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Enregistrement : Audiocite.net
Publication : 2008-06-27
Lu par Ka00
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Note de l'auteur: J'aime explorer les différentes formes d'expression écrites. Un plaisir qui se partage en un plaisir plus grand, même si le pas est parfois difficile à franchir. Prédilection pour le court et l'observation de la nature.
Yigo
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C'est l'histoire d'un chat qui n'arrive plus à se réveiller le matin.
A quoi peut-il bien passer ses nuits ?
Tout le monde s'interroge. Surtout Mirtina, sa maîtresse. Pourtant, à minuit au plus tard, il rentre à la maison, s'installe dans la cuisine. Toujours sur la même chaise, bien calée sous la table. Ainsi, le soleil matinal ne frappera pas ses pupilles. Il est bien, enroulé sur lui-même, le nez dans sa toison bien chaude.
D'habitude, aux premiers sons produits par Mirtina dans la salle de bain, il miaule demandant à la rejoindre.
Depuis quelque temps : rien. Pas de miaulement. Pas de « minaudage » entre les jambes pendant qu'elle s'affaire à préparer le café, à ouvrir la porte au chien, mettre la table pour le petit-déjeuner.
Rien.
Le chat ne bouge pas. A croire qu'il n'est pas là.
- Mon Tinou, mon petit Ninou. Tu n'es pas malade au moins ?
Rien à faire. Son sommeil, il n'interrompt point. Un ronron il consent, accordé pour une caresse, presque volée, accomplie.
- Mais qu'as-tu, qu'as-tu donc ?
Deux jours passent. Deux nuits glissent. Le chat se montre un peu actif. Mais chahute peu le chien.
Ne provoque guère son attention pour qu'il s'occupe de lui et lui court après. Il vient chercher le câlin, se collant du plus qu'il puisse dans les bras, contre le corps de sa maîtresse ou se calant sur ses genoux à peine assise. Il cherche les doigts inquisiteurs. Elle le sent. Alors, elle caresse. Elle papouille. Elle trifouille. Dans les poils, ses doigts fouillent. Ils ne trouvent rien.
Qu'a-t-il ? Elle est inquiète. Il ronronne. Elle est réconfortée. Mais un chat, juste avant sa mort, ronronne. Elle doute encore plus fort.
Au levé du troisième matin, le chat vient à sa rencontre. Lui fait comprendre que quelque chose se passe sous le fauteuil. Elle soulève ce lieu de délice de lecture et de relaxation. Ses petits muscles tendus par l'effort et l'attente de ce qu'elle va trouver.
Une souris ? Il se serait assis en attente passive.
Là. Seul. Pas même un mouton pour distraire l'attention, trône un collier de fleurs de marguerite. Un collier enfilé quelques jours auparavant par un enfant venu en visite. Les fleurs sont bien sèches. Toujours aussi bien enfilées. Le chat saute, le récupère et s'en va en lui donnant des petits coups de pattes à travers la cuisine.
- Mon Titou ! C'était donc là, la source de tes grandes fatigues matinales ! Des nuits de folie à courir après ton collier de fleurs !
Quelques heures plus tard, au détour d'une pause lecture, le chat rejoint les genoux de Mirtina. Après quelques calculs savants sur la position exacte à prendre pour être bien assurément (calcul propre à tout chat qui se respecte), il se pose et ronronne.
La main, machinalement, caresse, papouille, trifouille et… rencontre une excroissance : une tique.
- Mon Titou. C'était donc là tout ton tracas.
Le chat se colle encore plus contre elle.
- Attends, on va faire ce qu'il faut.
Dame Mirtina prend un ramequin y verse une coulée d'huile. Elle offre le récipient à Titou qui le flaire, le goûte. Lape quelques gorgées.
Le chien, pas très loin est en attente.
- Moi aussi j'aime l'huile, dit son regard.
"J'adore même", dit sa queue qui s'impatiente.
- Tu en auras, mon Yop. Je soigne Titou. Il faut ce qu'il faut et le reste sera pour toi. J'en ai mis assez.
Regard adorateur du chien.
- Tu sais dire les mots qui font du bien !
Assis, il attend patiemment que la séance détiquage se passe.
Mirtina-Soigneuse huile son index généreusement alors que les doigts de l'autre main écartent les poils, isolant au maximum l'intruse. Cette dernière est, au demeurant, aux dimensions fort généreuses. Elle badigeonne la tique d'huile : … et une goutte !… et une de plus !…
Le chat suit l'action. Ne bouge guère. Un petit léchouillou par-ci par-là sur un doigt gorgé d'huile.
- Voilà mon Titou ! Il n'y a plus qu'à attendre. Dans moins d'une heure on l'extirpe comme on veut ?
