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AGENT DE L'O.M.U.(2C)
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Chapitre 2C
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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."
Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra
Texte ou Biographie de l'auteur
AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie
CHAPITRE II : FUITE DANS L'INCONNU
Section 2C
Masas stoppa sa progression et tendit l'oreille. Malgré le bruit ambiant, il lui avait semblé percevoir uneprésence derrière elle. À moins qu'il ne s'agisse d'une sorte de sixième sens développé au cours de sa vie tumultueuse. Pendant une dizaine de secondes, elle resta immobile, puis son regard se durcit : des poursuivants étaient bien sur ses talons, et, aussi rapides et silencieux, il ne pouvait s'agir que de lycos.
En une fraction de seconde, la fugitive se transforma en une machine de combat prête à affronter l'ennemi.
Son pistolet à aiguilles d'une main, son couteau bricolé de l'autre, elle s'adossa au tronc d'un des végétaux géants, tourné vers l'endroit par où devraient déboucher les limiers. Ses armes pouvaient sembler rudimentaires à côté du radiant qu'elle gardait dans son étui, mais elles avaient l'avantage de pouvoir tuer sans bruit, et de ne dégager aucune énergie, ce qui éviterait ainsi de guider les poursuivants humains vers elle. Encore que si les détecteurs à infrarouge suivaient la progression des lycos, les précautions qu'elle prenait ne serviraient pas à grand chose !
La clarté du jour levant qui commençait à percer le feuillage dru l'avait autorisée à éteindre sa lampe, mais elle la ralluma afin de mieux y voir. Elle avait tout juste terminé son geste, que trois ombres jaillirent de la sente qu'elle venait d'emprunter. Les pseudo-félins, la gueule ouverte sur deux rangées de dents acérées, se précipitèrent vers leur proie, presque silencieusement, un léger son rauque s'échappant de leur gorge.
L'index de la jeune femme se crispa convulsivement sur la détente de son arme, et sous les multiples impacts des aiguilles, deux des prédateurs s'écroulèrent à ses pieds. Elle ne put échapper totalement à l'attaque du troisième qui, malgré une esquive désespérée de sa part, réussit à lui labourer l'épaule d'une de ses pattes griffues, la forçant à lâcher son pistolet. Masas, projetée au sol par le choc, le bras gauche paralysé par la douleur, eut la présence d'esprit de rouler sur elle-même, ce qui lui permit d'éviter un deuxième contact avec le fauve, dont l'assaut s'acheva brutalement contre le tronc de l'arbre.
Son instinct de guerrière fit le reste. L'agent de l'O.M.U. tendit le bras et activa le moteur de son couteau contre le flanc de l'animal qui fut rejeté sur le côté par la violence du coup. Grièvement blessé, et surpris par la résistance inattendue de ce gibier étonnant, le lyco entama lentement un mouvement tournant, en feulant sourdement. Désarmée, Masas envisageait déjà l'utilisation de son arme énergétique, quand elle aperçut le pistolet à aiguilles. Elle se lança aussitôt dans un roulé-boulé qui eut le don de surprendre le félin, et la fraction de seconde où celui-ci hésita lui fut fatale. L'arme, solidement tenue par la main valide de la jeune femme allongée sur le sol, cracha ses projectiles mortels, et un troisième cadavre rejoignit les deux premiers.
L'action avait à peine duré plus de dix secondes.
Masas se redressa lentement sur un genou, puis voulut se lever. Une douleur atroce fouailla son épaule gauche, et elle manqua défaillir. Une sueur froide inonda son visage, et pendant un court instant, elle fut tentée d'abandonner la partie. Tout son corps l'exhortait à renoncer au moindre effort. Mais son esprit indomptable reprit rapidement le dessus, et elle murmura entre ses dents serrées :
– Ils ne m'auront pas aussi facilement.
Toujours agenouillée, elle porta la main à sa blessure, écartant avec précaution les lambeaux du tissu, pourtant extrêmement résistant, ce qui donnait une idée de la force brutale du lyco, et mit à nu les chairs sanguinolentes. Elle grimaça en contemplant les dégâts : l'os était apparent, mais ne semblait pas brisé. Par contre, les tendons avaient certainement été arrachés par les griffes du fauve, car elle ne pouvait pratiquement pas bouger le bras. Et la douleur pulsait, violente à couper le souffle. Fouillant dans une des nombreuses poches de sa combinaison, elle en extirpa un sachet de peau artificielle mise au point par les médecins arras et l'appliqua sur son épaule. Ce n'était sans doute pas le traitement idéal pour ce genre de blessure, mais dans l'immédiat, il faudrait bien que cela fasse l'affaire ! Puis elle s'injecta le contenu de l'ampoule de vitalisant de son kit de survie.
Pendant quelques instant, elle ne bougea plus, s'efforçant de récupérer un minimum d'énergie. Puis elle inspira et expira profondément, à plusieurs reprises, de manière à calmer les battements de son coeur qui avaient tendance à adopter un rythme très irrégulier.
Quand elle s'estima en état de reprendre son chemin, elle consulta son gonio en priant le ciel que la direction indiquée soit bien la bonne. Tirant de sa poche l'écharpe souillée qui lui avait servi à nettoyer leurs traces à la sortie du collecteur d'égouts, elle l'utilisa pour soutenir son bras blessé. Parce qu'elle ne s'avouait jamais vaincue, elle se remit en route, en ligne droite, bien qu'elle sût que ses chances d'atteindre le vaisseau et de quitter Lupus IV étaient infimes.
Elle ignorait si d'autres lycos étaient sur ses traces, mais elle espérait qu'il n'en était rien, car en cas de rencontre, elle savait qu'elle n'aurait plus les ressources nécessaires pour se battre, et que sa carrière aventureuse se terminerait sur ce monde perdu.
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