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AGENT DE L'O.M.U.(7E)

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Chapitre 7E
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Adaptation audio d'un roman fanique d'André Borie se déroulant dans l'univers de Perry Rhodan. "Les Antis font des leurs et Masas Pavel, agent de l'O.M.U., sous les ordres du Lord-Amiral Atlan, est envoyée sur le terrain pour libérer Goral Toseff."

Musiques & paroles de Christian Martin / NewPort Orchestra





Texte ou Biographie de l'auteur

AGENT DE L'O.M.U.
Un roman fanique d'André Borie

CHAPITRE VII : LA DIVINE HUILE DE TOATL
Section 7E

Leur macabre tâche achevée, ils quittèrent le local technique où ils avaient abandonné les corps, et repartirent en direction du train de tankers remplis d'huile de toatl.

Mais alors qu'ils se trouvaient à deux cents mètres à peine de leur but, l'aire de parking où stationnait le convoi s'illumina subitement, les obligeant à reculer précipitamment et à se réfugier derrière un gros véhicule contenant des produits pour lutter contre le feu.

– Que se passe-t-il ? demanda Goral à voix basse.
– Tout est éclairé, mais il n'y a pas plus d'activité dans le secteur, remarqua Stevomir.
– L'équipe de maintenance ne va pas tarder à arriver. C'est pour cela qu'ils ont allumé, expliqua Vor'Gla.
– Alors, qu'est-ce qu'on fait ? interrogea Corton.
– Je sais où se trouve le tableau de commandes. Je vais aller provoquer un court-circuit, en espérant qu'ils penseront que c'est accidentel, et pendant que le courant sera coupé, vous vous précipiterez vers votre conteneur et vous vous glisserez dedans. Faites vite, car je ne sais pas combien de temps il leur faudra pour réparer la panne. Bonne chance !
– À toi aussi. Et merci pour ton aide.
– En vous aidant, j'aide aussi mon peuple, car j'espère que votre O.M.U. interviendra pour nous libérer des Antis.
– Je te promets de faire le nécessaire auprès du Lord-Amiral.
L'indigène s'entretint quelques instants avec Lar'Lun puis, après un dernier signe d'adieu, il se glissa en rampant hors de leur abri et disparu rapidement dans la nuit.

– Espérons qu'il réussira sans se faire prendre, souhaita Corton avec ferveur.
– Ne t'inquiètes pas, mon cousin est un malin. le rassura le Coriolanais.
Quelques minutes passèrent, et un véhicule aux couleurs bleues et rouges apparut dans la zone de lumière.
– Qu'est-ce que c'est encore que ça ? maugréa Stev.
– Sans doute l'équipe de maintenance, rétorqua la jeune femme.
Au même moment, la lumière s'éteignit, plongeant à nouveau cette partie de l'astroport dans l'obscurité.
– Vite ! Il faut y aller ! les exhorta Lar'Lun.
– Un instant. Il faut voir ce que vont faire les gars du véhicule de maintenance. Ce n'est pas le moment d'apparaître dans les faisceaux de leurs phares ! objecta Masas en posant la main sur le bras de l'indigène.
Mais pour une fois, la méfiance de la jeune femme n'était pas justifiée, et ils virent l'engin faire demi-tour et repartir dans la direction dont il venait.
Deux minutes plus tard, ils étaient tous blottis au pied des courts étançons qui soutenaient les conteneurs.
Masas examina avec soin l'énorme cylindre couché aux sommets arrondis, dont la masse sombre semblait l'écraser, et estima que leur voyage serait encore plus inconfortable qu'elle ne l'avait supposé...

– Ne perdons pas de temps, murmura Lar'Lun en déployant son échelle et en l'appliquant contre les flancs bombés de l'engin qui devait leur permettre de quitter Coriolan.
Ils enfilèrent rapidement leur combinaison de survie et vérifièrent l'étanchéité des casques et le bon fonctionnement du système respiratoire avant de rabattre le casque transparent derrière leur tête. Ils voulaient encore profiter des dernières goulées d'air frais ! L'Antilan, quant à lui, les regarda faire, sans bouger.

