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LES ARENES D'OOBIOCHE (CHAPITRE1-B)

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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan.
Deuxième aventure de Masas PAVEL (vous trouverez la première ici). "Masas PAVEL et ses frères sont chargés par Atlan de voler au secours d'un peuple d'ursidés. C'est plus tard que les choses virent vraiment mal!"
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Musiques de Christian Martin / NewPort Orchestra




Texte ou Biographie de l'auteur

LES ARÈNES D'OOBIOCHE
Un Fan-Roman de l'Univers de Perry Rhodan
André BORIE (08/2002)



CHAPITRE PREMIER
Section B

Le Dédale, sous les effets de ses moteurs anti-g, se posa en douceur et s'immobilisa sur ses étançons. Terminus, spatioport de Drolac, capitale de Delhiat.
Les contrôleurs lui avaient réservé un emplacement dans la zone sud du complexe, pas très loin d'un hôtel de luxe pour touristes fortunés, prévu pour accueillir Masas et ses mercenaires.
Un cortège de véhicules s'ébranla devant le terminal et se dirigea vers le lieu de stationnement du navire carsacien. Des indigènes aux vêtements chamarrés de dorures et de couleurs vives en descendirent et s'alignèrent face à la nef sphérique des visiteurs. Puis ils attendirent patiemment que le sas d'accès s'ouvre et que se déploie la passerelle dont le plan incliné toucha le sol dix mètres en contrebas.
Accompagnés de plusieurs guerriers vêtus de strictes combinaisons grises et la taille entourée d'une ceinture d'armes, Masas et Roumlah apparurent sur le seuil du vaisseau et descendirent prestement vers leurs hôtes.
Un Delhiant aux poils grisonnants s'avança de quelques pas et Roumlah s'inclina profondément en murmurant à l'oreille de sa compagne :
– C'est le Rorac Bachtauralh, notre Guide Suprême.
La jeune femme le salua d'un mouvement respectueux de la tête, mais le haut personnage, en toute simplicité, lui tendit la main et échangea avec elle un shake-hand dépourvu de protocole.
– Ravi de faire la connaissance de nos défenseurs. Je suppose que Roumlah vous a expliqué qu'il ne s'agirait pas d'une partie de plaisir pour vous.
– Oui. Messire.
Décelant une certaine interrogation dans le ton de Masas, il eut un sourire qui découvrit sa redoutable dentition :
– Appelez-moi simplement Rorac. C'est le titre que mes compatriotes m'ont conféré il y a maintenant plus de trente de vos années, et j'en suis très fier.
L'agent de l'O.M.U. remercia d'une brève inclinaison de la tête et, se retournant, présenta deux des personnages qui la suivaient, un grand gaillard à la peau tannée par de multiples soleils, au crâne rasé, aux yeux bleus et à la joue gauche ornée d'une cicatrice, ainsi qu'un échalas à la tignasse blanche hirsute engoncé dans une combinaison de cuir noir :
– Rorac, voici Jon Pavel, le commandant des mercenaires de Carsac, et Ladek Kriegel, son adjoint.
– Jon Pavel ? Serait-ce de votre famille ?
– C'est mon frère aîné. Celui qui, avec mon père, m'a tout appris.
Le Guide Suprême serra vigoureusement la main des deux hommes, tout en s'étonnant :
– J'avais cru comprendre que c'était vous qui dirigeriez la défense de Delhiat.
– C'est bien ce que le Lord-Amiral a décidé. Cependant, il y a longtemps que mon frère ne m'a pas vue à l'œuvre Alors il a sauté sur l'occasion pour venir se rendre compte si je n'avais pas trop perdu la main , répliqua-t-elle d'un air moqueur, qui lui valut un regard incendiaire de Jon, tandis que Ladek dissimulait avec peine un sourire.
L'œil du Rorac brilla d'un éclair d'amusement.
– C'est parfait. Si vous voulez bien monter dans ce véhicule, nous allons nous rendre jusqu'au palais où nous pourrons régler les derniers détails et discuter du montant de votre rétribution .
Tandis que les trois mercenaires s'installaient à bord de l'engin qui leur était désigné, le Rorac s'adressa à Roumlah :
