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UN MOT CHERCHAIT UN NOM

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Musique : "Little angel (mon petit Grégoire)"
Auteur compositeur : YVALAIN
Licence : Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage à l'Identique 3.0 non transcrit (CC BY-NC-SA 3.0)
Source : http://www.jamendo.com/fr/album/16365





Texte ou Biographie de l'auteur

Un mot cherchait un nom...

Égaré dans la page, un mot cherchait un nom
Par vœu d’une famille et d’une identité.
Sans souci de renom, ni du moindre tapage,
C’est d’une hérédité qu’il se voulait pupille.

Avisant un vocable, au coin d’un paragraphe,
De sa quête il fit part, entre deux adjectifs :
« C’est travail d’orthographe ou du moins, c’est probable… »
Dit un dubitatif, le toisant du regard.

« Il est vrai qu’à te voir, tu ne m’évoques rien,
Cours dans le dictionnaire en suivant l’alphabet…
D’un frère ou d’un ancien, tu peux apercevoir
La racine où tu nais pour guider ton affaire.

Demande au vieux Robert, vois le Bled à côté,
À l’Encyclopédie, au besoin, fais demande,
Cette communauté d’ouvrages et d’experts,
De termes est gourmande et bien les étudie. »

Il fallait, pour cela, entreprendre un voyage.
Sitôt dit, sitôt fait, nos quelques caractères
Jaillirent de la page et, sans plus de bla-bla,
Conquirent l’étagère où les bouquins logeaient…

Ce fut tout un tintouin… Des livres, à l’écart,
Se mêlèrent, curieux, à leurs plus vieux confrères.
Mesurant le lascar, ils le trouvaient chafouin,
Doublé d’un téméraire à les rendre furieux…

« Encore un mot en l’air… Pire ! Il est sans papier !
— Quel non sens, quel affront ! Que nous veut ce vandale
Qui nous casse les pieds ? Tout cela n’est pas clair…
— Pardon pour le scandale… émit notre larron,

Je veux savoir mon nom, en outre d’où je viens,
Et, par cette origine, aborder ma famille.
— Fichtre !  dit un doyen. Tout de go, je dis non !
Autant chercher l’aiguille et aussi la bobine…

— Mais enfin, c’est un monde ! hurla notre jeunot,
Un poète pourtant m’a choisi pour ses vers !
— Ah ! Mais alors, minot, montre-nous cette ronde… »
L’indigné devint vert, c’en était inquiétant…

Les jambages tremblants, il avoua, penaud :
« Dans le saut précédent, j’ai égaré ma page… »
Ce n’était pas finaud, mais plutôt accablant,
Ce dernier bavardage augurait l’accident :

Le poète hoqueta, la plume s’envola,
La fable en resta là… Et le mot s’éventa.



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