LES ARÈNES D'OOBIOCHE
Un Fan-Roman de l'Univers de Perry Rhodan
André BORIE (08/2002)


CHAPITRE II
Section C

Jon Pavel abaissa son arme et se redressa lentement, les yeux fixés sur les corps sans vie de la cinquantaine de pirates qui gisaient sur le sol, près de l'entrée de l'usine de traitement des fleurs de kilgur.
L'affrontement avait été violent, mais les Carsaciens avaient rapidement pris le dessus sur leurs adversaires, malgré leur infériorité numérique. Leur professionnalisme et leur efficacité n'étaient pas une légende.
Il se redressa et, d'un geste de la main, signifia à ses hommes qu'ils pouvaient quitter leurs cachettes. Au même moment, une violente explosion ébranla l'atmosphère, et un panache de fumée s'éleva à quelque distance, partiellement masqué par une forêt de hauts rivèles au feuillage pourpre et jaune.
Un sourire satisfait éclaira le visage du mercenaire.
– Leur navette a sauté . S'il reste des survivants, ils ne pourront plus repartir, grommela-t-il, avant de s'adresser aux siens :
– Vous pouvez sortir. Vérifiez s'ils sont tous morts. S'il y a des blessés, amenez-les jusqu'à notre transport pour qu'on puisse les soigner. Danyk, au rapport !
Un mercenaire au visage couturé s'avança et salua :
– Commandant, nous avons deux morts et sept blessés.
– Des morts ? Qui ? interrogea-t-il d'une voix rauque.
– Flint et Barénés.
Le colosse baissa la tête un court instant, les muscles de ses maxillaires se contractèrent – malgré l'existence violente qu'il menait, la perte de l'un de ses hommes lui causait chaque fois une peine profonde –, puis il se redressa :
– Emmenez-les, nous les mettrons dans les cellules cryogènes du Dédale, pour les ramener chez nous. Quant aux blessés, sont-ils gravement atteints ? De toute manière, ils repartiront avec la navette, la mission est terminée pour eux.
L'ordre fut exécuté avec diligence, puis l'un des soldats de fortune revint auprès de Jon :
– Il n'y a que cinq pirates encore en vie.
– Soignez-les, et enfermez-les.
L'aîné des Pavel régla son minicom sur la fréquence générale et émit le signal d'appel. Il patienta une vingtaine de secondes et approcha l'appareil de ses lèvres :
– Ici Jon. Dites-moi où vous en êtes. Section 1, à vous.
Un murmure se fit entendre :
– Nous sommes en train d'encercler l'équipe chargée de vider les stocks de kilgur entreposés dans la zone de fret de l'astroport. Nous intervenons d'ici trois minutes. Fin de message.
– Ici Section 2. Opération terminée, tous les adversaires sont au tapis. Avons deux blessés. Fin de message.
– Section 3 au rapport…
Le chef des mercenaires carsaciens écouta attentivement les brefs compte rendus des responsables de Section, et un éclair de satisfaction illumina son regard : sur ses vingt équipes d'intervention, dix-sept avaient déjà mené à bien leur mission, au prix de pertes que l'on pouvait considérer comme minimes, cinq morts et une quinzaine de blessés, même si les cinq hommes tués étaient toujours de trop. Les trois sections non encore passées à l'action se trouvaient sur le point de refermer leur piège sur l'ennemi.