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LE VILAIN PETIT CANARD

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Le Vilain Petit Canard fut écrit par Hans Christian Andersen en juillet 1842, après l'échec de la pièce de théâtre L'Oiseau dans le poirier, qui fut sifflée à la première. Dans ce conte, Andersen a placé les principales périodes de sa vie.





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Le Vilain petit Canard


Comme il faisait bon dans la campagne ! CÂ'était lÂ'été.

Les blés étaient dorés, lÂ'avoine verte, les foins coupés embaumaient, ramassés en tas dans les prairies, et une cigogne marchait sur ses jambes rouges, si fines et si longues et claquait du bec en égyptien (sa mère lui avait appris cette langue-là). Au-delà, des champs et des prairies sÂ'étendaient, puis la forêt aux grands arbres, aux lacs profonds.

En plein soleil, un vieux château sÂ'élevait entouré de fossés, et au pied des murs poussaient des bardanes aux larges feuilles, si hautes que les petits enfants pouvaient se tenir tout debout sous elles. LÂ'endroit était aussi sauvage quÂ'une épaisse forêt, et cÂ'est là quÂ'une cane sÂ'était installée pour couver. Elle commençait à sÂ'ennuyer beaucoup. CÂ'était bien long et les visites étaient rares les autres canards préféraient nager dans les fossés plutôt que de sÂ'installer sous les feuilles pour caqueter avec elle. Enfin, un Âœuf après lÂ'autre craqua. " Pip, pip ", tous les jaunes dÂ'Âœufs étaient vivants et sortaient la tête.

Coin, coin, dit la cane, et les petits se dégageaient de la coquille et regardaient de tous côtés sous les feuilles vertes. La mère les laissait ouvrir leurs yeux très grands, car le vert est bon pour les yeux. Comme le monde est grand, disaient les petits. Ils avaient bien sûr beaucoup plus de place que dans lÂ'Âœuf. Croyez-vous que cÂ'est là tout le grand monde ? dit leur mère, il sÂ'étend bien loin, de lÂ'autre côté du jardin, jusquÂ'au champ du pasteur - mais je nÂ'y suis jamais allée. " Etes-vous bien là, tous ? " Elle se dressa. " Non, le plus grand Âœuf est encore tout entier. Combien de temps va-t-il encore falloir couver ? JÂ'en ai par-dessus la tête. "

Et elle se recoucha dessus. Eh bien ! comment ça va ? demanda une vieille cane qui venait enfin rendre visite. Ça dure et ça dure, avec ce dernier Âœuf qui ne veut pas se briser. Mais regardez les autres, je nÂ'ai jamais vu des canetons plus ravissants. Ils ressemblent tous à leur père, ce coquin, qui ne vient même pas me voir. Montre-moi cet Âœuf qui ne veut pas craquer, dit la vieille. CÂ'est, sans doute, un Âœuf de dinde, jÂ'y ai été prise moi aussi une fois, et jÂ'ai eu bien du mal avec celui-là. Il avait peur de lÂ'eau et je ne pouvais pas obtenir quÂ'il y aille. JÂ'avais beau courir et crier. Fais-moi voir. Oui, cÂ'est un Âœuf de dinde, sûrement. Laisse-le et apprends aux autres enfants à nager. Je veux tout de même le couver encore un peu, dit la mère.

Maintenant que jÂ'y suis depuis longtemps. Fais comme tu veux, dit la vieille, et elle sÂ'en alla. Enfin, lÂ'Âœuf se brisa. Pip, pip, dit le petit en roulant dehors. Il était si grand et si laid que la cane étonnée, le regarda. En voilà un énorme caneton, dit-elle, aucun des autres ne lui ressemble. Et si cÂ'était un dindonneau, eh bien, nous allons savoir ça au plus vite. Le lendemain, il faisait un temps splendide. La cane avec toute la famille SÂ'approcha du fossé. Plouf ! elle sauta dans lÂ'eau. Coin ! coin ! commanda-t-elle, et les canetons plongèrent lÂ'un après lÂ'autre, même lÂ'affreux gros gris.

