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Illustration: Beethoven et la sonate au clair de lune - françois baure
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Beethoven et la sonate au clair de lune

(Version Intégrale)

Enregistrement : Audiocite.net
Publication : 2008-03-26

Lu par Ka00
Livre audio de 8min
Fichier Mp3 de 7,8 Mo

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Amis lecteurs, bienvenue. Ici, c'est garantie 100% non poésie. Vous ne trouvererez donc pas de sonnets qui sonnent ni de textes remplis de tous les mots savants du dictionnaire. Non, je ne propose que des histoires qui, je l'espère, trouveront grâce à vos yeux. Après tout, ce n'est déjà pas si mal, non ? Au gré de vos envies et de vos goûts, vous trouverez outre un roman mêlant suspens et fantastique, genre King, Koontz ou Masterton ("Le Livre des Démons"), de l'humour ("Et elle décrocha la lune", "Demain, j'arrête!"), de l'aventure ("Mermoz et la Cordillère des Andes"), un récit historique basé sur la montée du nazisme ("Un jour à Berlin"), de l'émotion ("De l'autre côté de la mer"), et même de la politique-fiction ("Dans la course présidentielle")!



Illustration : http://commons.wikimedia.org/wiki/Image:A_Love_for_the_Arts_by_Delacorr.jpg


François Baure
Beethoveen et la sonate au clair de lune

1801. Un prodigieux musicien écrit une de ses plus belles oeuvres. Il s'agit d'une sonate. Sa 14ème, pour être plus précis. Ce n'est que bien plus tard qu'elle prendra le nom de sonate au clair de lune.
Vous ne connaissez pas ? Mais si, voyons ! Souvenez-vous. Le nom ne vous est pas étranger, n'est-ce pas ? Et vous avez très certainement entendu le cultissime premier mouvement repris à maintes reprises depuis.
La sonate au clair de lune ? Trois mouvements et toute la vie dedans. Toute la fragile beauté d'une musique éternelle façonnée par un génial artisan rattrapé par son humanité. Toute la force d'un homme qu'un talent inné propulse au dessus de la mêlée. Une formidable leçon donnée à travers les siècles aussi.
Ludwig Von Beethoven, c'est d'abord un prodigieux instrumentiste et un pianiste émérite. C'est aussi un compositeur qui laissera au patrimoine de l'humanité quelques unes des plus grandes oeuvres jamais composées. Qui n'a jamais entendu la cinquième symphonie de Beethoven ? Ou alors la neuvième propulsée hymne européen ? Ou bien la Lettre à Elise ?
Un talent hors-norme donc. Et il le savait, le bougre. Il n'a jamais douté de ses monstrueuses capacités. Ajoutez à cela un caractère fort et cela donnait quelques étincelles avec ceux qui avaient la malchance de déclencher une de ses mémorables colères.
Un de ceux qui durent subir le courroux et le caractère haut en couleur du compositeur fut le prince Carl Lichnowsky, noble de haute lignée et mécène du bonhomme, rien de moins. Alors que le prince menaçait de mettre Beethoven aux arrêts, il s'entendit rétorquer :

« Prince, ce que vous êtes, vous l'êtes par le hasard de la naissance. Ce que je suis, je le suis par moi. Des princes, il y en a et il y en aura encore des milliers. Il n'y a qu'un Beethoven. »


Fermez le ban.
Pas même intimidé par les princes et les rois de ce monde, l'homme n'était donc pas du genre à se laisser marcher sur les pieds par quiconque. Mais il n'était pas que méprisant ou mordant. Il savait aussi faire preuve d'une générosité et d'une bonté extraordinaires, dépensant alors sans compter pour ses proches. En somme, il était entier. Trop peut-être pour un monde fait de demi-vérités, de circonvolutions et autres diplomatiques concessions.
Récapitulons : musicien hors-pair, compositeur génial et reconnu comme tel, personnalité forte et entière, colérique et associable à certaines périodes, exubérant à d'autres, toujours sûr de son talent et de son fait. Sacré C.V, n'est-ce pas ?
Mais voilà, même lorsque l'on s'appelle Beethoven, on en reste pas moins homme et on doit affronter son lot d'épreuves.
La première d'entre elles : une vie sentimentale parsemée d'échecs. D'ailleurs, cette sonate au clair de lune est dédiée à la comptesse Giulietta Guicciardi, jeune femme de dix-sept ans à l'époque dont on pense aujourd'hui que Beethoven était tombé amoureux. Cet amour se termina comme les autres qui précédèrent et celles qui suivirent. Pas bien.
Le deuxième grand drame de Beethoven fut sa surdité. C'est justement vers 1801/1802, alors qu'il se trouvait confronté à des baisses d'audition, qu'il apprit qu'il allait devenir sourd. Irrémédiablement. Totalement.

