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Illustration: La Dame Aux Camélias-Chapitre7 - Alexandre Dumas fils

La Dame Aux Camélias-Chapitre7

(Version Intégrale)

Enregistrement : Audiocite.net
Publication : 2010-06-30

Lu par Stanley
Livre audio de 24min
Fichier mp3 de 21,7 Mo

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Chapitre VII

Les maladies comme celle dont Armand avait été atteint ont
cela d'agréable qu'elles tuent sur le coup ou se laissent vaincre
très vite.
Quinze jours après les événements que je viens de raconter,
Armand était en pleine convalescence, et nous étions liés d'une
étroite amitié. À peine si j'avais quitté sa chambre tout le temps
qu'avait duré sa maladie.
Le printemps avait semé à profusion ses fleurs, ses feuilles,
ses oiseaux, ses chansons, et la fenêtre de mon ami s'ouvrait
gaiement sur son jardin dont les saines exhalaisons montaient
jusqu'à lui.
Le médecin avait permis qu'il se levât, et nous restions
souvent à causer, assis auprès de la fenêtre ouverte à l'heure où le
soleil est le plus chaud, de midi à deux heures.
Je me gardais bien de l'entretenir de Marguerite, craignant
toujours que ce nom ne réveillât un triste souvenir endormi sous
le calme apparent du malade ; mais Armand, au contraire,
semblait prendre plaisir à parler d'elle, non plus comme autrefois,
avec des larmes dans les yeux, mais avec un doux sourire qui me
rassurait sur l'état de son âme.
J'avais remarqué que, depuis sa dernière visite au cimetière,
depuis le spectacle qui avait déterminé en lui cette crise violente,
la mesure de la douleur morale semblait avoir été comblée par la
maladie, et que la mort de Marguerite ne lui apparaissait plus
sous l'aspect du passé. Une sorte de consolation était résultée de
la certitude acquise, et pour chasser l'image sombre qui se
représentait souvent à lui, il s'enfonçait dans les souvenirs
heureux de sa liaison avec Marguerite, et ne semblait plus vouloir
accepter que ceux-là.
Le corps était trop épuisé par l'atteinte et même par la
guérison de la fièvre pour permettre à l'esprit une émotion
violente, et la joie printanière et universelle dont Armand était
entouré reportait malgré lui sa pensée aux images riantes.
Il s'était toujours obstinément refusé à informer sa famille du
danger qu'il courait, et, lorsqu'il avait été sauvé, son père ignorait
encore sa maladie.
Un soir, nous étions restés à la fenêtre plus tard que de
coutume ; le temps avait été magnifique et le soleil s'endormait
dans un crépuscule éclatant d'azur et d'or. Quoique nous fussions
dans Paris, la verdure qui nous entourait semblait nous isoler du
monde, et à peine si, de temps en temps, le bruit d'une voiture
troublait notre conversation.
– C'est à peu près à cette époque de l'année et le soir d'un jour
comme celui-ci que je connus Marguerite, me dit Armand,
écoutant ses propres pensées et non ce que je lui disais.
Je ne répondis rien. Alors, il se retourna vers moi, et me dit :
– Il faut pourtant que je vous raconte cette histoire ; vous en
ferez un livre auquel on ne croira pas, mais qui sera peut-être
intéressant à faire.
– Vous me conterez cela plus tard, mon ami, lui dis-je ; vous
n'êtes pas encore assez bien rétabli.
– La soirée est chaude, j'ai mangé mon blanc de poulet, me
dit-il en souriant ; je n'ai pas la fièvre, nous n'avons rien à faire, je
vais tout vous dire.
– Puisque vous le voulez absolument, j'écoute.
– C'est une bien simple histoire, ajouta-t-il alors, et que je
vous raconterai en suivant l'ordre des événements. Si vous en
faites quelque chose plus tard, libre à vous de la conter
autrement.
