Agent de L'O.M.U.(6C)
Enregistrement : Éditions de l'À Venir
Publication : 2009-04-29
Genre: Science fiction
Lu par Christian Martin, Christophe, Ezwa, Fred, Kaael, Ka00, Mario Fecteau
Illustration: Dimitri RASTORGOUEFF
Livre audio de 13min
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Chapitre 6C
+++ Chapitre Suivant
+++ Chapitre Prédécent
Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."
Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra
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+++ Chapitre Prédécent
Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."
Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra
AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie
CHAPITRE VI : BAALOL ET L'ANTILAN
Section 6C
C'est sans le moindre problème, que les six compagnons se retrouvèrent au pied d'une paroi rocheuse dont les contreforts rocailleux étaient surmontés d'une végétation de petits arbres dont les branches s'étendaient très loin horizontalement, formant ainsi de gigantesques parasols, mais qui se trouvaient être en fait de parfaits capteurs solaires. Cependant, les rayons de l'astre du jour étant continuellement filtrés par une masse brumeuse formée par la condensation des gaz volatils de l'atmosphère coriolane, l'assimilation chlorophyllienne était restreinte et le feuillage, malgré ses efforts d'étalement maximum, tirait sur un vert pâle maladif.
Tandis que Masas contemplait la voûte végétale qui s'étalait au-dessus de leurs têtes, le chasseur leur expliqua :
– Arx va vous conduire à mon refuge. Pendant ce temps, Stev et moi, nous prendrons les nacelles et irons les dissimuler dans un gouffre à quelques kilomètres d'ici, où elles seront indétectables. Quand nous vous aurons rejoints, je contacterai Lar'Lun.
LAntilan, sans leur laisser le temps de répondre, empoigna son paquetage et s'engagea dans les éboulis de sa démarche chaloupée de tripode, en disant :
– Suivre Arx.
Prestement, les compagnons de la pieuvre terrestre se saisirent de leurs affaires et lui emboîtèrent le pas.
Après un petit geste de la main à l'attention des deux hommes, la jeune femme les rejoignit, fermant la marche de leur petite colonne.
Rapidement, ils atteignirent une grotte où ils pénétrèrent à la queue leu leu. Les murs suintaient d'une matière visqueuse de couleur verte qui éclairait l'intérieur d'une lumière blafarde. Masas passa la main sur l'une des parois et observa la consistance de la substance en frottant ses doigts l'un contre l'autre. Elle s'aperçut qu'il s'agissait en fait de minuscules cryptogames fluorescents à la chair très grasse.
La caverne était profonde d'une quinzaine de mètres et se terminait par un passage étroit qui partait en biais.
Arx l'emprunta, et après une vingtaine de pas, ils débouchèrent dans une seconde grotte de petite dimension.
– Ça se termine en cul-de-sac. constata Corton étonné.
Le compagnon d'aventures de Sandorf émit son crissement habituel :
– Humains toujours impatients ! énonça-t-il tout en se dirigeant vers le fond.
Un de ses pseudopodes s'éleva et se glissa dans une petite anfractuosité de la paroi rocheuse. Avec un léger chuintement, un rectangle d'un mètre sur deux commença à s'enfoncer dans le roc, avant de glisser sur le côté, découvrant une sorte d'antichambre où un robot de combat arkonide montait la garde, le désintégrateur dirigé vers les arrivants.
– Faut pas vous inquiéter, les rassura l'Antilan, le robot a reconnu Arx.
Et il passa devant l'engin de mort, s'arrêtant pour pianoter un code sur le petit clavier ornant la poitrine du gardien de métal.
– Si Arx fait pas le bon code, le robot tire sur tous les autres !
Son petit rire de crécelle s'éleva, et l'octopode se dandina comme s'il avait raconté une bonne blague.
Ses compagnons eurent un petit frisson rétrospectif qui n'échappa pas aux multiples yeux de l'extraterrestre, ce qui redoubla son hilarité...
