Fomalhaut en état. Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes certainement recherchés par ceux qui avaient enlevé Goral. Notre appel risque d'être intercepté par des gens mal intentionnés à notre égard, et qui pourraient ainsi nous retrouver avant les secours.
– Bon, d'accord, j'ai compris. Mais alors, comment comptes-tu trouver un endroit apte à effectuer les travaux ?
– Ça, c'est le boulot de la positronique. Maintenant qu'on sait à peu près où on est, on va lui demander de nous indiquer le monde le plus proche, et qui ne soit pas trop hostile pour nos organismes humains.
À nouveau, des chiffres défilèrent, puis l'écran se stabilisa sur des coordonnées et un nom : Osilax.
Le pilote entra cette dernière information dans un lecteur qui afficha aussitôt une page de description de la planète en question.
Après avoir brièvement parcouru le texte qu'il avait sous les yeux, Stev annonça d'un ton soulagé :
– Je crois que nous sommes particulièrement vernis. Pour tout avouer, c'est même une vraie chance de pendu ! Oh, c'est loin d'être l'Eldorado, mais Osilax se trouve à huit heures-lumière, ce qui, à notre vitesse de sécurité actuelle, nous vaudra un voyage de deux jours environ. Tout juste le temps de nous remettre sur pied avant de commencer les réparations.
– Ton... Osilax est-elle habitée ?
– Non, totalement déserte. D'après le catalogue astronautique tenu à jour par Arkonis, il s'agit d'une planète sans le moindre intérêt, mis à part le fait qu'elle possède une atmosphère qui nous convient. C'est ce qui m'a fait dire que nous étions très chanceux. Car cela nous évitera de travailler engoncés dans des spapiandres et d'êtrecantonnés le reste du temps dans le vaisseau. À part cela, on y recense un sous-sol d'une pauvreté à faire pleurer, une flore et une faune aussi inintéressantes. Une mission d'exploration s'y est posée il y a cent cinquante ans, mais aucun colon n'a voulu s'y implanter, faute de la moindre utilité économique et commerciale. Osilax a été définitivement abandonnée à elle-même, il y a très exactement quatre-vingt-seize ans. Classé catégorie 6 : monde inhospitalier aux tempêtes soudaines et imprévisibles balayant tout sur leur passage, atmosphère en perpétuel mouvement, charriant périodiquement des myriades d'insectes tous plus désagréables les uns que les autres, température oscillant entre –10 et +10 degrés. Bref, on ne devrait guère être dérangés par des visiteurs pendant les réparations !
– Je pensais que Lupus IV était un exemplaire unique, mais je constate qu'Osilax ne lui le cède en rien !
ironisa Goral.
– Il y a quand même une différence : les tempêtes ne soufflent pas continuellement, et il n'y a pas de gardes armés accompagnés de lycos pour venir nous embêter !
– La belle vie, quoi.
– Si j'ai tout saisi, ce n'est encore pas sur ce nouvel Eden qu'on risquera de faire des frasques !
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