La séance est terminée. Il reste de l'huile. Le chien est satisfait.
La tique meurt, étouffée.
Et le chat, et le chat ?
Il reprend sa vie tumultueuse de chat et cherche moins les bras de sa maîtresse.
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C'est l'histoire d'un chat qui n'arrive plus à se réveiller le matin.
A quoi peut-il bien passer ses nuits ?
Tout le monde s'interroge. Surtout Mirtina, sa maîtresse. Pourtant, à minuit au plus tard, il rentre à la maison, s'installe dans la cuisine. Toujours sur la même chaise, bien calée sous la table. Ainsi, le soleil matinal ne frappera pas ses pupilles. Il est bien, enroulé sur lui-même, le nez dans sa toison bien chaude.
D'habitude, aux premiers sons produits par Mirtina dans la salle de bain, il miaule demandant à la rejoindre.
Depuis quelque temps : rien. Pas de miaulement. Pas de « minaudage » entre les jambes pendant qu'elle s'affaire à préparer le café, à ouvrir la porte au chien, mettre la table pour le petit-déjeuner.
Rien.
Le chat ne bouge pas. A croire qu'il n'est pas là.
- Mon Tinou, mon petit Ninou. Tu n'es pas malade au moins ?
Rien à faire. Son sommeil, il n'interrompt point. Un ronron il consent, accordé pour une caresse, presque volée, accomplie.
- Mais qu'as-tu, qu'as-tu donc ?
Deux jours passent. Deux nuits glissent. Le chat se montre un peu actif. Mais chahute peu le chien.
Ne provoque guère son attention pour qu'il s'occupe de lui et lui court après. Il vient chercher le câlin, se collant du plus qu'il puisse dans les bras, contre le corps de sa maîtresse ou se calant sur ses genoux à peine assise. Il cherche les doigts inquisiteurs. Elle le sent. Alors, elle caresse. Elle papouille. Elle trifouille. Dans les poils, ses doigts fouillent. Ils ne trouvent rien.
Qu'a-t-il ? Elle est inquiète. Il ronronne. Elle est réconfortée. Mais un chat, juste avant sa mort, ronronne. Elle doute encore plus fort.
Au levé du troisième matin, le chat vient à sa rencontre. Lui fait comprendre que quelque chose se passe sous le fauteuil. Elle soulève ce lieu de délice de lecture et de relaxation. Ses petits muscles tendus par l'effort et l'attente de ce qu'elle va trouver.
Une souris ? Il se serait assis en attente passive.
Là. Seul. Pas même un mouton pour distraire l'attention, trône un collier de fleurs de marguerite. Un collier enfilé quelques jours auparavant par un enfant venu en visite. Les fleurs sont bien sèches. Toujours aussi bien enfilées. Le chat saute, le récupère et s'en va en lui donnant des petits coups de pattes à travers la cuisine.
- Mon Titou ! C'était donc là, la source de tes grandes fatigues matinales ! Des nuits de folie à courir après ton collier de fleurs !
Quelques heures plus tard, au détour d'une pause lecture, le chat rejoint les genoux de Mirtina. Après quelques calculs savants sur la position exacte à prendre pour être bien assurément (calcul propre à tout chat qui se respecte), il se pose et ronronne.
La main, machinalement, caresse, papouille, trifouille et… rencontre une excroissance : une tique.
- Mon Titou. C'était donc là tout ton tracas.
Le chat se colle encore plus contre elle.
- Attends, on va faire ce qu'il faut.
Dame Mirtina prend un ramequin y verse une coulée d'huile. Elle offre le récipient à Titou qui le flaire, le goûte. Lape quelques gorgées.
Le chien, pas très loin est en attente.
- Moi aussi j'aime l'huile, dit son regard.
"J'adore même", dit sa queue qui s'impatiente.
- Tu en auras, mon Yop. Je soigne Titou. Il faut ce qu'il faut et le reste sera pour toi. J'en ai mis assez.
Regard adorateur du chien.
- Tu sais dire les mots qui font du bien !
Assis, il attend patiemment que la séance détiquage se passe.
Mirtina-Soigneuse huile son index généreusement alors que les doigts de l'autre main écartent les poils, isolant au maximum l'intruse. Cette dernière est, au demeurant, aux dimensions fort généreuses. Elle badigeonne la tique d'huile : … et une goutte !… et une de plus !…
Le chat suit l'action. Ne bouge guère. Un petit léchouillou par-ci par-là sur un doigt gorgé d'huile.
- Voilà mon Titou ! Il n'y a plus qu'à attendre. Dans moins d'une heure on l'extirpe comme on veut ?
La séance est terminée. Il reste de l'huile. Le chien est satisfait.
La tique meurt, étouffée.
Et le chat, et le chat ?
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