Ils contournèrent le cerbère de service, et découvrirent un panneau de terkonite qui s'écarta automatiquement, dévoilant un couloir d'une dizaine de mètres, éclairé par une rampe lumineuse qui s'étendait tout le long du plafond. Quatre portes, deux de chaque côté, ouvraient sur les pièces constituant le refuge de Sandorf. Arx se dirigea vers celle du fond à gauche et invita ses hôtes à y entrer.
Il s'agissait d'une pièce meublée de deux canapés et trois fauteuils, d'une table basse et d'une vaste armoire dont les vantaux entrouverts laissaient apparaître des étagères supportant des bouteilles et des verres ainsi qu'un poste de télévision et un ordinateur sophistiqué à écran plat.
L'Antilan leur fit signe de s'asseoir, s'installant lui-même sur une sorte de pouf après avoir déposé tout son barda à même le sol.
Les trois Terraniens comprirent sans peine que leur guide n'avait pas l'intention de leur faire effectuer une visite des lieux en l'absence de Sandorf. Mais il se conduisit quand même en hôte attentionné quand il leur proposa une boisson et la mise en marche de la télévision pour passer le temps.
– Je vais faire le service, se proposa Masas en se levant.
Elle s'empara de quatre verres qu'elle disposa sur la table, et demanda à chacun ce qu'il désirait.
Goral et Corton réclamèrent du vurguzz, tandis que l'octopode et la jeune femme se contentaient d'un jus de morangelle glacé. Puis, tout en dégustant leur boisson, ils écoutèrent ce que le speaker de la télé racontait. Mais aucune nouvelle n'avait le moindre intérêt pour eux.
Ils venaient de renouveler leurs consommations quand le chasseur et Stev firent leur apparition. Le pilote s'exclama :
– Il y en a qui prennent du bon temps, pendant que d'autres crapahutent dans les rochers ! J'espère au moins que le vurguzz est bien frais !
– Pour le savoir, adresse toi à ces deux ivrognes ! Ils lampent cette boisson comme s'il s'agissait de limonade ! lui rétorqua Masas en riant.
Lorsqu'ils se furent désaltérés et reposés quelque instants, Sandorf les invita à visiter ses installations.
Ils quittèrent donc la pièce qui venait de les accueillir et, y abandonnant provisoirement leurs équipements, passèrent dans le couloir éclairé à giorno.
L' honorable correspondant de l'O.M.U. se dirigea vers la porte qui faisait face à la salle où ils s'étaient reposés, tandis qu'Arx les abandonnait pour ouvrir le vantail contigu qui dissimulait l'amorce d'un couloir.
Interceptant le regard interrogatif de Masas, Sandorf indiqua brièvement :
– Il va se ressourcer dans sa cuve de relaxation.
Et sans plus d'explication, il les invita à pénétrer dans le saint des saints.
La petite salle voûtée abritait un système hypercom très performant, permettant d'entrer en contact avec n'importe quel point de la Galaxie. Mais il avait aussi l'inconvénient d'être repérable par n'importe quelle station bien équipée. Et c'était le cas en ce qui concernait les Mondes Indépendants qui avaient une fâcheuse tendance à faire preuve d'espionnite aiguë ! Si bien que le matériel installé par les soins de l'O.M.U. risquait de ne servir qu'une seule fois, en dernier recours, avant que Sandorf ne soit repéré et grillé auprès des services secrets coriolanais. Mais pour ce qui était d'être grillé, l'agent secret l'était complètement, l'intervention de Mulgho-Nâal et de ses séides le prouvant amplement.
Donc, le recours à l'hypercom devenait caduc, les services de détection coriolanais, à l'affût de toute émission, si brève soit-elle, étant alors capables de les repérer et de les arrêter bien avant l'arrivée des secours envoyés par l'O.M.U...
– C'est râlant d'avoir un tel matériel à notre disposition et de ne pas pouvoir l'utiliser ! Pourtant, il faudra bien prévenir le Lord-Amiral de ce qui se trame, fusse au péril de nos vies, s'exclama Goral après avoir écouté les explications de Sandorf.