– S'il te plaît, mon vieil ami, cède-moi ta place. J'aimerais tenir compagnie à nos hôtes pendant le trajet.
Et sans plus tarder, il grimpa dans le véhicule et s'assit auprès de Masas, tandis que le Delhiant s'inclinait en signe d'acquiescement et se dirigeait vers une autre voiture.
Le convoi s'ébranla et prit le chemin des écoliers pour parcourir les quelques kilomètres qui séparaient l'astroport du palais. Avec une légitime fierté, Bachtauralh fit faire une rapide visite guidée à ses invités. Ceux-ci purent admirer plusieurs architectures déconcertantes, des structures fines et élancées que l'on n'aurait pas pensé trouver chez un peuple d'origine ursidée.
Voyant leur air étonné, le Rorac découvrit ses canines en un sourire amusé :
– Ça vous surprend de voir de tels édifices sur Delhiat ?
– Un peu. Je ne me doutais pas que vous aviez de tels architectes. Pour être honnête, j'avoue que je m'attendais à trouver des constructions aux formes massives, plutôt que des réalisations aussi légères et presque délicates.
– Vous avez raison. Ce ne sont pas des Delhiants qui ont conçu ces édifices, mais des artistes ocortans.
– Ocortans ?
– Des visiteurs arachnoïdes qui ont échoué sur Delhiat il y a un demi-siècle, et à qui nous avons porté secours. En remerciement, ils ont bâti ces monuments au sein de notre capitale, avant de regagner leur monde d'origine.
Pendant tout le trajet, le Rorac se révéla un guide éclairé aux anecdotes captivantes, bien qu'elles n'aient pas semblé passionner Jon et son lieutenant. Mais comme le Guide Suprême paraissait surtout montrer un intérêt certain pour Masas, il ne s'en aperçut même pas !
Au bout d'un moment, Jon Pavel s'étonna :
– Il y a bien peu de gens dans les rues. On s'attendrait pourtant à voir plus de véhicules ou de piétons au sein d'une aussi grande ville !
– Vous avez tout à fait raison. En temps normal, les artères grouillent d'une foule à pied ou en voiture, mais actuellement, la saison d'hibernation a débuté, et bon nombre de mes compatriotes se sont déjà retirés dans leurs demeures. Moi-même, et les personnes qui m'entourent, avons subi une vaccination afin de retarder ou de contrarier notre rythme biologique naturel.
– Je comprends pourquoi il y a tellement de volets fermés dans les immeubles que nous avons longés ! Ça m'avait un peu étonnée, s'exclama la jeune femme.
– Eh oui. Vous pouvez le constater, il est plus que temps que vous puissiez assurer la protection de notre monde ! Mais nous voici arrivés.
Le palais n'avait visiblement pas bénéficié des attentions architecturales des Ocortans. Il était massif, défendu par quatre tours rondes, et une voûte basse en constituait la seule entrée. Une vaste cour intérieure était ceinturée, à hauteur du premier étage, par une galerie à la rambarde ornée d'une multitude de blasons polychromes qui venaient égayer l'austérité des lieux.
Une garde d'honneur aux vêtements de couleurs vives présenta les armes dès que le cortège pénétra sous la voûte, et un officier bardé de médailles se précipita pour accueillir le Rorac à sa descente de voiture.
Bachtauralh répondit à son salut et invita ses hôtes à le suivre dès que Roumlah les eut rejoints.
Quelques pas les amenèrent jusqu'à une grille ouvragée qui donnait sur un vaste hall éclairé à giorno par de nombreux spots de lumière indirecte. De part et d'autre de l'immense salle, deux larges escaliers de pierre menaient aux étages.
C'est cependant par un ascenseur antigrav qu'ils accédèrent à l'imposant bureau du Rorac, dont la baie vitrée surplombait les toits de Drolac. Les seuls bâtiments plus élevés étaient ceux qui avaient été construits par les architectes ocortans.