– Presse-toi, Arx. l'exhorta Goral.
– Arx ne part pas. Arx reste avec Lar'Lun pour venger Sandorf, se contenta de répondre l'octopode.
Tous furent surpris de sa réponse, mais personne ne fit la moindre objection. Ils connaissaient son indéfectible attachement à son compagnon humain et comprenaient sa réaction. Masas se contenta de tapoter affectueusement un de ses tentacules en disant :

– Prenez bien garde à vous, tous les deux.
– Vous aussi.
Et il lui rendit son geste d'amitié.
– Bon. Eh bien, allons-y.
Et la jeune femme, après avoir serré la main du Coriolanais, escalada avec agilité les barreaux et, en rampant avec précaution, progressa sur la surface lisse et courbe jusqu'à ce que sa main atteigne la trappe de remplissage.
À partir de là, elle put se hisser sans risque de chute sur le couvercle de soixante dix centimètres de diamètre aucentre duquel se trouvait une poignée repliée dans la structure. À tâtons elle essaya de la dégager, mais les gants de sa combinaison lui ôtaient une partie de sa dextérité, aussi elle se mit à genoux, sortit d'une poche étanche son fameux couteau atomique, et parvint à glisser la lame dans un interstice. En faisant levier, elle parvint à dégager la poignée, une barre métallique de vingt centimètres environ qu'elle saisit à deux mains. Elle entreprit de la faire bouger, mais lui fallut déployer toutes ses forces pour parvenir à la faire tourner.

Avec un petit chuintement, la trappe sortit légèrement de son logement, et la jeune femme n'eut plus la moindre difficulté pour dévisser à fond et rabattre en arrière le couvercle du conteneur. Elle jeta un coup d'oeil à l'intérieur et fit la moue en apercevant à la lueur parcimonieuse d'une des trois lunes, les reflets moirés de l'huile de toatl.

Puis, une main agrippant le rebord de l'ouverture, elle se pencha en murmurant :

– C'est ouvert, vous pouvez monter.
Les humains prirent congé des deux extraterrestres qui s'éclipsèrent aussitôt, se fondant dans l'obscurité.
Quelques instants plus tard, les fugitifs étaient agglutinés autour de Masas qui empoigna le haut de l'échelle qu'elle hissa jusqu'à elle. Puis, elle la replia et désigna l'ouverture à ses amis :

– Qui s'y risque le premier ?
Un temps d'hésitation, puis avec un gros soupir, Goral verrouilla son casque, s'assura de son étanchéité et se laissa glisser au sein du liquide visqueux. Stev à son tour se laissa couler, mais Corton parut s'affoler quelque peu au moment d'y aller et s'arrêta, presque tétanisé.

La jeune femme tenta de calmer son angoisse :

– On a tous la trouille, mais comme il n'y a pas d'autres solutions…
Il approuva d'un hochement saccadé, tenta un pâle sourire et enfila son casque dont il bloqua soigneusement la fermeture. Puis il s'enfonça dans l'huile, le corps raide.
Masas s'engagea à son tour dans l'ouverture et rabattit la trappe au dessus de sa tête au moment même où l'astroport s'illuminait à nouveau.

– De justesse ! songea-t-elle, en souhaitant de toutes ses forces que Lar'Lun et Arx aient eu le temps de disparaître sans se faire repérer.
Elle alluma alors le projecteur de son casque afin de s'assurer qu'elle refermait correctement et hermétiquement le couvercle. Puis elle jeta un coup d'oeil sous elle, mais l'huile était tellement dense et si peu transparente que les rayons lumineux ne portaient qu'à quelques dizaines de centimètres...

Quand elle fut sûre d'avoir effectué la bonne manoeuvre, elle accrocha l'échelle à la poignée et se laissa sombrer au sein du liquide. Elle sentit l'huile se refermer sur sa combinaison, et son coeur se permit deux ou trois battements anarchiques quand la substance grasse dépassa le niveau de son casque. Elle descendit lentement et se posa sur le plancher de la citerne. Aucun de ses compagnons n'était en vue. En vue signifiant en l'occurrence, à moins d'un mètre !

Elle entreprit donc de se déplacer lourdement, et entra en contact avec l'un de ceux qu'elle cherchait. Il s'agissait de Corton qui eut l'air très soulagé de ne plus être seul.

Masas ouvrit une des poches de sa combinaison et en tira une fine corde de nylon. Elle en fixa une extrémité à un mousqueton de sa ceinture et glissa l'autre bout à travers un des anneaux d'arrimage de la combinaison du copilote. Puis elle entreprit de rechercher Stev et Goral qu'elle trouva côte à côte, rendus légèrement visibles grâce aux rayonnements conjugués de leurs projecteurs.

Lorsqu'ils furent reliés les uns aux autres, ils se sentirent un peu soulagés, car même n'étant pas claustrophobes, cette immersion dans le liquide opaque avait de quoi oppresser les plus courageux. Et le fait de se retrouver ensemble limitait l'effet de l'angoisse éprouvée dans ce milieu si éloigné de l'ordinaire.

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