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Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui…


Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui

Va-t-il nous déchirer avec un coup d'aile ivre

Ce lac dur oublié que hante sous le givre

Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui !


Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui

Magnifique mais qui sans espoir se délivre

Pour n'avoir pas chanté la région où vivre

Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui.


Tout son col secouera cette blanche agonie

Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie,

Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris.


Fantôme qu'à ce lieu son pur éclat assigne,

Il s'immobilise au songe froid de mépris

Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne.



Victorieusement fui le suicide beau…


Victorieusement fui le suicide beau

Tison de gloire, sang par écume, or, tempête !

Ô rire si là-bas une pourpre s'apprête

À ne tendre royal que mon absent tombeau.


Quoi ! de tout cet éclat pas même le lambeau

S'attarde, il est minuit, à l'ombre qui nous fête

Excepté qu'un trésor présomptueux de tête

Verse son caressé nonchaloir sans flambeau,


La tienne si toujours le délice ! la tienne

Oui seule qui du ciel évanoui retienne

Un peu de puéril triomphe en t'en coiffant


Avec clarté quand sur les coussins tu la poses

Comme un casque guerrier d'impératrice enfant

Dont pour te figurer il tomberait des roses.


Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx…


Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,

L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,

Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix

Que ne recueille pas de cinéraire amphore


5Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx,

Aboli bibelot d'inanité sonore,

(Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx

Avec ce seul objet dont le Néant s'honore.)


Mais proche la croisée au nord vacante, un or

10Agonise selon peut-être le décor

Des licornes ruant du feu contre une nixe,


Elle, défunte nue en le miroir, encor

Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe

De scintillations sitôt le septuor.


Source: Wikisource

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