Non, ce nÂ'est pas un dindonneau, sÂ'exclama la mère.Voyez comme il sait se servir de ses pattes et comme il se tient droit. CÂ'est mon petit à moi. Il est même beau quand on le regarde bien. Coin ! coin : venez avec moi, je vous conduirai dans le monde et vous présenterai à la cour des canards. Mais tenez- vous toujours près de moi pour quÂ'on ne vous marche pas dessus, et méfiez-vous du chat. Ils arrivèrent à lÂ'étang des canards où régnait un effroyable vacarme. Deux familles se disputaient une tête dÂ'anguille.

Ce fut le chat qui lÂ'attrapa. Ainsi va le monde ! dit la cane en se pourléchant le bec. Elle aussi aurait volontiers mangé la tête dÂ'anguille. Jouez des pattes et tâchez de vous dépêcher et courbez le cou devant la vieille cane, là-bas, elle est la plus importante de nous tous. Elle est de sang espagnol, cÂ'est pourquoi elle est si grosse. Vous voyez quÂ'elle a un chiffon rouge à la patte, cÂ'est la plus haute distinction pour un canard. Cela signifie quÂ'on ne veut pas la manger et que chacun doit y prendre garde. Ne mettez pas les pattes en dedans, un caneton bien élevé nage les pattes en dehors comme père et mère. Maintenant, courbez le cou et faites coin !

Les petits obéissaient, mais les canards autour dÂ'eux les regardaient et sÂ'exclamaient à haute voix : Encore une famille de plus, comme si nous nÂ'étions pas déjà assez. Et il y en a un vraiment affreux, celui-là nous nÂ'en voulons pas. Une cane se précipita sur lui et le mordit au cou. Laissez le tranquille, dit la mère. Il ne fait de mal à personne. Non, mais il est trop grand et mal venu. Il a besoin dÂ'être rossé. Elle a de beaux enfants, cette mère ! dit la vieille cane au chiffon rouge, tous beaux, à part celui-là : il nÂ'est guère réussi. Si on pouvait seulement recommencer les enfants ratés ! Ce nÂ'est pas possible,

Votre Grâce, dit la mère des canetons ; il nÂ'est pas beau mais il est très intelligent et il nage bien, aussi bien que les autres, mieux même. JÂ'espère quÂ'en grandissant il embellira et quÂ'avec le temps il sera très présentable. Elle lui arracha quelques plumes du cou, puis le lissa : Du reste, cÂ'est un mâle, alors la beauté nÂ'a pas tant dÂ'importance. Les autres sont adorables, dit la vieille. Vous êtes chez vous, et si vous trouvez une tête dÂ'anguille, vous pourrez me lÂ'apporter. Cependant, le pauvre caneton, trop grand, trop laid, était la risée de tous. Les canards et même les poules le bousculaient.

Le dindon - né avec des éperons - et qui se croyait un empereur, gonflait ses plumes comme des voiles. Il se précipitait sur lui en poussant des glouglous de colère. Le pauvre caneton ne savait où se fourrer. La fille de basse-cour lui donnait des coups de pied. Ses frères et sÂœurs, eux-mêmes, lui criaient : Si seulement le chat pouvait te prendre, phénomène ! Et sa mère :

Si seulement tu étais bien loin dÂ'ici ! CÂ'en était trop ! Le malheureux, dÂ'un grand effort sÂ'envola par- dessus la haie, les petits oiseaux dans les buissons se sauvaient à tire dÂ'aile. "Je suis si laid que je leur fais peur", pensa-t-il en fermant les yeux. Il courut tout de même jusquÂ'au grand marais où vivaient les canards sauvages. Il tombait de fatigue et de chagrin et resta là toute la nuit. Au matin, les canards en voyant ce nouveau camarade sÂ'écrièrent : QuÂ'est-ce que cÂ'est que celui-là ? Notre ami se tournait de droite et de gauche, et saluait tant quÂ'il pouvait. Tu es affreux, lui dirent les canards sauvages, mais cela nous est bien égal pourvu que tu nÂ'épouses personne de notre famille.