– J'y ai déjà pensé. Aussi, je propose de faire une chose : nous allons enregistrer un message avec tout ce que nous savons, et nous le condenserons. Si notre cachette est découverte et que nous sommes sur le point d'être arrêtés, nous l'expédierons. Si, avec l'aide de Lar'Lun, nous réussissons à passer entre les mailles du filet que les Antis sont en train de nous presser, nous déclencherons son émission par télécommande, ce qui nous donnera l'assurance que l'O.M.U. sera alertée. Et si nous parvenons à rejoindre le Monde de Cristal sains et saufs, il sera toujours temps de donner des détails à nos supérieurs.
– Ça me paraît être une bonne solution : nous pourrons ainsi informer nos services de l'activité des prêtres de Bâalol, tout en gardant l'espoir de nous sortir de ce guêpier, approuva Masas.
Pendant cet échange de paroles, le chasseur avait mis sous tension le système de micro-caméras qui permettait de surveiller discrètement les abords de leur refuge dans un rayon de douze kilomètres. L'écran récepteur s'alluma, et des vues de rocailles et de contreforts montagneux se mirent à défiler. Le paysage inspecté était sauvage, aride, sauf aux endroits recouverts par les étranges arbres-parasols qui les avaient accueillis à leur sortie des navettes de survie. Pas la moindre vie, mis à part, de temps en temps, un serpent de couleur brune au sommet de la tête orné d'une corne acérée.
– Ils ne doivent pas manger à leur faim tous les jours, remarqua Stev à la fin du panoramique.
– Détrompe-toi, il y a quantité de petits rongeurs, mais qui ne sortent de leur trou que la nuit. Et comme les serpents sont nyctalopes, ils en font une grande consommation.
– Après tout, c'est leur problème ! L'essentiel, c'est que notre arrivée ne semble pas avoir été détectée, sinon on verrait un peu plus de mouvement dans le secteur ! Un peu de calme va nous faire le plus grand bien ! conclut Corton d'un aire satisfait.
– Toi qui te plaignais il y a encore peu de temps que nous menions un vraie vie de retraités ! Je pense que depuis que Masas a fait irruption dans notre train-train quotidien, tu as été comblé dans tes souhaits de plaies et de bosses ! lui lança son ami, moqueur.
– Quand et comment vas-tu contacter ton frère de sang ? s'informa Masas.
– Tout de suite, et de la manière la plus simple : le téléphone portable.
– Le téléphone portable ?
– Oui, Lar'Lun est un indigène civilisé, ironisa Sandorf, avant d'ajouter plus sérieusement :
– En fait, Lar'Lun porte autour du cou une sorte de couineur qui réceptionne les impulsions que je lui envoie à l'aide du petit émetteur dissimulé dans ce superbe objet d'art indigène.
Et tout en montrant le bracelet multicolore et aux entrelacs tarabiscotés qui entourait son poignet gauche, il ajouta :
– Selon le nombre d'impulsions, Lar'Lun sait ce que j'attends de lui. Dans le cas présent, les deux séries de signaux que je vais émettre lui signifieront qu'il doit nous rejoindre de toute urgence.
– Parce qu'il connaît ton refuge ? s'enquit Goral.
– C'est mon frère de sang, je te le rappelle. martela le chasseur.
– Excuse-moi, marmonna son interlocuteur, l'air gêné.
Masas lança un regard désapprobateur au malheureux Goral, et lança :
– Je suis curieuse de voir fonctionner ton appareil, à moins que ce ne soit top secret . Je suppose qu'il est l'oeuvre des Swoons ou des Sigans.
– Les Sigans.. C'est un cousin de Lemy Danger qui s'est chargé de la miniaturisation de l'émetteur et du récepteur. C'est du beau travail qui nécessite au moins une loupe pour les découvrir sur les bijoux. D'ailleurs, tu peux le constater toi-même.
