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ANTONIA, HISTOIRE ALLEMANDE
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Cette haletante nouvelle d'Alfred des Essarts (1811-1893) est parue dans la revue La Presse littéraire en 1856.
« Antonia, votre meilleur ami emprunte le langage et l'écriture des mortels pour se mettre en communication avec vous. Longtemps invisible à vos regards, il vous a contemplée tendrement, et cette tendresse fraternelle eût voulu écarter de votre jeune coeur jusqu'au plus léger souci. Aujourd'hui, si je me fais connaître, c'est qu'il faut que vous me compreniez ; il faut que vous secondiez mes efforts pour vous. Antonia, Antonia, ne soyez pas effrayée ; car celui qui vous parle ici est votre protecteur. Habitant du monde idéal, il veut travailler ici-bas à votre bonheur. Secondez-le; soyez forte comme il est dévoué ! Votre Ariel. »
Antonia relut lentement, une à une, ces lignes qui tout à la fois la charmaient et l'effrayaient. Ariel... que signifiait ce nom ? Elle dut attendre un second billet qui lui expliquât le sens du premier ; intérieurement, elle le désirait. Aussi sembla-t-il qu'Ariel eût deviné ce voeu : le lendemain, nouvelle lettre. Antonia regarda autour
d'elle avec une certaine terreur ; puis, se rassurant par un signe de croix, elle prit, ouvrit et lut la lettre qui la mettait en garde contre un mariage avec le marquis. »
Source: https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5791480w/f298.item
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