LES ARÈNES D'OOBIOCHE
Un Fan-Roman de l'Univers de Perry Rhodan
André BORIE (08/2002)


CHAPITRE VII
Section D

Melbar Kasom entreprit de découper avec dextérité trois côtés d'un carré, dans le matériau qui constituait le plancher de la coursive qui les surmontait. Les bruits du combat leur parvenaient de plus en plus nettement, au fur et à mesure que l'ouverture au-dessus de leurs têtes s'agrandissait.
Avec un soupir de satisfaction, le géant remit le radiant dans son étui et fit craquer ses doigts.
– Tenez-vous prêts ! Je vais replier la partie découpée vers le haut, ce qui formera pendant quelques instants un bouclier pour vous protéger des premiers tirs, le temps que vous soyez opérationnels.
L'Étrusien se redressa, fit jouer les muscles de ses épaules – ce qui déclencha une véritable houle sous le tissu de sa combinaison – puis appliqua les paumes de ses mains sur le plafond et commença à lever les bras. Un rectangle de lumière apparut, preuve que les assiégés avaient réussi à brancher un groupe de secours pour éclairer le poste central et ses abords.
C'est tout juste si les veines du front du colosse saillirent légèrement sous l'effort qu'il déploya pour tordre la lourde plaque de métal ! Dès que celle-ci fut à la verticale, il empoigna Rud Blackbear sous les aisselles et le propulsa à l'étage supérieur. Le Cherokee eut à peine le temps de repérer leurs adversaires que l'un des soldats était projeté à ses côtés. Les deux autres ne tardèrent pas à les rejoindre.
C'est à ce moment que les pirates embusqués à l'extrémité opposée du couloir se rendirent compte qu'ils étaient pris à revers. Un échange de tirs de radiant eut lieu, sans dommage pour l'un ou l'autre parti.
Dans le même temps, d'une seule traction de ses bras puissants, Melbar Kasom jaillit à son tour et, sans s'occuper de ce qui se passait à l'extrémité du couloir, fonça vers le poste de commandement dans lequel il pénétra comme un bolide.
Le chambranle vola en éclat près de sa tête, mais le géant était lancé et il se précipita avec un mugissement de satisfaction en direction de Loug'Arn qui venait de lui tirer dessus. Le chef des pirates se trouvait en effet réfugié dans la centrale, en compagnie de son adjoint, l'Arra La-Foran, et de l'un de ses tueurs topingais.
Pour Kasom, la vue de l'Epsalien avait eu le même effet que la muleta sur un taureau ! Sans se soucier des deux comparses, il se rua sur lui, bien décidé à lui faire payer le passage à tabac dont il avait été victime sur son ordre dans la cellule du Pierre-le-Grand.
Son accès de colère, qui lui ôta pendant une fraction de seconde son sang-froid habituel, faillit lui coûter cher car, sans l'intervention de Blackbear, le garde du corps aurait pu l'ajuster en toute tranquillité. Mais l'Indien l'avait suivi et son tomahawk fendit les airs pour frapper sa cible en plein front. Foudroyé, le Topingais partit en arrière avant de s'affaisser contre le tableau de commandes.
Dans le même temps, le colonel de l'O.M.U. se débarrassait de La-Foran d'un revers de main qui le fit décoller de terre, puis s'abattait sur Loug'Arn.
L'Epsalien n'avait rien d'une mauviette, mais Kasom était dans un tel état de surexcitation et de hargne que le combat de titans ne dura que peu d'instants ! Et il fallut l'intervention de Rud Blackbear pour que l'Étrusien consente à lâcher un adversaire complètement laminé et inconscient.
– Ah ! Ça fait du bien !
– Ça dépend pour qui ! ironisa le Cherokee.
Sa vengeance assouvie, Melbar redevint cependant l'officier exemplaire dont Atlan avait fait un de ses adjoints. Il se dirigea vers l'accès à la centrale de commandement en criant :
– Loug'Arn et La-Foran sont entre nos mains ! Rendez-vous, sinon vous allez vous faire massacrer par mes hommes !
Un court silence suivit son intervention, puis des voix s'élevèrent :
– D'accord, on se rend !
Le Pierre-le-Grand avait de nouveau changé de mains…