Et il détacha le bracelet pour le déposer dans la paume de la jeune femme. Celle-ci examina soigneusement l'objet précieux, mais sans découvrir quoique ce soit d'anormal. Elle le rendit à son propriétaire en lui disant :
– Il est certain que nul ne soupçonnerait qu'il s'agit d'un émetteur.
– Eh bien, il est temps de s'en servir.
Un roman fanique d'André Borie
CHAPITRE VI : BAALOL ET L'ANTILAN
Section 6C
C'est sans le moindre problème, que les six compagnons se retrouvèrent au pied d'une paroi rocheuse dont les contreforts rocailleux étaient surmontés d'une végétation de petits arbres dont les branches s'étendaient très loin horizontalement, formant ainsi de gigantesques parasols, mais qui se trouvaient être en fait de parfaits capteurs solaires. Cependant, les rayons de l'astre du jour étant continuellement filtrés par une masse brumeuse formée par la condensation des gaz volatils de l'atmosphère coriolane, l'assimilation chlorophyllienne était restreinte et le feuillage, malgré ses efforts d'étalement maximum, tirait sur un vert pâle maladif.
Tandis que Masas contemplait la voûte végétale qui s'étalait au-dessus de leurs têtes, le chasseur leur expliqua :
– Arx va vous conduire à mon refuge. Pendant ce temps, Stev et moi, nous prendrons les nacelles et irons les dissimuler dans un gouffre à quelques kilomètres d'ici, où elles seront indétectables. Quand nous vous aurons rejoints, je contacterai Lar'Lun.
LAntilan, sans leur laisser le temps de répondre, empoigna son paquetage et s'engagea dans les éboulis de sa démarche chaloupée de tripode, en disant :
– Suivre Arx.
Prestement, les compagnons de la pieuvre terrestre se saisirent de leurs affaires et lui emboîtèrent le pas.
Après un petit geste de la main à l'attention des deux hommes, la jeune femme les rejoignit, fermant la marche de leur petite colonne.
Rapidement, ils atteignirent une grotte où ils pénétrèrent à la queue leu leu. Les murs suintaient d'une matière visqueuse de couleur verte qui éclairait l'intérieur d'une lumière blafarde. Masas passa la main sur l'une des parois et observa la consistance de la substance en frottant ses doigts l'un contre l'autre. Elle s'aperçut qu'il s'agissait en fait de minuscules cryptogames fluorescents à la chair très grasse.
La caverne était profonde d'une quinzaine de mètres et se terminait par un passage étroit qui partait en biais.
Arx l'emprunta, et après une vingtaine de pas, ils débouchèrent dans une seconde grotte de petite dimension.
– Ça se termine en cul-de-sac. constata Corton étonné.
Le compagnon d'aventures de Sandorf émit son crissement habituel :
– Humains toujours impatients ! énonça-t-il tout en se dirigeant vers le fond.
Un de ses pseudopodes s'éleva et se glissa dans une petite anfractuosité de la paroi rocheuse. Avec un léger chuintement, un rectangle d'un mètre sur deux commença à s'enfoncer dans le roc, avant de glisser sur le côté, découvrant une sorte d'antichambre où un robot de combat arkonide montait la garde, le désintégrateur dirigé vers les arrivants.
– Faut pas vous inquiéter, les rassura l'Antilan, le robot a reconnu Arx.
Et il passa devant l'engin de mort, s'arrêtant pour pianoter un code sur le petit clavier ornant la poitrine du gardien de métal.
– Si Arx fait pas le bon code, le robot tire sur tous les autres !
Son petit rire de crécelle s'éleva, et l'octopode se dandina comme s'il avait raconté une bonne blague.
Ses compagnons eurent un petit frisson rétrospectif qui n'échappa pas aux multiples yeux de l'extraterrestre, ce qui redoubla son hilarité...
Ils contournèrent le cerbère de service, et découvrirent un panneau de terkonite qui s'écarta automatiquement, dévoilant un couloir d'une dizaine de mètres, éclairé par une rampe lumineuse qui s'étendait tout le long du plafond. Quatre portes, deux de chaque côté, ouvraient sur les pièces constituant le refuge de Sandorf. Arx se dirigea vers celle du fond à gauche et invita ses hôtes à y entrer.