Quelle ironie ! Ce génie de la musique, ce don exceptionnel pour le son, menacé par une surdité naissante.

Beethoven traversa de terribles phases de doute, de découragement mais aussi de colère, de rébellion face au sort cruel et funeste qui s'acharnait avec une mordante ironie. Il lutta avec la plus farouche énergie jusqu'à ce que le silence prenne entièrement possession de son corps. Mais jamais la maladie ne prit possession de son âme. Et sa révolte, il l'exprima toute entière dans sa musique.
C'est, à mon avis, tout le sens de la sonate au clair de lune : la description musicale de la lutte de l'être humain face à l'adversité.
Le premier mouvement est lent, triste, poignant. Une étonnante économie de notes au service d'une mélodie simple mais d'une beauté ahurissante. En l'écoutant, j'ai l'impression d'entendre le doute, la douleur, le découragement du musicien qui me parviennent par-delà les siècles.
Ensuite vient le second mouvement. Court, il sonne comme une habile transition. Le rythme se fait plus rapide. Il débute d'ailleurs sur un thème plus enjoué, semblant montrer que l'espoir peut renaître. L'énergie et la puissance font aussi leur apparition mais par intermittence, par petites touches, comme pour annoncer le sursaut d'orgueil de l'homme tourmenté.
La sonate se conclut alors sur un troisième mouvement étourdissant. D'un coup d'un seul, la lenteur de la célèbre première partie et son cortège de sentiments funestes n'est plus qu'un souvenir confus qui se perd dans le brouillard de la mémoire.

Une énergie joyeuse et positive est palpable, presque omniprésente. Elle se manifeste à travers un fantastique déluge de notes qui laisserait pantois bien des fanas de vitesse, tel le grandiose bouquet final d'un feu d'artifice éblouissant. Alors que la mélodie explose avec force et détermination, quelquefois avec hargne, dans le même temps un millier de notes virevoltent légères, aériennes, printanières. Dans ce tourbillon, l'espace d'un ou deux fugitifs instants, la mélodie se fait plus calme, presque posée avant de s'envoler encore plus rapide et plus aérienne que jamais. La sonate s'achève sur un dernier accord puissant et rageur, comme un ultime pied de nez au destin, comme la signature de la victoire définitive sur les aléas de la vie.

Bien sûr, il s'agit là de mon interprétation toute personnelle de cette immense sonate. En l'entendant, Beethoven m'aurait peut-être ri au nez ou aurait piqué une de ces monstrueuses colères dont il avait le secret. D'ailleurs Schubert avait affirmé :
« Il sait tout, mais nous ne pouvons pas tout comprendre encore, et il coulera beaucoup d'eau dans le Danube avant que tout ce que cet homme a créé soit généralement compris. »
Mais il y a un fait indéniable. Après avoir écrit ce monument, Beethoven ne put échapper à son destin. Il sombra quelquefois dans des périodes d'extrême angoisse, de solitude aussi, effrayé peut-être par ce mur immense qui le séparait définitivement des autres. Cependant, jamais il ne renonça. Il tenta encore et encore d'aimer malgré ses erreurs et ses maladresses. Et il composa jusqu'à la mort des oeuvres toujours plus grandioses, toujours plus fortes et novatrices. Il explora les capacités du piano, son instrument fétiche, comme nul ne l'avait fait avant lui, jusqu'à atteindre des limites

insoupçonnées. Il repoussa aussi toujours plus loin les frontières du genre symphonique. Enfin, il fut le dernier représentant de l'ère classique tout en concoctant les premiers éléments de l'ère romantique. Le maillon entre les deux époques, en somme.

Tout ce travail, il l'accomplit sans entendre le moindre son, la moindre note sauf celles qui résonnaient dans son coeur et dans son âme.
Il s'est éteint en 1827 à 56 ans nous léguant un trésor musical inestimable et bien plus que cela : un exemple de persévérance. Il nous montre que, ce qui sépare l'homme du reste des animaux, c'est peut-être cette faculté à déplacer les montagnes, quelles que soient les difficultés.
La sonate au clair de lune ? Trois mouvements et toute la vie dedans. Le combat et la victoire aussi.

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