Voici ce qu'il me raconta, et c'est à peine si j'ai changé
quelques mots à ce touchant récit.
– Oui, reprit Armand, en laissant retomber sa tête sur le dos
de son fauteuil, oui, c'était par une soirée comme celle-ci ! J'avais
passé ma journée à la campagne avec un de mes amis, Gaston R…
Le soir, nous étions revenus à Paris, et, ne sachant que faire, nous
étions entrés au théâtre des Variétés.
Pendant un entr'acte nous sortîmes, et, dans le corridor, nous
vîmes passer une grande femme que mon ami salua.
– Qui saluez-vous donc là ? lui demandai-je.
– Marguerite Gautier, me dit-il.
– Il me semble qu'elle est bien changée, car je ne l'ai pas
reconnue, dis-je avec une émotion que vous comprendrez tout à
l'heure.
– Elle a été malade ; la pauvre fille n'ira pas loin.
Je me rappelle ces paroles comme si elles m'avaient été dites
hier.
Il faut que vous sachiez, mon ami, que depuis deux ans la vue
de cette fille, lorsque je la rencontrais, me causait une impression
étrange.
Sans que je susse pourquoi, je devenais pâle et mon coeur
battait violemment. J'ai un de mes amis qui s'occupe de sciences
occultes, et qui appellerait ce que j'éprouvais l'affinité des fluides ;
moi, je crois tout simplement que j'étais destiné à devenir
amoureux de Marguerite, et que je le pressentais.
Toujours est-il qu'elle me causait une impression réelle, que
plusieurs de mes amis en avaient été témoins, et qu'ils avaient
beaucoup ri en reconnaissant de qui cette impression me venait.
La première fois que je l'avais vue, c'était place de la Bourse, à
la porte de Susse. Une calèche découverte y stationnait, et une
femme vêtue de blanc en était descendue. Un murmure
d'admiration avait accueilli son entrée dans le magasin. Quant à
moi, je restai cloué à ma place, depuis le moment où elle entra
jusqu'au moment où elle sortit. À travers les vitres, je la regardai
choisir dans la boutique ce qu'elle venait y acheter. J'aurais pu
entrer, mais je n'osais. Je ne savais quelle était cette femme, et je
craignais qu'elle ne devinât la cause de mon entrée dans le
magasin et ne s'en offensât. Cependant je ne me croyais pas
appelé à la revoir.
Elle était élégamment vêtue ; elle portait une robe de
mousseline tout entourée de volants, un châle de l'Inde carré aux
coins brodés d'or et de fleurs de soie, un chapeau de paille d'Italie
et un unique bracelet, grosse chaîne d'or dont la mode
commençait à cette époque.
Elle remonta dans sa calèche et partit.
Un des garçons du magasin resta sur la porte, suivant des
yeux la voiture de l'élégante acheteuse. Je m'approchai de lui et le
priai de me dire le nom de cette femme.
– C'est mademoiselle Marguerite Gautier, me répondit-il.
Je n'osai pas lui demander l'adresse, et je m'éloignai.
Le souvenir de cette vision, car c'en était une véritable, ne me
sortit pas de l'esprit, comme bien des visions que j'avais eues
déjà, et je cherchais partout cette femme blanche si royalement
belle.
À quelques jours de là, une grande représentation eut lieu à
l'Opéra-Comique. J'y allai. La première personne que j'aperçus
dans une loge d'avant-scène de la galerie fut Marguerite Gautier.
Le jeune homme avec qui j'étais la reconnut aussi, car il me
dit, en me la nommant :
– Voyez donc cette jolie fille.
En ce moment, Marguerite lorgnait de notre côté ; elle
aperçut mon ami, lui sourit et lui fit signe de venir lui faire visite.
– Je vais lui dire bonsoir, me dit-il, et je reviens dans un
instant.
Je ne pus m'empêcher de lui dire :
– Vous êtes bien heureux !
– De quoi ?
– D'aller voir cette femme.