S'installant derrière la gigantesque table de travail supportant de nombreux écrans pilotés par un clavier de commandes digne de celui d'un croiseur de classe Galaxie, le Rorac désigna à ses invités les confortables fauteuils qui lui faisaient face. Sur un signe de sa part, Roumlah s'approcha d'un meuble bas dont il tira cinq verres et quelques bouteilles d'alcool. Lorsque chacun fut servi, il retourna s'asseoir. Bachtauralh porta un bref toast et entra aussitôt dans le vif du sujet.
– Tout d'abord, je veux vous assurer, ainsi qu'il avait été convenu avec le Lord-Amiral Atlan, que personne sur Delhiat, à part quelques proches, ne sait que l'intervention des mercenaires carsaciens a été déclenchée par l'O.M.U. qui doit bien y avoir un intérêt, même si cela nous arrange !
Masas décida soudain de jouer franc jeu avec le Rorac :
– À vrai dire, cette opération va permettre à notre organisation de reprendre discrètement pied dans une région d'où elle a été exclue lorsque la Confédération de la Constellation du Centaure a été fondée. Il est en effet vital pour nous de pouvoir être informés lors de toute tentative visant à déstabiliser l'Empire. Nos adversaires sont déjà suffisamment nombreux, et nous aimerions éviter d'en avoir de nouveaux, ou au moins d'être prévenus à temps.
– Je comprends, mais cela ne me gêne pas, même si Delhiat fait partie de la Confédération, car aucun des membres n'a daigné répondre jusqu'à présent à nos demandes d'assistance. Ils sont tous un peu jaloux de notre prospérité et ne seraient pas mécontents de nous voir perdre de notre superbe. En fait, la Confédération s'est un peu vite séparée des autres mondes, et le négoce en autarcie n'apporte pas les résultats escomptés. Or nous, Delhiants, étant situés à la frange de la Confédération, avons maintenu nos échanges commerciaux avec l'extérieur, ce qui est un autre grief qui nous est fait. J'aimerais à présent que nous fassions le point sur la stratégie que vous avez prévue pour notre défense.
– Comme nous en avons déjà discuté avec Roumlah, il a été envisagé de…
Le bourdonnement du minicom de Jon Pavel interrompit les explications de Masas. S'excusant d'un signe de tête, le mercenaire porta son poignet à son oreille.
– Jon ? C'est Ryk. Les satellites de surveillance que nous avons laissés dans l'espace signalent l'arrivée de plusieurs vaisseaux qui se sont regroupés à proximité de la troisième planète du système. Il s'agit certainement de l'avant-garde des pirates.
– Ainsi, ils sont déjà là ? On peut dire qu'ils ne perdent pas de temps ! Merci Ryk, continue à surveiller, nous n'allons pas tarder à revenir au vaisseau.
L'aîné des Pavel s'adressa à leur hôte :
– Je crois bien que nos adversaires sont arrivés. Il va sans doute falloir entrer dans le vif du sujet un peu plus tôt que prévu !
– Oh, ils ne vont pas venir tout de suite ! Ils attendront que l'hibernation soit quasi générale avant de se poser sur Delhiat.
– Alors, c'est parfait ! Nous aurons le temps de nous mettre en place et de leur offrir la surprise de leur vie de mécréants !
– Roumlah nous a assurés que les pirates n'attaquaient jamais en force, et que leur nombre excédait rarement dix à douze vaisseaux, soit entre mille cinq cents et deux mille hommes, intervint Masas.
– Vous trouvez que ce n'est pas beaucoup ? Pourtant, vous n'êtes vous-même que quatre cents.
– Cinq pirates pour un mercenaire carsacien, c'est encore disproportionné pour les pirates !! rigola Ladek.
La jeune femme eut un sourire devant cette assertion quelque peu vantarde qui lui fit penser à l'Émir. Nul doute que le mulot-castor se fut bien entendu avec les fiers mercenaires !
– Les brigands ne viennent pas à plus, car il leur faudrait sinon partager leur butin en plus de parts ! Hélas, leur petit nombre est largement suffisant pour vaincre ceux de nos frères qui parviennent à échapper à l'hibernation à l'aide de drogues, intervint Roumlah
– Nous essaierons de leur faire regretter leur venue, rétorqua Jon.


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