Il ne songeait guère à se marier, le pauvre ! Si seulement on lui permettait de coucher dans les roseaux et de boire lÂ'eau du marais. Il resta là deux jours. Vinrent deux oies sauvages, deux jars plutôt, car cÂ'étaient des mâles, il nÂ'y avait pas longtemps quÂ'ils étaient sortis de lÂ'Âœuf et ils étaient très désinvoltes. Ecoute, camarade, dirent-ils, tu es laid, mais tu nous plais. Veux-tu venir avec nous et devenir oiseau migrateur ? Dans un marais à côté il y a quelques charmantes oiselles sauvages, toutes demoiselles bien capables de dire coin, coin (oui, oui), et laid comme tu es, je parie que tu leur plairas. Au même instant, il entendit Pif ! Paf !, les deux jars tombèrent raides morts dans les roseaux, lÂ'eau devint rouge de leur sang.

Toute la troupe sÂ'égailla et les fusils claquèrent de nouveau. Des chasseurs passaient, ils cernèrent le marais, il y en avait même grimpés dans les arbres. Les chiens de chasse couraient dans la vase. Platch ! Platch ! Les roseaux volaient de tous côtés ; le pauvre caneton, épouvanté, essayait de cacher sa tête sous son aile quand il vit un immense chien terrifiant, la langue pendante, les yeux étincelants. Son museau, ses dents pointues étaient déjà prêts à le saisir quand - Klap ! il partit sans le toucher. Oh ! Dieu merci ! je suis si laid que même le chien ne veut pas me mordre.

Il se tint tout tranquille pendant que les plombs sifflaient et que les coups de fusils claquaient. Le calme ne revint quÂ'au milieu du jour, mais le pauvre nÂ'osait pas se lever, il attendit encore de longues heures, puis quittant le marais il courut à travers les champs et les prés, malgré le vent qui lÂ'empêchait presque dÂ'avancer. Vers le soir, il atteignit une pauvre masure paysanne, si misérable quÂ'elle ne savait pas elle-même de quel côté elle avait envie de tomber, alors elle restait debout provisoirement. Le vent sifflait si fort quÂ'il fallait au caneton sÂ'asseoir sur sa queue pour lui résister.

Il sÂ'aperçut tout à coup que lÂ'un des gonds de la porte était arraché, ce qui laissait un petit espace au travers duquel il était possible de se glisser dans la cabane. CÂ'est ce quÂ'il fit. Une vieille paysanne habitait là, avec son chat et sa poule. Le chat pouvait faire le gros dos et ronronner. Il jetait même des étincelles si on le caressait à rebrousse-poil. La poule avait les pattes toutes courtes, elle pondait bien et la femme les aimait tous les deux comme ses enfants. Au matin, ils remarquèrent lÂ'inconnu. Le chat fit "chum" et la poule fit "cotcotcot ". QuÂ'est-ce que cÂ'est que ça ! dit la femme. Elle nÂ'y voyait pas très clair et crut que cÂ'était une grosse cane égarée. " Bonne affaire, pensa-t-elle, je vais avoir des Âœufs de cane.