– Est-ce que vous en êtes amoureux ?
– Non, dis-je en rougissant, car je ne savais vraiment pas à
quoi m'en tenir là-dessus ; mais je voudrais bien la connaître.
– Venez avec moi, je vous présenterai.
– Demandez-lui-en d'abord la permission.
– Ah ! Pardieu, il n'y a pas besoin de se gêner avec elle ;
venez.
Ce qu'il disait là me faisait peine. Je tremblais d'acquérir la
certitude que Marguerite ne méritait pas ce que j'éprouvais pour
elle.
Il y a dans un livre d'Alphonse Karr, intitulé : Am Rauchen,
un homme qui suit, le soir, une femme très élégante, et dont, à la
première vue, il est devenu amoureux, tant elle est belle. Pour
baiser la main de cette femme, il se sent la force de tout
entreprendre, la volonté de tout conquérir, le courage de tout
faire. À peine s'il ose regarder le bas de jambe coquet qu'elle
dévoile pour ne pas souiller sa robe au contact de la terre.
Pendant qu'il rêve à tout ce qu'il ferait pour posséder cette
femme, elle l'arrête au coin d'une rue et lui demande s'il veut
monter chez elle.
Il détourne la tête, traverse la rue et rentre tout triste chez lui.
Je me rappelais cette étude, et moi qui aurais voulu souffrir
pour cette femme, je craignais qu'elle ne m'acceptât trop vite et ne
me donnât trop promptement un amour que j'eusse voulu payer
d'une longue attente ou d'un grand sacrifice. Nous sommes ainsi,
nous autres hommes ; et il est bien heureux que l'imagination
laisse cette poésie aux sens, et que les désirs du corps fassent
cette concession aux rêves de l'âme.
Enfin, on m'eût dit : vous aurez cette femme ce soir, et vous
serez tué demain, j'eusse accepté. On m'eût dit : donnez dix louis,
et vous serez son amant, j'eusse refusé et pleuré, comme un
enfant qui voit s'évanouir au réveil le château entrevu la nuit.
Cependant, je voulais la connaître ; c'était un moyen, et
même le seul, de savoir à quoi m'en tenir sur son compte.
Je dis donc à mon ami que je tenais à ce qu'elle lui accordât la
permission de me présenter, et je rôdai dans les corridors, me
figurant qu'à partir de ce moment elle allait me voir, et que je ne
saurais quelle contenance prendre sous son regard.
Je tâchais de lier à l'avance les paroles que j'allais lui dire.
Quel sublime enfantillage que l'amour !
Un instant après mon ami redescendit.
– Elle nous attend, me dit-il.
– Est-elle seule ? Demandai-je.
– Avec une autre femme.
– Il n'y a pas d'hommes ?
– Non.
– Allons.
Mon ami se dirigea vers la porte du théâtre.
– Eh bien, ce n'est pas par là, lui dis-je.
– Nous allons chercher des bonbons. Elle m'en a demandé.
Nous entrâmes chez un confiseur du passage de l'Opéra.
J'aurais voulu acheter toute la boutique, et je regardais même
de quoi l'on pouvait composer le sac, quand mon ami demanda :
– Une livre de raisins glacés.
– Savez-vous si elle les aime ?
– Elle ne mange jamais d'autres bonbons, c'est connu.
« Ah ! continua-t-il quand nous fûmes sortis, savez-vous à
quelle femme je vous présente ? Ne vous figurez pas que c'est à
une duchesse, c'est tout simplement à une femme entretenue,
tout ce qu'il y a de plus entretenue, mon cher ; ne vous gênez
donc pas, et dites tout ce qui vous passera par la tête.
– Bien, bien, balbutiai-je, et je le suivis, en me disant que
j'allais me guérir de ma passion.
Quand j'entrai dans la loge, Marguerite riait aux éclats.
J'aurais voulu qu'elle fût triste.