Il s'agissait d'une pièce meublée de deux canapés et trois fauteuils, d'une table basse et d'une vaste armoire dont les vantaux entrouverts laissaient apparaître des étagères supportant des bouteilles et des verres ainsi qu'un poste de télévision et un ordinateur sophistiqué à écran plat.
L'Antilan leur fit signe de s'asseoir, s'installant lui-même sur une sorte de pouf après avoir déposé tout son barda à même le sol.
Les trois Terraniens comprirent sans peine que leur guide n'avait pas l'intention de leur faire effectuer une visite des lieux en l'absence de Sandorf. Mais il se conduisit quand même en hôte attentionné quand il leur proposa une boisson et la mise en marche de la télévision pour passer le temps.
– Je vais faire le service, se proposa Masas en se levant.
Elle s'empara de quatre verres qu'elle disposa sur la table, et demanda à chacun ce qu'il désirait.
Goral et Corton réclamèrent du vurguzz, tandis que l'octopode et la jeune femme se contentaient d'un jus de morangelle glacé. Puis, tout en dégustant leur boisson, ils écoutèrent ce que le speaker de la télé racontait. Mais aucune nouvelle n'avait le moindre intérêt pour eux.
Ils venaient de renouveler leurs consommations quand le chasseur et Stev firent leur apparition. Le pilote s'exclama :
– Il y en a qui prennent du bon temps, pendant que d'autres crapahutent dans les rochers ! J'espère au moins que le vurguzz est bien frais !
– Pour le savoir, adresse toi à ces deux ivrognes ! Ils lampent cette boisson comme s'il s'agissait de limonade ! lui rétorqua Masas en riant.
Lorsqu'ils se furent désaltérés et reposés quelque instants, Sandorf les invita à visiter ses installations.
Ils quittèrent donc la pièce qui venait de les accueillir et, y abandonnant provisoirement leurs équipements, passèrent dans le couloir éclairé à giorno.
L' honorable correspondant de l'O.M.U. se dirigea vers la porte qui faisait face à la salle où ils s'étaient reposés, tandis qu'Arx les abandonnait pour ouvrir le vantail contigu qui dissimulait l'amorce d'un couloir.
Interceptant le regard interrogatif de Masas, Sandorf indiqua brièvement :
– Il va se ressourcer dans sa cuve de relaxation.
Et sans plus d'explication, il les invita à pénétrer dans le saint des saints.
La petite salle voûtée abritait un système hypercom très performant, permettant d'entrer en contact avec n'importe quel point de la Galaxie. Mais il avait aussi l'inconvénient d'être repérable par n'importe quelle station bien équipée. Et c'était le cas en ce qui concernait les Mondes Indépendants qui avaient une fâcheuse tendance à faire preuve d'espionnite aiguë ! Si bien que le matériel installé par les soins de l'O.M.U. risquait de ne servir qu'une seule fois, en dernier recours, avant que Sandorf ne soit repéré et grillé auprès des services secrets coriolanais. Mais pour ce qui était d'être grillé, l'agent secret l'était complètement, l'intervention de Mulgho-Nâal et de ses séides le prouvant amplement.
Donc, le recours à l'hypercom devenait caduc, les services de détection coriolanais, à l'affût de toute émission, si brève soit-elle, étant alors capables de les repérer et de les arrêter bien avant l'arrivée des secours envoyés par l'O.M.U...
– C'est râlant d'avoir un tel matériel à notre disposition et de ne pas pouvoir l'utiliser ! Pourtant, il faudra bien prévenir le Lord-Amiral de ce qui se trame, fusse au péril de nos vies, s'exclama Goral après avoir écouté les explications de Sandorf.