Pourvu que ce ne soit pas un mâle. Nous verrons bien. " Le caneton resta à lÂ'essai, mais on sÂ'aperçut très vite quÂ'il ne pondait aucun Âœuf. Le chat était le maître de la maison et la poule la maîtresse. Ils disaient : " Nous et le monde ", ils pensaient bien en être la moitié, du monde, et la meilleure. Le caneton était dÂ'un autre avis, mais la poule ne supportait pas la contradiction. Sais-tu pondre ? demandait-elle. Non. Alors, tais-toi. Et le chat disait : Sais-tu faire le gros dos, ronronner ? Non. Alors, nÂ'émets pas des opinions absurdes quand les gens raisonnables parlent. Le caneton, dans son coin, était de mauvaise humeur ; il avait une telle nostalgie dÂ'air frais, de soleil, une telle envie de glisser sur lÂ'eau. Il ne put sÂ'empêcher dÂ'en parler à la poule.

QuÂ'est-ce qui te prend, répondit-elle. Tu nÂ'as rien à faire, alors tu te montes la tête. Tu nÂ'as quÂ'à pondre ou à ronronner, et cela te passera. CÂ'est si délicieux de glisser sur lÂ'eau, dit le caneton, si exquis quand elle vous passe par-dessus la tête et de plonger jusquÂ'au fond ! En voilà un plaisir, dit la poule. Tu es complètement fou. Demande au chat, qui est lÂ'être le plus intelligent que je connaisse, sÂ'il aime glisser sur lÂ'eau ou plonger la tête dedans. Je ne parle même pas de moi. Demande à notre hôtesse, la vieille paysanne. Il nÂ'y a pas plus intelligent. Crois-tu quÂ'elle a envie de nager et dÂ'avoir de lÂ'eau par-dessus la tête ?

Vous ne me comprenez pas, soupirait le caneton. Alors, si nous ne te comprenons pas, qui est-ce qui te comprendra ! Tu ne vas tout de même pas croire que tu es plus malin que le chat ou la femme ... ou moi-même ! Remercie plutôt le ciel de ce quÂ'on a fait pour toi. NÂ'es-tu pas là dans une chambre bien chaude avec des gens capables de tÂ'apprendre quelque chose ? Mais tu nÂ'es quÂ'un vaurien, et il nÂ'y a aucun plaisir à te fréquenter. Remarque que je te veux du bien et si je te dis des choses désagréables, cÂ'est que je suis ton amie. Essaie un peu de pondre ou de ronronner ! Je crois que je vais me sauver dans le vaste monde, avoua le caneton. Eh bien ! vas-y donc. Il sÂ'en alla.

LÂ'automne vint, les feuilles dans la forêt passèrent du jaune au brun, le vent les faisait voler de tous côtés. LÂ'air était froid, les nuages lourds de grêle et de neige, dans les haies nues les corbeaux croassaient kré ! kru ! krà ! oui, il y avait de quoi grelotter. Le pauvre caneton nÂ'était guère heureux. Un soir, au soleil couchant, un grand vol dÂ'oiseaux sortit des buissons. Jamais le caneton nÂ'en avait vu de si beaux, dÂ'une blancheur si immaculée, avec de longs cous ondulants. Ils ouvraient leurs larges ailes et sÂ'envolaient loin des contrées glacées vers le midi, vers les pays plus chauds, vers la mer ouverte.

Ils volaient si haut, si haut, que le caneton en fut impressionné ; il tournait sur lÂ'eau comme une roue, tendait le cou vers le ciel ... il poussa un cri si étrange et si puissant que lui- même en fut effrayé. Jamais il ne pourrait oublier ces oiseaux merveilleux ! LorsquÂ'ils furent hors de sa vue, il plongea jusquÂ'au fond de lÂ'eau et quand il remonta à la surface, il était comme hors de lui-même. Il ne savait pas le nom de ces oiseaux ni où ils sÂ'envolaient, mais il les aimait comme il nÂ'avait jamais aimé personne. Il ne les enviait pas, comment aurait-il rêvé de leur ressembler...