Mon ami me présenta. Marguerite me fit une légère
inclination de tête, et dit :
– Et mes bonbons ?
– Les voici.
En les prenant, elle me regarda. Je baissai les yeux, je rougis.
Elle se pencha à l'oreille de sa voisine, lui dit quelques mots
tout bas, et toutes deux éclatèrent de rire.
Bien certainement j'étais la cause de cette hilarité ; mon
embarras en redoubla. À cette époque, j'avais pour maîtresse une
petite bourgeoise fort tendre et fort sentimentale, dont le
sentiment et les lettres mélancoliques me faisaient rire. Je
compris le mal que j'avais dû lui faire par celui que j'éprouvais, et,
pendant cinq minutes, je l'aimai comme jamais on n'aima une
femme.
Marguerite mangeait ses raisins sans plus s'occuper de moi.
Mon introducteur ne voulut pas me laisser dans cette position
ridicule.
– Marguerite, fit-il, il ne faut pas vous étonner si M. Duval ne
vous dit rien, vous le bouleversez tellement qu'il ne trouve pas un
mot.
– Je crois plutôt que monsieur vous a accompagné ici parce
que cela vous ennuyait d'y venir seul.
– Si cela était vrai, dis-je à mon tour, je n'aurais pas prié
Ernest de vous demander la permission de me présenter.
– Ce n'était peut-être qu'un moyen de retarder le moment
fatal.
Pour peu que l'on ait vécu avec les filles du genre de
Marguerite, on sait le plaisir qu'elles prennent à faire de l'esprit à
faux et à taquiner les gens qu'elles voient pour la première fois.
C'est sans doute une revanche des humiliations qu'elles sont
souvent forcées de subir de la part de ceux qu'elles voient tous les
jours.
Aussi faut-il pour leur répondre une certaine habitude de leur
monde, habitude que je n'avais pas ; puis, l'idée que je m'étais
faite de Marguerite m'exagéra sa plaisanterie. Rien ne m'était
indifférent de la part de cette femme. Aussi je me levai en lui
disant, avec une altération de voix qu'il me fut impossible de
cacher complètement :
– Si c'est là ce que vous pensez de moi, madame, il ne me
reste plus qu'à vous demander pardon de mon indiscrétion, et à
prendre congé de vous en vous assurant qu'elle ne se renouvellera
pas.
Là-dessus, je saluai et je sortis.
À peine eus-je fermé la porte, que j'entendis un troisième
éclat de rire. J'aurais bien voulu que quelqu'un me coudoyât en ce
moment.
Je retournai à ma stalle.
On frappa le lever de la toile.
Ernest revint auprès de moi.
– Comme vous y allez ! me dit-il en s'asseyant ; elles vous
croient fou.
– Qu'a dit Marguerite, quand j'ai été parti ?
– Elle a ri et m'a assuré qu'elle n'avait jamais rien vu d'aussi
drôle que vous. Mais il ne faut pas vous tenir pour battu ;
seulement ne faites pas à ces filles-là l'honneur de les prendre au
sérieux. Elles ne savent pas ce que c'est que l'élégance et la
politesse ; c'est comme les chiens auxquels on met des parfums,
ils trouvent que cela sent mauvais et vont se rouler dans le
ruisseau.
– Après tout, que m'importe ? dis-je en essayant de prendre
un ton dégagé, je ne reverrai jamais cette femme, et si elle me
plaisait avant que je la connusse, c'est bien changé maintenant
que je la connais.
– Bah ! je ne désespère pas de vous voir un jour dans le fond
de sa loge, et d'entendre dire que vous vous ruinez pour elle. Du
reste, vous aurez raison, elle est mal élevée, mais c'est une jolie
maîtresse à avoir.
Heureusement, on leva le rideau et mon ami se tut. Vous dire
ce que l'on jouait me serait impossible. Tout ce que je me
rappelle, c'est que de temps en temps je levais les yeux sur la loge
que j'avais si brusquement quittée, et que des figures de visiteurs
nouveaux s'y succédaient à chaque instant.