– J'y ai déjà pensé. Aussi, je propose de faire une chose : nous allons enregistrer un message avec tout ce que nous savons, et nous le condenserons. Si notre cachette est découverte et que nous sommes sur le point d'être arrêtés, nous l'expédierons. Si, avec l'aide de Lar'Lun, nous réussissons à passer entre les mailles du filet que les Antis sont en train de nous presser, nous déclencherons son émission par télécommande, ce qui nous donnera l'assurance que l'O.M.U. sera alertée. Et si nous parvenons à rejoindre le Monde de Cristal sains et saufs, il sera toujours temps de donner des détails à nos supérieurs.
– Ça me paraît être une bonne solution : nous pourrons ainsi informer nos services de l'activité des prêtres de Bâalol, tout en gardant l'espoir de nous sortir de ce guêpier, approuva Masas.
Pendant cet échange de paroles, le chasseur avait mis sous tension le système de micro-caméras qui permettait de surveiller discrètement les abords de leur refuge dans un rayon de douze kilomètres. L'écran récepteur s'alluma, et des vues de rocailles et de contreforts montagneux se mirent à défiler. Le paysage inspecté était sauvage, aride, sauf aux endroits recouverts par les étranges arbres-parasols qui les avaient accueillis à leur sortie des navettes de survie. Pas la moindre vie, mis à part, de temps en temps, un serpent de couleur brune au sommet de la tête orné d'une corne acérée.
– Ils ne doivent pas manger à leur faim tous les jours, remarqua Stev à la fin du panoramique.
– Détrompe-toi, il y a quantité de petits rongeurs, mais qui ne sortent de leur trou que la nuit. Et comme les serpents sont nyctalopes, ils en font une grande consommation.
– Après tout, c'est leur problème ! L'essentiel, c'est que notre arrivée ne semble pas avoir été détectée, sinon on verrait un peu plus de mouvement dans le secteur ! Un peu de calme va nous faire le plus grand bien ! conclut Corton d'un aire satisfait.
– Toi qui te plaignais il y a encore peu de temps que nous menions un vraie vie de retraités ! Je pense que depuis que Masas a fait irruption dans notre train-train quotidien, tu as été comblé dans tes souhaits de plaies et de bosses ! lui lança son ami, moqueur.
– Quand et comment vas-tu contacter ton frère de sang ? s'informa Masas.
– Tout de suite, et de la manière la plus simple : le téléphone portable.
– Le téléphone portable ?
– Oui, Lar'Lun est un indigène civilisé, ironisa Sandorf, avant d'ajouter plus sérieusement :
– En fait, Lar'Lun porte autour du cou une sorte de couineur qui réceptionne les impulsions que je lui envoie à l'aide du petit émetteur dissimulé dans ce superbe objet d'art indigène.
Et tout en montrant le bracelet multicolore et aux entrelacs tarabiscotés qui entourait son poignet gauche, il ajouta :
– Selon le nombre d'impulsions, Lar'Lun sait ce que j'attends de lui. Dans le cas présent, les deux séries de signaux que je vais émettre lui signifieront qu'il doit nous rejoindre de toute urgence.
– Parce qu'il connaît ton refuge ? s'enquit Goral.
– C'est mon frère de sang, je te le rappelle. martela le chasseur.
– Excuse-moi, marmonna son interlocuteur, l'air gêné.
Masas lança un regard désapprobateur au malheureux Goral, et lança :
– Je suis curieuse de voir fonctionner ton appareil, à moins que ce ne soit top secret . Je suppose qu'il est l'oeuvre des Swoons ou des Sigans.
– Les Sigans.. C'est un cousin de Lemy Danger qui s'est chargé de la miniaturisation de l'émetteur et du récepteur. C'est du beau travail qui nécessite au moins une loupe pour les découvrir sur les bijoux. D'ailleurs, tu peux le constater toi-même.
Et il détacha le bracelet pour le déposer dans la paume de la jeune femme. Celle-ci examina soigneusement l'objet précieux, mais sans découvrir quoique ce soit d'anormal. Elle le rendit à son propriétaire en lui disant :
– Il est certain que nul ne soupçonnerait qu'il s'agit d'un émetteur.
– Eh bien, il est temps de s'en servir.
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