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WILLIAM CAMBERWELL

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Extrait du recueil Les Coeurs dévoués d'Alfred des Essarts (1811-1893), une nouvelle « musicale » de dévouement filial.

« La soirée s’écoula au milieu d’une série d’enchantements. Georges et ses sœurs étaient tout occupés de la magnifique décoration de la salle qu’on venait de repeindre entièrement, et de l’illumination éblouissante des jardins. Le plaisir qu’ils éprouvaient à faire admirer le bon goût de leur toilette, était pour eux bien au-dessus du charme de la musique. Quant à William, son air d’extase, sa bouche ouverte, ses yeux fixes offraient à tous ses voisins un véritable sujet d’amusement. Jamais le pauvre enfant ne s’était trouvé à pareille fête, et son admiration redoubla (s’il était possible), lorsqu’un Italien, de passage à Londres, vint sur une estrade jouer un solo de violon ; William suivait une à une toutes les inflexions de l’archet ; il retenait sa respira tion, comme pour ne perdre aucune des délicates fioritures dont il semblait chercher le secret. Il n’entendait point Georges le railler impitoyablement sur son enthousiasme, et dire :
— Qui sait! maître William, peut-être aurez-vous un jour l’honneur de jouer une sonate sur les planches du Vauxhall, pour amuser les badauds de Londres... »

Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k930502v/f168


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