Cependant, j'étais loin de ne plus penser à Marguerite. Un
autre sentiment s'emparait de moi. Il me semblait que j'avais son
insulte et mon ridicule à faire oublier ; je me disais que, dussé-je y
dépenser ce que je possédais, j'aurais cette fille et prendrais de
droit la place que j'avais abandonnée si vite.
Avant que le spectacle fût terminé, Marguerite et son amie
quittèrent leur loge.
Malgré moi, je quittai ma stalle.
– Vous vous en allez ? me dit Ernest.
– Oui.
– Pourquoi ?
En ce moment, il s'aperçut que la loge était vide.
– Allez, allez, dit-il, et bonne chance, ou plutôt meilleure
chance.
Je sortis.
J'entendis dans l'escalier des frôlements de robes et des
bruits de voix. Je me mis à l'écart et je vis passer, sans être vu, les
deux femmes et les deux jeunes gens qui les accompagnaient.
Sous le péristyle du théâtre se présenta à elles un petit
domestique.
– Va dire au cocher d'attendre à la porte du café Anglais, dit
Marguerite ; nous irons à pied jusque-là.
Quelques minutes après, en rôdant sur le boulevard, je vis, à
une fenêtre d'un des grands cabinets du restaurant, Marguerite,
appuyée sur le balcon, effeuillant un à un les camélias de son
bouquet.
Un des deux hommes était penché sur son épaule et lui
parlait tout bas.
J'allai m'installer à la Maison d'Or, dans les salons du
premier étage, et je ne perdis pas de vue la fenêtre en question.
À une heure du matin, Marguerite remontait dans sa voiture
avec ses trois amis.
Je pris un cabriolet et je la suivis.
La voiture s'arrêta rue d'Antin, n° 9.
Marguerite en descendit et rentra seule chez elle.
C'était sans doute un hasard, mais ce hasard me rendit bien
heureux.
À partir de ce jour, je rencontrai souvent Marguerite au
spectacle, aux Champs-Élysées. Toujours même gaieté chez elle,
toujours même émotion chez moi.
Quinze jours se passèrent cependant sans que je la revisse
nulle part. Je me trouvai avec Gaston, à qui je demandai de ses
nouvelles.
– La pauvre fille est bien malade, me répondit-il.
– Qu'a-t-elle donc ?
– Elle a qu'elle est poitrinaire, et que, comme elle a fait une
vie qui n'est pas destinée à la guérir, elle est dans son lit et qu'elle
se meurt.
Le coeur est étrange ; je fus presque content de cette maladie.
J'allai tous les jours savoir des nouvelles de la malade, sans
cependant m'inscrire, ni laisser ma carte. J'appris ainsi sa
convalescence et son départ pour Bagnères.
Puis, le temps s'écoula, l'impression, sinon le souvenir, parut
s'effacer peu à peu de mon esprit. Je voyageai ; des liaisons, des
habitudes, des travaux prirent la place de cette pensée, et, lorsque
je songeais à cette première aventure, je ne voulais voir ici qu'une
de ces passions comme on en a lorsque l'on est tout jeune, et dont
on rit peu de temps après.
Du reste, il n'y aurait pas eu de mérite à triompher de ce
souvenir, car j'avais perdu Marguerite de vue depuis son départ,
et, comme je vous l'ai dit, quand elle passa près de moi, dans le
corridor des Variétés, je ne la reconnus pas.
Elle était voilée, il est vrai ; mais si voilée qu'elle eût été, deux
ans plus tôt, je n'aurais pas
Ce qui n'empêcha pas mon coeur de battre quand je sus que
c'était elle ; et les deux années passées sans la voir et les résultats
que cette séparation avait paru amener s'évanouirent dans la
même fumée au seul toucher de sa robe.

Source: http://www.ebooksgratuits.com

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