LÂ'hiver fut froid, terriblement froid. Il lui fallait nager constamment pour empêcher lÂ'eau de geler autour de lui. Mais, chaque nuit, le trou où il nageait devenait de plus en plus petit. La glace craquait, il avait beau remuer ses pattes, à la fin, épuisé, il resta pris dans la glace. Au matin, un paysan qui passait le vit, il brisa la glace de son sabot et porta le caneton à la maison où sa femme le ranima. Les enfants voulaient jouer avec lui, mais lui croyait quÂ'ils voulaient lui faire du mal, il sÂ'élança droit dans la terrine de lait éclaboussant toute la pièce ; la femme criait et levait les bras au ciel. Alors, il vola dans la baratte où était le beurre et, de là, dans le tonneau à farine. La paysanne le poursuivait avec des pincettes ; les enfants se bousculaient pour lÂ'attraper... et ils riaient ... et ils criaient. Heureusement, la porte était ouverte !

Il se précipita sous les buissons, dans la neige molle, et il y resta anéanti. Il serait trop triste de raconter tous les malheurs et les peines quÂ'il dut endurer en ce long hiver. Pourtant, un jour enfin, le soleil se leva, déjà chaud, et se mit à briller. CÂ'était le printemps. Alors, soudain, il éleva ses ailes qui bruirent et le soulevèrent, et avant quÂ'il pût sÂ'en rendre compte, il se trouva dans un grand jardin plein de pommiers en fleurs. Là, les lilas embaumaient et leurs longues branches vertes tombaient jusquÂ'aux fossés. Comme il faisait bon et printanier ! Et voilà que, devant lui, sortant des fourrés trois superbes cygnes blancs sÂ'avançaient. Il ébouriffaient leurs plumes et nageaient si légèrement, et il reconnaissait les beaux oiseaux blancs.

Une étrange mélancolie sÂ'empara de lui. Je vais voler jusquÂ'à eux et ils me battront à mort, moi si laid, dÂ'avoir lÂ'audace de les approcher ! Mais tant pis, plutôt mourir par eux que pincé par les canards, piqué par les poules ou par les coups de pied des filles de basse-cour ! Il sÂ'élança dans lÂ'eau et nagea vers ces cygnes pleins de noblesse. A son étonnement, ceux-ci, en le voyant, se dirigèrent vers lui. Tuez-moi, dit le pauvre caneton en inclinant la tête vers la surface des eaux. Et il attendit la mort. Mais alors, quÂ'est-ce quÂ'il vit, se reflétant sous lui, dans lÂ'eau claire ? CÂ'était sa propre image, non plus comme un vilain gros oiseau gris et lourdaud ... il était devenu un cygne !!!

Car il nÂ'y a aucune importance à être né parmi les canards si on a été couvé dans un Âœuf de cygne ! Il ne regrettait pas le temps des misères et des épreuves puisquÂ'elles devaient le conduire vers un tel bonheur ! Les grands cygnes blancs nageaient autour de lui et le caressaient de leur bec. Quelques enfants approchaient, jetant du pain et des graines. Le plus petit SÂ'écria : - Oh ! il y en a un nouveau. Et tous les enfants de sÂ'exclamer et de battre des mains et de danser en appelant père et mère. On lança du pain et des gâteaux dans lÂ'eau. Tous disaient :

" Le nouveau est le plus beau, si jeune et si gracieux. " Les vieux cygnes sÂ'inclinaient devant lui. Il était tout confus, notre petit canard, et cachait sa tête sous lÂ'aile, il ne savait lui-même pourquoi. Il était trop heureux, pas du tout orgueilleux pourtant, car un grand cÂœur ne connaît pas lÂ'orgueil. Il pensait combien il avait été pourchassé et haï alors quÂ'il était le même quÂ'aujourdÂ'hui où on le déclarait le plus beau de tous ! Les lilas embaumaient dans la verdure, le chaud soleil étincelait. Alors il gonfla ses plumes, leva vers le ciel son col flexible et de tout son cÂœur comblé il cria : "Aurais-je pu rêver semblable félicité quand je nÂ'étais que le vilain petit canard !

Source: Wikisource


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